Pierre Rhimbault – Bretagne Crédit Mutuel Espoir – 5ème au classement de 12h
« C’est la guerre, il n’y a pas de vent, seulement 4 nœuds et ça tourne dans tous les sens. Pour l’instant, on a le courant avec nous pour aller jusqu’à la Chaussée de Sein, savoir si on va arriver à temps c’est la question. Et en fonction de cela, ça pourrait créer un vrai passage à niveau. J’ai dormi un peu ce matin, en longeant les côtes et cette nuit je n’ai pas dormi. J’ai pris un casier en début de nuit, j’ai dû me battre avec ça, couper le bout, me mettre moitié à l’eau, mais mis à part ça, je suis plutôt content de là où je suis. En baie d’Audierne j’ai choisi de me mettre un peu plus vite en tribord que les copains parce qu’on faisait du rapprochant tribord. J’ai pris un peu d’avancement sur le plan d’eau et ça s’est avéré payant en exploitant les bascules, donc je suis content. Cette nuit, je n’ai pas eu besoin de mouiller. J’étais sur le pont avec le grapin, j’ai hésité mais j’e n’ai pas jeté l’ancre ».
Adrien Hardy - Agir Recouvrement – 7ème au classement de 12h
"C’est assez compliqué, le vent est très faible à 4 nœuds et ça mollit encore. J'avance à 2 nœuds sur la surface, et à 4 nœuds sur le fond. Il y a un moment un peu critique, parce que si on traîne, on aura la renverse à l'Occidentale. Je suis concentré à bord, un peu fatigué aussi, on n'a pas dormi de la nuit. Je n’ai pas eu besoin de mouiller. Mais la nuit a été compliquée pour moi, plutôt dure. Ce n’était pas tâche facile de faire marcher le bateau, compliqué d’avoir le bon placement et en plus, il y a pas mal d'algues. J’ai plongé, j’ai eu pas mal de difficultés, mais ce matin ça va mieux, j’ai réussi de nouveau à faire la stratégie que j’avais envie de faire. Alors c’est reparti !
Je n'ai pas dormi depuis le départ hier, je commence à être fatigué, la gestion du sommeil aura toute son importance dans cette étape. Dans les petits airs comme ça, en travers du courant, c’est important de bien regarder les timings, de bien savoir où on sera à telle heure. Nous ne sommes pas encore sortis, on en a jusqu'à la nuit prochaine dans ces conditions. Je veux absolument passer cette bouée avant la renverse… Je suis très content de mon positionnement en ce moment."
Alan Roberts - Seacat Services – 11ème au classement de 12h
"C'est toujours compliqué dans la pétole. On joue avec le spi ou le génois. On met le spi, on affale, on rentre dans une molle, on voit du vent, on hisse, le vent change tout le temps de direction et de force. Le pilote marche bien il fait le boulot, en revanche hier, j'ai beaucoup barré. Je ne sais pas si je serai dans le bon timing à l'Occidentale de Sein, je viens de tomber dans une molle, il y a moins de 2 nœuds. C'est difficile quand même. J'observe le plan d'eau, je regarde les autres pour voir s’ils avancent mieux et à quel endroit il y a du vent. Hier soir, j'étais pas mal positionné, mais j'ai un peu perdu. Je pense que ça va être comme ça aujourd'hui, l'idée c'est de faire marcher le bateau…"
Eric Péron – Finistère Mer Vent – 14ème au classement de 12h
« Cette nuit, c’était un joyeux bordel, pas mal de courant, des petites taches de risées à choper par-ci par-là… On n’a pas beaucoup dormi. On a fait pas mal de changements entre gennak, spi… Mais ça demande surtout beaucoup d’attention, d’être sur les réglages, d’être à la barre et regarder à droite à gauche qu’est-ce qu’il se passe. Ce n’est pas facile. Il y a pas mal d’algues, moi j’ai une petite routine, je check toutes les 5 minutes et dès que je sens que le bateau ralenti, j’enlève tout ça. On a le courant avec nous pendant quelques heures, mais en même temps un peu à travers de la piste. Il faut donc bien viser et s’attacher à bien passer pour ne pas se retrouver du mauvais côté avec le courant contre. J’ai réussi à faire une sieste il y a ½ heure, une sieste de 16 minutes exactement. Heureusement que je me suis réveillé parce que le vent commençait à changer, les conditions devenaient plus laborieuses pour laisser le pilote. Tant que le Nord-Ouest ne sera pas rentré, ce sera douteux. Cela présage d’une après-midi encore bien complexe. »
