Les coraux meurent plus que jamais dans la Grande barrière de corail

Par AFP/Nautisme.com

La Grande barrière de corail australienne a subi cette année la plus importante hécatombe de coraux jamais observée, ce qui fait craindre pour l'avenir de ce joyau naturel classé au patrimoine de l'Humanité, ont annoncé des scientifiques mardi.

La Grande barrière de corail australienne a subi cette année la plus importante hécatombe de coraux jamais observée, ce qui fait craindre pour l'avenir de ce joyau naturel classé au patrimoine de l'Humanité, ont annoncé des scientifiques mardi.

Ce délicat écosystème, long de 2.300 kilomètres - le plus grand du monde - engendre un tourisme qui génère cinq milliards de dollars de revenus annuels et emploie 70.000 personnes.

Le Centre d'excellence pour les études sur les récifs coralliens de l'Université James Cook a mené cette année des reconnaissances aériennes de cet emblème de l'Australie ainsi que des plongées d'études. Celles-ci ont révélé que les deux tiers des coraux situés sur 700 kilomètres dans le nord du site étaient morts ces huit ou neuf derniers mois en raison du réchauffement de la température de l'eau. "La plupart des pertes de 2016 sont survenues dans la partie la plus septentrionale, la plus intacte, de la Grande barrière", dit Terry Hugues, directeur du Centre. "Cette région s'en était sortie avec des dégâts mineurs lors de deux précédents épisodes de blanchissement en 1998 et 2000, mais cette fois-ci, elle a été gravement touchée". Plus au sud, dans les parties centrale et méridionale, y compris les zones très touristiques de Cairns et des îles Whitsunday, touchées par la chaleur dans une mesure moindre, les dégâts sont bien inférieurs.

Le blanchissement est un phénomène de dépérissement. Il est provoqué par des conditions anormales comme le réchauffement de la température de l'eau: cela entraîne l'expulsion par les coraux des algues symbiotiques qui leur donnent leur couleur et leurs nutriments. Les récifs peuvent s'en remettre si l'eau refroidit, mais ils peuvent aussi mourir si le phénomène persiste.

Les défenseurs de l'environnement accusent les gaz à effet de serre d'être responsables du réchauffement climatique et ont appelé à nouveau mardi à l'arrêt de l'exploitation des mines charbon.

- Canberra au rapport -


"Voile la prix dévastateur que nous payons lorsque le gouvernement australien soutient à bout de bras l'industrie du charbon", a réagi Shani Tager, de Greenpeace Australia. "Un plan crédible pour protéger le récif doit commencer par le réchauffement climatique et l'interdiction de mines nouvelles".

Canberra assure qu'il n'a jamais fait autant d'efforts pour protéger la barrière, également menacée par les ruissellements agricoles et la prolifération des acanthasters, étoiles de mer qui détruisent les coraux. L'Australie s'est engagée à dépenser plus de deux milliards de dollars australiens (1,4 milliard d'euros) sur dix ans.

Le barrière et ses 345.000 kilomètres carrés ont évité de justesse en 2015 d'être placée par l'Unesco sur sa liste des sites en péril. Canberra doit informer l'Unesco des efforts fournis pour la protéger d'ici le 1er décembre. Les chercheurs estiment qu'il faudrait au moins 10 ou 15 ans pour que la partie nord récupère ses coraux mais craignent un quatrième épisode de blanchissement massif d'ici là. Si les niveaux de gaz à effet de serre continuent de grimper, avait prévenu le Centre cette année, de tels épisodes surviendront tous les deux ans d'ici la moitié des années 2030. Compte tenu du temps qu'il faut aux coraux pour récupérer, "il est vraisemblable que nous perdions de larges parties de la Grande barrière en à peine 20 ans".

Pour l'heure, les touristes ne devraient pas trop pâtir du phénomène car les parties les plus accessibles ont moins souffert.

"La bonne nouvelle c'est que les deux tiers méridionaux du récif s'en sont tirés avec des dégâts mineurs", dit Andrew Baird, qui a mené les recherches sous-marines en octobre et novembre. "En moyenne, 6% des coraux blanchis de la région centrale sont morts en 2016 et seulement 1% dans le sud. Les coraux ont repris leurs couleurs vives et ces récifs sont en bon état".


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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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