#RDR2022 : Couple heureux, calage et frustration

Par Figaronautisme.com

Roland Jourdain (We Explore), reçu le 18 au soir

“Un petit couple heureux qui apprécie la glisse après les montagnes russes de la première partie. We Explore a été top et je suis très fier de lui, en y associant toutes celles et ceux qui ont travaillé à sa préparation. En fond, vous pouvez apprécier ce spi rouge qui m’a accompagné sur le Vendée Globe…2008 ! C’est notre plus beau cadeau : être dans le match avec des idées neuves et du vieux matériel ! Les prochains jours vont voir nos camarades réduire l’écart, le vent revenant de l’arrière. Mais quel que soit le résultat, nous avons déjà gagné une belle partie ! Bizz”.

Gilles Buekenhout (Jess), reçu le 18 au soir : “Hello. Me voilà calé, direction la Guadeloupe. Encore 1720 milles sur quasi qu'un seul bord ! Ici il fait bon. J'ai été accompagné par un trio de jolis oiseaux avec une très fine et longue queue blanche, qui poussaient des cris comme s'ils voulaient dire quelque chose ? Je commence à sortir de mode survie-résistance comme disait Halvard (casque lourd), en mode glisse " facile ". J'ai pu faire sécher quelques histoires mais tout contient du sel donc ça reste poisseux. »

Halvard Mabire (GDD) : Bonjour. Depuis hier soir je suis avec GDD à ce que l'on appelle une allure bâtarde. A un certain angle et à une certaine force de vent, impossible de faire avancer le bateau correctement, comme il devrait marcher "théoriquement" dans ces conditions. Avec une mer agitée, cela n'arrange rien en plus.

C'est très frustrant, car on sent bien que le bateau n'est pas à l'aise et c'est encore plus frustrant lorsque l'on reçoit le "bulletin scolaire", c'est à dire les positions qui tombent régulièrement et qui ne font qu'en rajouter à la frustration du bord quand on constate que l'on n'a vraiment l'impression d'avancer ni du cul ni de la tête, mais qu'en plus ce n'est pas qu'une impression.

Rien à faire. On a beau essayer différents réglages, voir même diverses combinaisons des voiles que l'on a à bord. Rien n'y fait, l'éternel et trop facile commentaire "peut mieux faire" est bien inscrit en bas du bulletin. Sans compter que chaque manœuvre se fait en plus au prix d'efforts exténuant, et que pendant que l'on change de voile cela ralentit le bateau considérablement, histoire d'en rajouter une couche aux milles que l'on perd inexorablement sur ses camarades de jeu. En somme, on se donne un mal de chien pour des clous.

Cette situation arrive sur tous les bateaux à un moment donné. Notamment parce qu'il nous manque "la voile qui va bien" dans ces conditions précises. Mais il est impossible qu'il n'y ait pas, à un moment donné, un "trou dans la garde robe", car s'il fallait vraiment embarquer une voile pour chaque condition spécifique, il y aurait vite trop de voiles à bord. D'ailleurs pour éviter cette course à l'armement sans fin beaucoup de Classes, comme la Class40 ou l'Imoca, limitent le nombre de voiles à bord. Donc il faut faire des choix... et ensuite les assumer.

La garde-robe avec laquelle on peut tout faire sans jamais être à un moment ou à un autre "dans le besoin" n'existe tout bonnement pas. Donc on essaye d'imaginer les conditions que l'on va avoir pendant telle course pour concevoir sa garde-robe. On ne va pas aller faire des courses en Méditerranée avec que des voiles de tempête, et si vous partez au Vendée Globe sans voile de portant dans la brise vous vous rendrez vite compte que vous vous êtes planté quelque part.

Sur GDD nous ne pouvons envoyer aucune voile "plate" en tête de mât. Une voile dite "plate", c'est une voile type foc pour fonctionner à toutes les allures sauf au portant. Comme l'allure à laquelle nous nous trouvons actuellement n'est pas banale sur un parcours Route du Rhum, il n'y a pas de regret à ne pas trimballer pendant toute la course une voile qui au mieux ne servira que quelques heures. C'est juste un mauvais moment à passer quand justement la voile que l'on a décidé de ne pas prendre pourrait éventuellement aider à mieux surmonter ce passage à vide.

Donc, pour l'instant, c'est peut être la raison pour laquelle nous avons un peu de mal par rapport à nos concurrents directs. Mais c'est pas grave, cette allure "bâtarde" ne durera de toute façon, pas aussi longtemps que les impôts. A bientôt.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…