53 voiliers Classiques engagés dans la Coupe d’Automne du Yacht Club de France ont profité d’un fort flux d’est pour débouler toutes voiles dehors au portant dans le golfe, venant marier avec style leur élégance indémodable aux nombreux yachts de la dernière génération à l’entrainement dans la perspective du début, dès demain des régates Modernes. Les 300 voiliers sont désormais à poste, parfaitement rangés dans le petit port varois ou au mouillage dans le golfe. Près de 4 000 marins venus de tous les azimuts de la planète voile ont été accueillis à l’occasion de l’inauguration du Village, prêts à en découdre sur l’eau, et à communier à terre à la santé d’un yachting resplendissant.
Coupe d’automne du Yacht Club de France.
Avec 53 unités inscrites, la Coupe d’automne du Yacht Clubs de France rend hommage de belle manière au siècle et demi d’activité du yacht club cher au président Yves Lagane. Dans un vent d’est soutenu, près de 20 noeuds établis, les jolis yachts classiques s’en sont donné à coeur joie tout au long des 23 milles du parcours avalés à belle vitesse aux allures portantes. Sans grande surprise et compte tenu des conditions, la grande goélette de 41m Elena of London (Herreshoff 2009) a été la première à franchir la ligne d’arrivée mouillée au milieu du golfe. Douze minutes plus tard, c’est le 15 M JI Mariska (Fife 1909) qui s’adjugeait, en temps réel, la deuxième place, à la barbe - 3 minutes ! - de Germania Nova, la goélette de 55 mètres.
Modernes en lice
Plus de 120 voiliers Modernes, dûment répartis en 5 groupes IRC, profiteront aujourd'hui lundi et avec appétit du golfe momentanément laissé libre par les yachts de tradition, pour lancer leur première manche de l’opus 2017 des Voiles. Le Groupe IRCA, qui rassemble pas moins de 21 unités entre 20 et 33 mètres, verra s’affronter certains des plus rapides yachts monocoques du moment. On pense naturellement à l’américain Rambler, grand dévoreur de records, au nouveau Maxi 72 Cannonball ou au proto signé Reichel Pugh la bête. Avec plus de 40 engagés, le Groupe IRC D rassemble la crème des régatiers amateurs de Méditerranée, à bord de « racers-cruisers » de 10 à 13 mètres extrêmement performants, signés J Boats, X Yachts, Bénéteau, Dufour ou Archambault… Un groupe terriblement disputé, théâtre des régates parmi les plus engagées de la semaine. A noter également l'importante poussée des bateaux type "Spirit of Tradition" avec Farfalla, Savannah, ou Vintage. Grosse pression chez les IRC C, belle classe de régate avec de très beaux bateaux (GP42, TP52, Swan, Ker, Farr, IMX, proto Nivelt) choisie pour servir de support au Trophée Edmond de Rothschild, dont le vainqueur 2016, le TP 52 Team Vision a changé de main et revient sous le nom de Renata avec un certain Sébastien Col aux manettes.
Wally en nombre
14 Wally, de 24 à 33 mètres, entament aujourd'hui les joutes si attendues et si spectaculaires sur leur rond dédié devant Pampelonne, dans le but de remporter le Trophée BMW. Un chiffre de participation proche du record aux Voiles, et le plus élevé de la saison, témoin du dynamisme de cette très élitiste classe de yachts futuristes. Moins de parcours construits au programme de cette semaine, skippers et propriétaires ayant opté pour des manches plus longues, sur des parcours de 20 à 30 milles. Les trois Wallycento Galateia (2015), Magic Carpet 3 (2013) et bien entendu Tango, dernier né des cent pieds sur plan Mark Mills, sont attendus aux avant postes, à la lutte pour les accessits avec les habitués des podiums tropéziens, J One (Wally 77) et Open Season (Wally 107).
Franck Cammas est aux Voiles
Originaires d‘Aix en Provence, c’est bien en Méditerranée que Franck Cammas a ciselé ses premières armes de marin-navigateur. Il a pourtant attendu la veille de ses 45 ans pour découvrir cette semaine les Voiles de Saint-Tropez, qu’il va disputer à bord d’un VOR 70 nommé Babsy, sister-ship de son Groupama IV, vainqueur de la Volvo Ocean Race en 2012. Intrigué par l’aspect festif et surtout, par cet immense brassage de cultures maritimes et de prodiges architecturaux centenaires, il emmène dans l’aventure une bonne partie du Team France de la Coupe de l’America, avec Lionel Péan et Charlie Dalin en soutien à la navigation. « Je vais découvrir les Voiles. Ce n’est pas tout à fait le monde auquel je suis accoutumé depuis quelques années avec la Coupe de l‘America, son univers ultra professionnel et ses bateaux qui volants. Mais j’apprécie les côtés festifs, l’ambiance. J’arrive avec de très bons régatiers qui auront à coeur de performer sur l’eau. Je connais bien ce bateau, et j’aime l’environnement et les paysages de la Méditerranée ; un retour aux sources pour moi. Je vais faire le grand écart entre les bateaux qui volent et les magnifiques yachts classiques. Je vais garder un oeil sur toute l’actualité voile du moment, protocole de la prochaine Coupe, Volvo qui part bientôt avec des copains comme Charles Caudrelier, départ de la Mini... Je redécouvre les gros bateaux, les gros winches, les grandes voiles… il y a du travail à bord pour les 14 membres d’équipage. L’organisation à bord est très différente, avec beaucoup d’inertie. On retrouve les réflexes de la Volvo. Il faut beaucoup anticiper pour envoyer ou affaler de voiles de 500 m2. Les phases de départ, avec de nombreux concurrents, vont être délicates à négocier. On croise ici tous les profils de la voile, de la régate, du grand large. »