Sur la rugueuse côte ouest du Danemark, loin des rouleaux paradisiaques des tropiques, se trouve le spot à la mode pour les surfeurs naufragés du coronavirus : à "Cold Hawaii", comme son nom l'indique, il ne faut pas craindre d'avoir froid.
Les surfeurs danois et des pays voisins, "avaient l'habitude de voyager à travers le monde et maintenant, ils ne peuvent aller nulle part, nous avons donc clairement plus de clients que la normale", constate Mor Meluka, un Israélien de 34 ans qui a posé en famille ses bagages à Klitmøller, il y a 11 ans. Combiné à la croissance du surf dans la région "qui amène déjà plus de visiteurs chaque année (...), cela a vraiment créé un grand boom dans cette année de Covid", se réjouit-il.
Avec sa femme, Vahine Itchner, Mor dirige le "Cold Hawaii Surf Camp", une école de surf qui emploie 15 instructeurs pendant les mois d'été et continue les leçons quotidiennement en basse saison. Pour Vahine, qui a grandi au Danemark à partir de ses 10 ans, c'est l'aspect "brut", imprévisible qui a fait la différence. "On ne peut pas vraiment savoir quel genre de vagues on va avoir. Elles sont toujours différentes. Si vous allez dans un endroit parfait pour surfer comme Bali ou Tahiti, vous savez exactement comment la vague va être. Ici, ça change tout le temps", explique-t-elle.
Récemment émergé sur la carte du surf mondial, le lieu permet toutefois encore d'éviter les embouteillages sur l'eau.
Avec ses 1.022 habitants, Klitmøller, est une destination improbable pour les surfeurs, du fait de sa situation géographique mais aussi de l'absence de tradition de glisse. Village de pêcheurs comme les autres de la côte du Jutland, d'abord surtout fréquenté par des véliplanchistes, il accueille des surfeurs depuis les années 90, d'abord très sporadiquement et avec scepticisme.
Désormais, le surf est partie intégrante de la culture locale et figure sur les emplois du temps des écoliers qui apprivoisent les vagues en classe.