Atafona, cité balnéaire au nord de Rio de Janeiro, disparaît peu à peu sous l'océan, qui gagne six mètres en moyenne par an sur la terre.
Érosion extrême
Quelque 4% des littoraux du monde entier voient la mer avancer de plus de cinq mètres par an sur sa terre. Atafona en fait partie. La situation est appelée à s'aggraver, à long terme, avec "la montée du niveau de la mer", dû au réchauffement climatique, et à court et moyen terme, "avec la houle exceptionnelle et des longues périodes de pluie ou de sécheresse", explique le géologue Eduardo Bulhoes, de l'Université Fédérale Fluminense. Mais au-delà de l'érosion extrême, Atafona souffre d'un autre "problème chronique" depuis des décennies. "À cause de l'action humaine, le volume de l'eau du fleuve Paraiba do Sul s'est réduit drastiquement ces 40 dernières années, ainsi que sa capacité à amener des sédiments jusqu'à l'embouchure", à Atafona, explique le géologue, pointant du doigt notamment les activités minières ou agricoles.
En raison du manque de sédiments, le sable de la plage ne se renouvelle pas naturellement et l'océan gagne du terrain sur la terre. Sans compter la construction d'habitations en bord de mer, qui élimine la première ligne de défense naturelle : les dunes et la végétation. Résultat : le littoral s'est transformé en un amas de décombres qui repousse les touristes. La communauté d'environ 600 pêcheurs souffre aussi de l'assèchement du fleuve. "Les grands bateaux ne passent plus à l'embouchure, on n'arrive plus à gagner notre vie. Le fleuve est mort", déplore Elialdo Bastos Meirelles, responsable de l'association locale des pêcheurs.