Aucun écosystème marin n'est épargné par la pollution au plastique : des chercheurs ont découvert pour la première fois des microplastiques dans les entrailles de mini crustacés vivant à près de 11 km de profondeur. Nylon, polyéthylène, PVC, soie synthétique... 65 individus (plus de 72%) contenaient au moins une microparticule.
Et la contamination concerne tous les sites, avec un minimum de 50% des spécimens collectés à près de 7.000 mètres de profondeur dans la fosse des Nouvelles-Hébrides ayant ingéré du plastique, à 100% chez ceux capturés à près de 11.000 mètres dans la fosse des Mariannes, la plus profonde connue.
"Une partie de moi s'attendait à trouver quelque chose, mais pas au point d'avoir 100% des individus du lieu le plus profond du monde ayant des fibres dans leurs entrailles. C'est énorme", explique à l'AFP Alan Jamieson, chercheur en écologie marine à l'université britannique de Newcastle.
Avec ces nouvelles données, "le point essentiel est qu'on trouve (les microplastiques) systématiquement dans des animaux tout autour du Pacifique à des profondeurs extraordinaires. C'est partout. Il est temps d'accepter que les microparticules de plastique sont partout", déplore Alan Jamieson.
L'ONU et les ONG ont déclaré la guerre aux plastiques pour tenter de tarir la pollution à la source en luttant contre la culture du tout-jetable. Mais l'espoir de nettoyer les mers des volumes de déchets gigantesques est plus que faible. Et la perspective est encore plus sombre pour le fond des océans où les particules décomposées finiront par atterrir. "On entasse nos poubelles dans l'endroit qu'on connait le moins au monde", déplore Alan Jamieson.