A la surface d'une eau turquoise d'une clarté éblouissante, de petites méduses roses entourent des plongeurs amateurs venus du monde entier admirer les profondeurs de la mer Rouge, où de spectaculaires coraux sont menacés par le regain du tourisme en Egypte.
A Hourghada, bazars et complexes hôteliers s'agglutinent au bord de la mer, affichant des prix imbattables pour attirer le maximum de clients. L'Egypte avait connu un effondrement de son secteur touristique à la suite de la révolution qui chassa le président Hosni Moubarak en 2011. De 14,7 millions en 2010, le nombre de visiteurs était tombé à 5,3 millions en 2016. Le secteur a toutefois connu une relative amélioration depuis 2017. En 2018, la contribution du tourisme au produit intérieur brut du pays a augmenté de 16,5% pour atteindre son plus haut niveau depuis 2010, selon l'organisme World Travel and Tourism Council. L'Egypte n'a donné aucun chiffre sur le nombre de visiteurs l'année dernière.
"Le regain du tourisme en Egypte est une bonne chose, mais cela a accru la pression (sur les récifs)", observe Heba Shawky, directrice générale de l'ONG Hurghada Environmental Protection and Conservation Association (Hepca). Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (Unep), dans le monde au moins 20% de ces "écosystèmes les plus beaux, les plus diversifiés biologiquement et les plus délicats" de la planète, ont été détruits et 60% sont menacés par le changement climatique, le tourisme ou la surpêche.
Environ 1.700 bateaux de tourisme enregistrés en Egypte circulent dans les eaux de la mer Rouge au large de ce pays, en plus des navires commerciaux passant par le Canal de Suez. L'ONG Hepca a déployé environ 1.200 bouées sur les divers sites de plongée pour éviter l'usage de l'ancre qui détruit les coraux, indique Mme Shawky.