Allagrande Mapei prêt à reprendre la mer pour The Ocean Race Europe

Course au large
Par Le Figaro Nautisme

Après 4 jours intenses de réparations, de doutes et de travail collectif acharné, l’IMOCA Allagrande Mapei d’Ambrogio Beccaria est prêt à rejoindre Portsmouth pour prendre le départ de la deuxième étape de The Ocean Race Europe.

©Pierre Bouras /Allagrande Mapei Racing /The Ocean Race
Après 4 jours intenses de réparations, de doutes et de travail collectif acharné, l’IMOCA Allagrande Mapei d’Ambrogio Beccaria est prêt à rejoindre Portsmouth pour prendre le départ de la deuxième étape de The Ocean Race Europe.


Depuis la collision survenue dimanche 10 août, l’équipe Allagrande Mapei épaulée par TR Racing a dû remplacer, réparer et organiser une logistique complexe pour rapatrier du matériel depuis Lorient ou s’approvisionner sur place à Kiel. Si certaines réparations ont été rapides, d’autres ont nécessité des interventions techniques poussées, provoquant plusieurs moments de doute quant à la reprise.

« On a subi pas mal de dégâts » explique Ambrogio Beccaria. « Le plus spectaculaire c’est la voile d’avant le J0 - mais en vrai c’est presque le plus facile car il est irréparable donc on a pris un autre J0. La grand-voile a été démontée et réparée, ça aussi, c’était plutôt facile. Après on a cassé tout le gréement tribord soit l’outrigger, le tirant de D0, le hauban D1 et le hauban D2. Les haubans ne sont pas réparables, on a dû tous les changer. L’outrigger, réparable, mais pas dans le temps imparti, donc là encore on l’a remplacé. Une fois tous les câbles changés, le vrai problème, c’était la cadène. On a dû faire intervenir Antoine Koch, l’architecte, et GSea design, le cabinet de structure, pour définir un protocole de réparation et s’assurer qu’on puisse naviguer à 100 % du potentiel du bateau. Et ça, c’était long : beaucoup de couches de tissu à appliquer dans une zone difficile d’accès... on a même dû démonter le ballast pour y arriver. On a vécu des montagnes russes d’émotions, en passant de l’incertitude à la possibilité de pouvoir revenir en course. Aujourd’hui, on est super contents, super excités... j’ai qu’une envie : repartir naviguer ! »

Une motivation intacte

Si ce retour est possible, c’est avant tout grâce au travail sans relâche de l’équipe à terre, mobilisée depuis un mois, depuis l’accident de la Course des Caps. « Ils sont crevés, mais c’est fou de voir comment ils tiennent, comme ils s’investissent. » tient à relever le skipper milanais. « Reprendre la compète, pour moi c’est comme un rêve. Le moment où on sera de retour en course, ça va être tellement intense qu’on s’en souviendra toute notre vie. On sera trop contents ! Mais pour l’instant, on avance étape par étape, avec une énorme envie d’être en mer, de faire le convoyage vers Portsmouth et juste de se faire plaisir. Et puis, pour moi, il y a un petit truc à dépasser... c’était mon premier départ à la barre d’Allagrande Mapei, et la seule façon de tourner la page, c’est de repartir en mer et de retrouver le bateau.»


Convoyage stratégique vers Portsmouth

Bateau réparé, équipe prête : reste à rejoindre Portsmouth à temps pour le départ de la deuxième étape. « La réparation de la cadène s’est terminée aujourd’hui » précise Thomas Ruyant. « L’outrigger sera remonté dans la soirée et l’équipe va finir de préparer le bateau en vue d’un départ vendredi matin. L’option privilégiée est de passer par le canal de Kiel, ce qui doit nous faire gagner pas mal de temps surtout avec la météo actuelle (vent faible le long du Danemark). On arriverait demain après-midi à la sortie du canal pour remonter l’embouchure de l’Elbe. Le canal de Kiel implique d’avoir un pilote à bord du bateau car nous avons plus de 3 m de tirant d’eau, par sécurité nous serons accompagnés d’un semi-rigide, et pour les deux écluses, un gros pare-battage gonflable qu’on gardera jusqu’à Portsmouth. Ensuite la météo nous est favorable pour rejoindre rapidement au portant le Solent qu’on espère atteindre entre samedi soir et dimanche midi. Ce scénario est une super nouvelle et nous permettrait d’être au départ de la deuxième étape. On espère fortement qu’Holcim-PRB puisse faire la même chose. On suit de près leur réparation car ce sont nos compagnons de galère sur ce début de tour d’Europe et on aimerait retrouver la totalité de la flotte pour continuer The Ocean Race Europe.»

Soutien indéfectible de Mapei

Pour le partenaire titre Mapei, la réparation et le retour en course sont aussi synonymes de soulagement et de fierté collective. « Nous sommes restés à Kiel pour soutenir l’équipe qui, juste après l’incident, s’est mise au travail pour réparer les dégâts et préparer le bateau au mieux, » confie Simona Giorgetta (membre du conseil d’administration de Mapei). « Les émotions ont été nombreuses et aujourd’hui, nous sommes vraiment enthousiastes à l’idée de ce nouveau départ. Cela récompense le travail d’équipe, la solidarité entre des équipes différentes qui, bien que concurrentes en course, s’entraident dans les moments de besoin, la force de ne jamais abandonner face aux difficultés, mais de se relever et continuer à avancer. Des valeurs en lesquelles Mapei croit depuis toujours. »

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...