" Je navigue dans des restes de dépression, il y a encore 25 nœuds établis, la mer est très forte et le vent a tourné donc on a la mer de travers donc ce n’est forcément agréable car le bateau part en survitesse rapidement. On avance dans la bonne direction donc c’est cool. Ça devrait se calmer en fin de journée si tout se passe comme prévu.
A en voir les fichiers sur les quinze prochains jours, je pourrais recoller Clarisse (Cremer) et Romain (Attanaio) au niveau du Cap Horn. Ça déprendra vraiment de la météo, un jour on fait du près, un autre du portant. Il y a quand même un petit espoir de revenir devant, surtout qu’ils vont eux surtout avoir du près et nous on va arriver au portant. Il risque d’y avoir un deuxième départ après le Cap Horn. Ça ferait du bien au moral d’avancer dans la bonne direction dans des bonnes conditions. Je suis leader de ma flotte là, mais aller jouer avec les copains de devant serait sympa aussi.
Hier je me suis fait une enfournée d’un autre monde, je n’étais pas très toilé et une vague de la taille d’un immeuble est arrivée. Le bateau a planté jusqu’au cockpit. Je suis passé de 25 nœuds à 10 nœuds. Je n’avais jamais fait ça encore. Tout a valdingué dans le bateau, ça m’a permis de ranger un petit peu. A ce moment-là, j’étais dans la descente, j’ai senti mon poids partir vers l’avant du bateau et puis un frein comme si je me prenais un mur. Le bateau va bien donc je continue à enfourner aujourd’hui, un peu moins quand même.
Malgré mon jeune âge, ça pique un petit peu. J’ai réussi à dormir un petit peu ce matin, ça fait du bien. Ce sont des bateaux qui deviennent vraiment dur dans ces conditions de mer. Ce matin j’ai changé six fois de voile d’avant car je n’arrivais pas à tenir le bateau. Donc à un moment donné, j’ai mis tout ce que j’avais devant et j’ai décidé d’avancer. Je ne suis pas très rapide car la mer est brusque, le pilote est du mal à tenir car on passe de 12 nœuds dans le creux des vagues à 30 nœuds quand on part en surf. C’est sport. "