Dimanche à 20 Novembre à 07h09 55' locale (12h09 05' heure de Paris), Quentin Vlamynck a franchi en deuxième position la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre de la douzième édition de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe. Son temps de course est de 10 jours, 21 heures, 54 minutes et 05 secondes. Il a effectué les 3 542 milles du parcours entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre à la vitesse de 13.52 nœuds sur l’orthodromie (route directe). Il a en réalité parcouru 4 186.67 milles à la vitesse moyenne de 15.99 nœuds (sur l’eau). Il est arrivé à Pointe-à-Pitre 18mn et 13’ après le vainqueur Erwan Le Roux (Koesio).
Ils sont partis comme sur un Grand Prix et dès la Pointe de Bretagne, c’est Arkema qui prend la tête des sept Ocean Fifty en course (Sam Goodchild a été contraint de faire demi-tour sur blessure avant de même de prendre le départ). En se décalant de la flotte à la sortie du chenal du Four pour aller chercher l’Occidentale de Sein alors que les autres concurrents filent au Sud dans le raz de Sein, Quentin Vlamynck montre d’emblée qu’il ne sera pas le suiveur de cette Route du Rhum - Destination Guadeloupe.
En tête au pointage de 8h00 le lendemain du départ, le vainqueur du Pro Sailing Tour 2022 confirme son aisance au près à bord de son plan Neyhousser, et ne s’en laisse pas compter. Pourtant, peu d’observateurs auraient parié dans le golfe de Gascogne que le jeune skipper de 30 ans, bizuth de l’épreuve, occuperait toujours la même place neuf jours plus tard.
Quentin Vlamynck a fait une course remarquable pour sa première transat en multicoque, trouvant à chaque phase du parcours le dosage idéal entre performances et sécurité. Lorsqu’il approche du second front, au large du Portugal après trois jours de course menés tambour battant, il ne cherche pas à suivre le rythme endiablé de Thibault Vauchel-Camus (Solidaires en Peloton - ARSEP) qui lui ravit la première place une douzaine d’heures avant de chavirer. Faisant preuve de beaucoup de clairvoyance et d’une belle vitesse dans les hautes pressions qu’il faut traverser avant de gagner l’alizé, il marque rigoureusement un petit groupe composé d’Erwan Le Roux (Koesio), Sébastien Rogues (Primonial) et Armel Tripon (Les P’tits Doudous). Mais les affaires se corsent dans les alizés. Cette année, ils sont mal établis, avec de nombreux grains qui sollicitent l’organisme sur ces machines qu’il faut surveiller comme le lait sur le feu dans les variations d’angle et de force du vent.
Chaque nuage doit se négocier et trouver les bons réglages ou la bonne toile avant de rentrer dessous n’est pas facile. L’expérience d’Erwan Le Roux parle, Koesio se rapproche à moins de 20 milles, lui qui accusait 60 milles de retard à l’entrée des alizés. Quentin commence à sentir le souffle chaud du vainqueur de l’édition 2014 dans le cou mais ne craque pas. Il soigne sa trajectoire, routé par son mentor Lalou Roucayrol, installé avec Alex Pella dans le bateau de ce dernier à Denia en Espagne.
Lorsqu’on lui demandait au départ comment il aborderait cette Route du Rhum - Destination Guadeloupe, Quentin répondait avec lucidité : « C’est une grosse responsabilité d’amener Arkema en Guadeloupe sans encombre (…) A la fois, des Route du Rhum, je n’aurais peut-être pas l’occasion d’en faire tous les quatre ans. C’est une opportunité et je vais la prendre, sans me laisser faire »
Après 10 jours et 21h de course qui auront proposé un large panel de conditions, le Girondin, qui termine deuxième, est assurément la première grande révélation de cette Route du Rhum - Destination Guadeloupe.