Mais qu’elle va être dure cette étape ! Imaginez les Solitaires quittant le port de Concarneau hier sous le coup de midi, encore en Bretagne Sud plus de douze heures après ! « C’est vrai que la réalité n’est pas du tout conforme aux prévisions » expliquait Gildas Mahé à la VHF ce matin. « On a vraiment un vent très faible et j’ai failli mouiller cette nuit au niveau de la bouée Cap Caval. Ça va être long, mais je suis content d’être revenu dans le match ». Tout comme Alexis Loison (Custopol), rappelé hier au départ, le skipper d’Action contre la faim a très bien recollé au paquet, occupant même les avant-postes ce matin, juste derrière le tandem Anthony Machand/Charlie Dalin.
Mahé-Loison, le retour !
Autant dire que ces deux-là n’ont pas fermé l’œil de la nuit pour exploiter tout ce qui était possible. Dans des conditions aussi dures, aucun concurrent n’a de toute façon pu se relâcher. Pas plus de 3 à 4 nœuds de vent, des changements d’angle fréquents, du courant à refouler avant Penmarc’h… et beaucoup de paquets d’algues pour couronner le tout. Plusieurs concurrents prévenaient d’ailleurs cette nuit comme le veut le protocole le directeur de course à la VHF qu’ils plongeaient sous leur bateau pour défaire les plus récalcitrantes… En tête Anthony Marchand et Charlie Dalin étaient les premiers à mouiller comme l’expliquait le skipper d’Ovimpex à la VHF : « Ça a duré une vingtaine de minutes peut-être. Ce n’est jamais facile avec le petit filin qui fait des nœuds quand tu le remontes. J’espère que l’on n’aura pas à refaire ça à l’Occidentale de Sein avec des profondeurs beaucoup plus importantes »
Nicolas Lunven en retrait mais pas décroché
Contrairement à hier soir où le courant avait tendance à distendre la flotte, l’arrêt des premiers vers la bouée Cap Caval a eu tendance à resserrer la flotte. À l’image d’un Nicolas Lunven, un peu décroché dès le contournement des Glénans malgré un bon départ, qui relativisait ce matin sa 24ème position à seulement 1,5 milles du leader : « Les écarts sont encore faibles, je ne m’énerve pas. J’étais décalé au vent de la flotte au pire de la situation cette nuit et visiblement ça a eu l’air de mieux passer par-dessous. Je n’ai jamais reculé mais fait du surplace, j’avais mon mouillage prêt au cas-où… »
Au près bâbord amures dans un vent toujours insaisissable – pas plus de 3 nœuds d’Ouest-Sud Ouest- les concurrents en ont fini avec leurs traces anarchiques dans les cailloux de Penmarc’h. Sillages alignés, ils font tous route vers l’Occidentale de Sein et doivent penser à charger les premiers fichiers vent pour essayer de comprendre quand la situation va s’ouvrir et quand ils renoueront avec des vitesses dignes d’une longue étape de la Solitaire. Il reste encore plus de 450 milles à couvrir jusqu’à Dieppe. Plus que jamais, il va falloir être endurant.