Solitaire URGO Le Figaro : au ralenti à la pointe du Raz

Par Nautisme.com

70 milles en 22 heures ! Depuis le départ de Concarneau hier à 15h07, les 43 skippers peinent dans de tous petits airs capricieux en force et en direction et des paquets d’algues susceptibles de les ralentir encore. Vitesse moyenne : 3 nœuds. Avec trois étapes dans les bottes, la fatigue attaque le mental des marins qui ne peuvent fermer l’œil dans ces conditions où il faut aller chercher le moindre souffle d’air et jouer avec le courant sous peine de se faire distancer… Le final à Dieppe est décidément encore bien loin !

70 milles en 22 heures ! Depuis le départ de Concarneau hier à 15h07, les 43 skippers peinent dans de tous petits airs capricieux en force et en direction et des paquets d’algues susceptibles de les ralentir encore. Vitesse moyenne : 3 nœuds. Avec trois étapes dans les bottes, la fatigue attaque le mental des marins qui ne peuvent fermer l’œil dans ces conditions où il faut aller chercher le moindre souffle d’air et jouer avec le courant sous peine de se faire distancer… Le final à Dieppe est décidément encore bien loin !

Pierre Rhimbault – Bretagne Crédit Mutuel Espoir – 5ème au classement de 12h

« C’est la guerre, il n’y a pas de vent, seulement 4 nœuds et ça tourne dans tous les sens. Pour l’instant, on a le courant avec nous pour aller jusqu’à la Chaussée de Sein, savoir si on va arriver à temps c’est la question. Et en fonction de cela, ça pourrait créer un vrai passage à niveau. J’ai dormi un peu ce matin, en longeant les côtes et cette nuit je n’ai pas dormi. J’ai pris un casier en début de nuit, j’ai dû me battre avec ça, couper le bout, me mettre moitié à l’eau, mais mis à part ça, je suis plutôt content de là où je suis. En baie d’Audierne j’ai choisi de me mettre un peu plus vite en tribord que les copains parce qu’on faisait du rapprochant tribord. J’ai pris un peu d’avancement sur le plan d’eau et ça s’est avéré payant en exploitant les bascules, donc je suis content. Cette nuit, je n’ai pas eu besoin de mouiller. J’étais sur le pont avec le grapin, j’ai hésité mais j’e n’ai pas jeté l’ancre ».

Adrien Hardy - Agir Recouvrement – 7ème au classement de 12h

"C’est assez compliqué, le vent est très faible à 4 nœuds et ça mollit encore. J'avance à 2 nœuds sur la surface, et à 4 nœuds sur le fond.  Il y a un moment un peu critique, parce que si on traîne, on aura la renverse à l'Occidentale. Je suis concentré à bord, un peu fatigué aussi, on n'a pas dormi de la nuit. Je n’ai pas eu besoin de mouiller. Mais la nuit a été compliquée pour moi, plutôt dure. Ce n’était pas tâche facile de faire marcher le bateau, compliqué d’avoir le bon placement et en plus, il y a pas mal d'algues. J’ai plongé, j’ai eu pas mal de difficultés, mais ce matin ça va mieux, j’ai réussi de nouveau à faire la stratégie que j’avais envie de faire. Alors c’est reparti !

Je n'ai pas dormi depuis le départ hier, je commence à être fatigué, la gestion du sommeil aura toute son importance dans cette étape. Dans les petits airs comme ça, en travers du courant, c’est important de bien regarder les timings, de bien savoir où on sera à telle heure. Nous ne sommes pas encore sortis, on en a jusqu'à la nuit prochaine dans ces conditions. Je veux absolument passer cette bouée avant la renverse… Je suis très content de mon positionnement en ce moment."

Alan Roberts - Seacat Services – 11ème au classement de 12h

"C'est toujours compliqué dans la pétole. On joue avec le spi ou le génois. On met le spi, on affale, on rentre dans une molle, on voit du vent, on hisse, le vent change tout le temps de direction et de force. Le pilote marche bien il fait le boulot, en revanche hier, j'ai beaucoup barré. Je ne sais pas si je serai dans le bon timing à l'Occidentale de Sein, je viens de tomber dans une molle, il y a moins de 2 nœuds. C'est difficile quand même. J'observe le plan d'eau, je regarde les autres pour voir s’ils avancent mieux et à quel endroit il y a du vent. Hier soir, j'étais pas mal positionné, mais j'ai un peu perdu. Je pense que ça va être comme ça aujourd'hui, l'idée c'est de faire marcher le bateau…"

