L'antenne française de l'organisation de défense des océans et de la vie marine Sea Shepherd a présenté jeudi à Paris un nouveau bateau pour ses missions en mer, mieux capable d'aller surveiller les navires de pêche.
Le bateau à moteur de 15 mètres de long baptisé Walrus - en l'honneur de l'écologiste canadien Walrus (de son vrai nom David Garrick) - peut accueillir jusqu'à 10 personnes et dispose d'une autonomie de 3 à 4 jours.
Ce bateau n'ira pas confronter les navires-usines illégaux -le genre d'actions coup de poing ayant établi la notoriété de Sea Shepherd-, mais servira plutôt à "exposer et montrer ce qu'il se passe" en mer, a précisé à l'AFP le capitaine Thomas Le Coz.
Le Walrus pourra procéder à des missions plus longues, plus lointaines et dans des conditions de sécurité améliorées, a annoncé en conférence de presse la présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali.
"La première mission de ce bateau sera contre les chalutiers géants" dans la Manche vers la mi-novembre, suivie de "la protection des baleines en Islande (...) et des dauphins globicéphales aux Îles Féroé" en 2024, a déclaré le capitaine Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd.
Ce dernier appelle à un moratoire de 50 ans pour permettre aux océans et aux écosystèmes marins de se rétablir de la pêche commerciale, une industrie qu'il qualifie d'"économie de l'extinction".
Jugé "trop controversé" par certains membres du conseil d'administration de Sea Shepherd Global -la direction internationale de l'ONG-, Paul Watson a été évincé en 2022 de l'organisation "de manière illégale", affirme-t-il, mais il reste associé à Sea Shepherd France.
En mars dernier, des pêcheurs ont manifesté devant le domicile de Mme Essemlali, accusant Sea Shepherd France de vouloir mettre fin à leurs activités.
"L'objectif n'est pas de mettre tout le monde au chômage, mais de trouver des solutions, parce que 10.000 dauphins qui meurent chaque année, ce n'est pas admissible", a dit à l'AFP Mme Essemlali.