Le détroit de Béring, Barrow, la mer de Beaufort, le golfe d’Amundsen ou encore la baie de Baffin : autant de points de repère légendaires sur un parcours jalonné d'éléments hostiles. La pluie tout d’abord, puis le froid polaire, les blocs de glace et les nombreux cailloux qui jonchèrent sa route mais également la faune, avec une omniprésence des ours polaires de plus en plus agressifs car sous-alimentés. Une aventure périlleuse au cours de laquelle Yvan a du naviguer à vue et dormir par tranches de 5 à 10 minutes. Yvan, pourtant aguerri aux épreuves maritimes, le reconnaît : : « Je suis très heureux de revenir, revoir mes proches et partager ce moment avec eux. J’en ai bavé plus que je ne le pensais. Les difficultés se sont accumulées tout au long du parcours. Ce Défi Bimedia a été à coup sûr le plus difficile de tous les défis réalisés depuis 7 ans sur "Ma Louloutte", mon fidèle catamaran de sport ».
Un double défi à vocation sportive et environnementale
Au-delà des éléments naturels, le navigateur a dû également composer avec un timing très serré pour réaliser l’ensemble du passage du nord-ouest en une seule saison. Un subtil équilibre, pour ne pas partir trop tôt en juillet, et risquer de se trouver bloqué par la banquise 4 à 5 jours après le départ, mais ne pas non plus trop traîner pour éviter une fin de parcours dans un froid croissant, avec des risques supérieurs de vents forts, notamment en mer de Baffin, et des nuits de plus en plus longues.
Ce passage maritime nord reliant l’océan Atlantique à l’Océan Pacifique en passant par les îles arctiques du grand Nord Canadien n’était pas navigable il y a encore quelques années. Sous l’effet du réchauffement des eaux et de la fonte partielle de la banquise entre le pôle et le continent, le passage du Nord-Ouest est devenu une route océanique possible, quelques semaines par an. Pour Yvan, qui a fait l’expérience concrète de ce changement, son Défi Bimedia ambitionne aussi de porter un témoignage essentiel sur les conséquences du réchauffement climatique et sur la présence de nombreux déchets océaniques rencontrés sur la route. Ce nouveau pari réussi soutient également un autre message fort porté par l’aventurier depuis 2010, date de sa toute première traversée en catamaran de sport : revenir aux fondamentaux de son sport en naviguant sur un engin non habitable et non motorisé, en avançant à la seule force du vent et en se dirigeant à l'intuition, avec son sens marin hors du commun.