Eric Péron – Finistère Mer Vent – 14ème au classement de 12h

« Cette nuit, c’était un joyeux bordel, pas mal de courant, des petites taches de risées à choper par-ci par-là… On n’a pas beaucoup dormi. On a fait pas mal de changements entre gennak, spi… Mais ça demande surtout beaucoup d’attention, d’être sur les réglages, d’être à la barre et regarder à droite à gauche qu’est-ce qu’il se passe. Ce n’est pas facile. Il y a pas mal d’algues, moi j’ai une petite routine, je check toutes les 5 minutes et dès que je sens que le bateau ralenti, j’enlève tout ça. On a le courant avec nous pendant quelques heures, mais en même temps un peu à travers de la piste.  Il faut donc bien viser et s’attacher à bien passer pour ne pas se retrouver du mauvais côté avec le courant contre. J’ai réussi à faire une sieste il y a ½ heure, une sieste de 16 minutes exactement. Heureusement que je me suis réveillé parce que le vent commençait à changer, les conditions devenaient plus laborieuses pour laisser le pilote. Tant que le Nord-Ouest ne sera pas rentré, ce sera douteux. Cela présage d’une après-midi encore bien complexe. »

Arthur Prat – Les Perles de Saint-Barth – 40 ème au classement de 12h

« Ça va, c’est un peu compliqué, surtout avec la nuit que l’on vient de passer. J’essaie d’utiliser le courant et je pensais récupérer un peu de vent en me rapprochant de la pointe du Raz, mais ce n’est malheureusement pas le cas. Il faut vite que je passe le Raz de Sein avant la renverse parce qui sinon ça va devenir très compliqué pour moi. Ce ne sont pas les conditions que je préfère : c’est usant nerveusement et physiquement aussi, parce que l’on passe beaucoup de temps à changer de voiles, il y a le manque de sommeil et la chaleur aussi… Même si ça me rappelle la Guadeloupe… Ce ne sont pas les meilleurs moments à passer. On vient d’avoir le bulletin météo de la direction de course, la situation ne va pas s’améliorer dans un avenir proche. Il y a très peu de vent prévu avec beaucoup de variations et une petite dépression qui se ballade et qui ne sera pas facile à aborder. Il va falloir bien se placer par rapport à ce système. Je ne sais pas encore quand je pourrais faire ma 1ère sieste, surtout que je commence à accumuler du retard et je n’ai pas envie de lâcher. Je vais guetter la moindre occasion de revenir, mais dès qu’on aura un moment avec du vent plus stable, il faudra que je me repose. »

Théo Moussion – Theoenfigaro – 41 ème au classement de 12h

« Il fait beau, il n’y a pas beaucoup de vent donc c’est une belle journée mais pas pour faire de la voile à priori. La mer est un vrai miroir, on distingue juste la pointe du Raz et l’ile de Sein. L’horizon est en mode brouillard. J’ai 0-2 nœuds de vent et 1,5 nœuds de courant dans le champs. J’avance grâce au courant. Cette nuit je n’ai pas eu à mouiller, j’ai pris un mauvais départ donc j’ai passé mon temps à rattraper les copains. Les algues sont bien présentes, toutes les 5 minutes il faut checker, regarder la quille, l’hélice… C’est usant et en plus ça fait bouger les poids sur le bateau donc ce n’est pas très stable. La gestion de l’eau douce, c’est en deux temps. Dans un premier temps, on a le droit à 15 litres en bouteille, j’ai 6 bouteilles d’eau pures et après j’ai du Coca-Cola, des boissons aromatisées pour changer. On a également un bidon de 20 litres rempli en fonction des étapes. Je rationalise, j’ai une bouteille et demie d’eau par jour et j’arriverai à Dieppe hydraté. Je suis à mi-chemin entre la Vieille et le Kornog dans le Raz de Sein à 2 milles dans le Sud. Mon but est de m’abriter du courant pour retrouver un petit peu de vent le long de l’île de Sein et passer l’Occidental le plus rapidement possible avant que la porte du courant ne se referme. J’ai dormi une petite demi-heure ce matin car ça va être une étape longue et il faut savoir maîtriser la machine et ne surtout pas « péter un câble » à cause d’un peu de fatigue. Je vais peut-être me faire un petit saut dans l’eau pour une petite douche mais pour l’instant je suis en caleçon, ça en ferait rêver plus d’une… Mais moi ça ne me fait pas rêver du tout. Il fait une chaleur accablante, c’est ambiance crème solaire et chapeau vissé sur la tête ».

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…