À 6 heures (TU) ce matin, Sébastien Destremau a envoyé des nouvelles du bord
"Après un virement de bord effectué à 5h30 à l'approche du Cap Finisterre, on met cap à l'ouest et nous voilà parti pour un long bord de bâbord... On part vers le large pour 24/36 heures. Dans l'instant il y a une multitude de cargos à gérer mais ça n'est que temporaire. Par contre ce bord est sans doute le premier des nombreux cols hors catégories que nous réserve ce Vendée Globe. Ça va commencer par un vent modéré qui va se rafraichir tout au long de la journée et devenir solide avec de la mer formée la nuit prochaine. Ensuite et si j'ai bien compris les prévisions météo, ça sera un coup de vent de sud... Le premier point dur de ce Vendée Globe, avec des rafales qui pourraient monter à 40 noeuds voire plus et des vagues de 4/5 mètres avant la grosse bascule au Noroit qu'on va accueillir à bras ouverts. Mais on en n'est pas encore là et en attendant cette bascule, c'est promis juré, on va y aller piano piano sur Merci."
Une nouvelle nuit agitée pour le skipper de Campagne de France, Miranda Merron !
"Les divertissements de la nuit n'ont pas permis de dormir longtemps, entre le passage des bateaux qui arrivent sur l'autoroute du nord entre le Cap Finisterre et Ouessant, et le slalom entre les nombreux bateaux de pêche espagnols qui lancent leurs filets. Maintenant, je suis sur le point de traverser les deux voies de l'autoroute de la navigation. Le vent est léger et instable, mais cela n'a pas empêché une rafale importante - provenant d'un nuage, je suppose, difficile à discerner dans le noir - d'aplatir le bateau, ce qui a fait lâcher le pilote automatique, entraînant un virement de bord avec tout à l'envers. Jamais un moment de répit ! La route vers le sud semble plutôt compliquée."
Yannick Bestaven "J'avoue ne pas être zen, pas très rassuré"
"Cette nuit le vent a été très variable. Je mène une grosse réflexion sur la bonne manière de passer le vent fort en vue ! J’ai changé mon fusil d’épaule en faisant mon routage afin d’éviter les grosses rafales. Je vais partir dans le Sud entre le DST et La Corogne. Si tu prends le front dans l’Ouest, tu te prends une grosse cartouche. J’avoue ne pas être très zen, pas très rassuré. Il va y avoir de la mer, même en passant dans le Sud. Je ne parviens pas à me reposer vraiment, je suis dans mon siège devant mon écran et fais quelques siestes, ce n’est pas plus mal car étant donné les variations incessantes, je peux choquer les écoutes plus facilement !
J’ai enfin pu ouvrir un de mes sacs journaliers et j’y ai trouvé ce que je cherchais bien sûr mais aussi des petits mots ! ÇC fait chaud au cœur ! J’ai même mis la main sur un sac rouge qui trainait là ! C’était un Kouign Amann que Ludo m’a offert ! Il tombait à pic : j’avais envie de beurre et de salé ! Merci Ludo ! J’ai croisé HUGO BOSS cette nuit et dans la soirée j’étais avec les filles Sam (Davies) et Isa (Joschke).
Je navigue grand-voile haute et sous J2 dans 13/14 nœuds de vent de Sud. Je glisse gentiment dans le 165/170°, je vais virer dans 3h30 ( 8h TU/ 9h FR) si le vent se stabilise comme ça. Sur les routages Arpège ou GFS, dès que je mets des buttées à moins de 35 nœuds, les modèles m’envoient le long de La Corogne… J’ai la tête tellement occupé par ça ! Je vais essayer de m’allonger un peu et d’évacuer."