Croisières fluviales sur des paquebots ou des péniches-hôtels, bateaux-promenades à l'heure ou à la journée, location de bateaux habitables pour des virées en famille : avec plus de 10 millions de passagers par an, le tourisme fluvial en France enregistre depuis quelques années une forte croissance. Malgré un faible impact en CO2, les défis écologiques se font pressants, d'autant que la clientèle, surtout étrangère, est de plus en plus exigeante en la matière, expliquent les professionnels du secteur réunis récemment à Bordeaux à l'occasion des 4e Rencontres nationales du tourisme fluvial.
Pour un budget de 460.000 euros, VNF a ainsi financé l'installation de dix bornes sur une distance de 150 km sur les canaux de la Marne au Rhin et de la Sarre. "L'enjeu était que le bateau électrique puisse avoir 6 à 8 heures d'autonomie, que les bornes soient suffisamment présentes et qu'elles soient à recharge rapide", explique Valérie Meyer, directrice territoriale à Strasbourg pour VNF, qui a supervisé le projet.
Si ces initiatives sont encourageantes, la filière est encore bien loin du tout électrique. "Le marché fluvial n'a pas la profondeur du marché de la voiture électrique, il n'y a pas les mêmes possibilités en matière de recherche et développement", souligne Thierry Guimbaud qui plaide pour la création d'une "interprofession" qui permettrait, selon lui, de franchir plus facilement "l'étape" de la transition écologique.
D'autant que la diminution de la pollution atmosphérique n'est pas le seul défi : la gestion des déchets sur les itinéraires et les rejets des eaux usées sont aussi cruciaux. Sur le Canal du Midi, classé au Patrimoine mondial de l'Unesco, VNF a mis en place une expérimentation de collecte des eaux usées, avec pour objectif zéro rejet dans l'eau d'ici à 2019.