Arthur Prat – Les Perles de Saint-Barth – 40 ème au classement de 12h
« Ça va, c’est un peu compliqué, surtout avec la nuit que l’on vient de passer. J’essaie d’utiliser le courant et je pensais récupérer un peu de vent en me rapprochant de la pointe du Raz, mais ce n’est malheureusement pas le cas. Il faut vite que je passe le Raz de Sein avant la renverse parce qui sinon ça va devenir très compliqué pour moi. Ce ne sont pas les conditions que je préfère : c’est usant nerveusement et physiquement aussi, parce que l’on passe beaucoup de temps à changer de voiles, il y a le manque de sommeil et la chaleur aussi… Même si ça me rappelle la Guadeloupe… Ce ne sont pas les meilleurs moments à passer. On vient d’avoir le bulletin météo de la direction de course, la situation ne va pas s’améliorer dans un avenir proche. Il y a très peu de vent prévu avec beaucoup de variations et une petite dépression qui se ballade et qui ne sera pas facile à aborder. Il va falloir bien se placer par rapport à ce système. Je ne sais pas encore quand je pourrais faire ma 1ère sieste, surtout que je commence à accumuler du retard et je n’ai pas envie de lâcher. Je vais guetter la moindre occasion de revenir, mais dès qu’on aura un moment avec du vent plus stable, il faudra que je me repose. »
Théo Moussion – Theoenfigaro – 41 ème au classement de 12h
« Il fait beau, il n’y a pas beaucoup de vent donc c’est une belle journée mais pas pour faire de la voile à priori. La mer est un vrai miroir, on distingue juste la pointe du Raz et l’ile de Sein. L’horizon est en mode brouillard. J’ai 0-2 nœuds de vent et 1,5 nœuds de courant dans le champs. J’avance grâce au courant. Cette nuit je n’ai pas eu à mouiller, j’ai pris un mauvais départ donc j’ai passé mon temps à rattraper les copains. Les algues sont bien présentes, toutes les 5 minutes il faut checker, regarder la quille, l’hélice… C’est usant et en plus ça fait bouger les poids sur le bateau donc ce n’est pas très stable. La gestion de l’eau douce, c’est en deux temps. Dans un premier temps, on a le droit à 15 litres en bouteille, j’ai 6 bouteilles d’eau pures et après j’ai du Coca-Cola, des boissons aromatisées pour changer. On a également un bidon de 20 litres rempli en fonction des étapes. Je rationalise, j’ai une bouteille et demie d’eau par jour et j’arriverai à Dieppe hydraté. Je suis à mi-chemin entre la Vieille et le Kornog dans le Raz de Sein à 2 milles dans le Sud. Mon but est de m’abriter du courant pour retrouver un petit peu de vent le long de l’île de Sein et passer l’Occidental le plus rapidement possible avant que la porte du courant ne se referme. J’ai dormi une petite demi-heure ce matin car ça va être une étape longue et il faut savoir maîtriser la machine et ne surtout pas « péter un câble » à cause d’un peu de fatigue. Je vais peut-être me faire un petit saut dans l’eau pour une petite douche mais pour l’instant je suis en caleçon, ça en ferait rêver plus d’une… Mais moi ça ne me fait pas rêver du tout. Il fait une chaleur accablante, c’est ambiance crème solaire et chapeau vissé sur la tête ».