Bouleversés par le réchauffement, les océans et les zones gelées dépérissent à vue d'oeil, menaçant des pans entiers de l'Humanité qui n'a qu'une option pour les protéger et se sauver elle-même: réduire ses émissions de CO2, avertit le Giec.
Montée du niveau des océans, îles menacées de submersion, fonte des glaciers comme celui du Val d'Aoste en Italie qui menace de s'effondrer dans la vallée... Certains des impacts dévastateurs du changement climatique sont déjà "irréversibles", a noté le groupe d'experts climat de l'ONU à l'issue d'une réunion marathon de cinq jours à Monaco. Deux jours après le sommet climat de New York qui n'a pas suscité l'impulsion espérée, ce rapport souligne toutefois que réduire les émissions de gaz à effet de serre pourrait faire une vraie différence.
Les modifications de l'océan ne s'arrêteront pas soudainement en baissant les émissions, mais leur rythme devrait être ralenti. "Ça permettrait de gagner du temps", souligne la climatologue Valérie Masson-Delmotte, qui a participé à la rédaction du document de 900 pages. Gagner du temps pour, par exemple, se préparer à la montée des eaux et aux événements météo extrêmes qui lui sont liés (vagues de submersion, tempêtes): en construisant des digues autour des grandes mégapoles côtières comme New York ou en anticipant le déplacement inéluctable de certaines populations, notamment celles de petits Etats insulaires qui pourraient devenir inhabitables d'ici la fin du siècle.
Le niveau des océans s'accroit aujourd'hui 2,5 fois plus vite qu'au XXe siècle où il avait pris 15 cm, et cette hausse va encore s'accélérer.
Ce rapport adopté par les 195 Etats membres du Giec est le quatrième opus scientifique de l'ONU en un an à tirer la sonnette d'alarme sur les impacts du dérèglement climatique et à pointer des pistes vers les façons d'y remédier ou au moins les limiter. Mais les dirigeants mondiaux réunis à New York lundi n'ont pas été à la hauteur des engagements nécessaires, accusent les défenseurs de la planète. "Avec ces faibles promesses des Etats, nous avons probablement plus de chance de faire sauter la banque au casino de Monte-Carlo que de limiter le réchauffement à +1,5°C", a commenté Stephen Cornelius, de WWF. Les engagements internationaux actuels, s'ils étaient respectés, conduiraient à un monde à +3°C.