Comment s’est déroulée cette année 2023 ?
Cette année, nous avons encore réalisé une très belle saison avec une activité en croissance. C’est la voile qui séduit mais c’est aussi le projet de l’association. La voile offre la possibilité de voyage, de grand air avec un impact réduit sur notre environnement. On peut trouver l’évasion à côté de chez soi. Nous avons en France un littoral magnifique que l’on prend toujours plaisir à découvrir. Il y a aussi une attirance pour la pratique collective, pour faire du sport en famille, entre amis mais aussi pour qu’elle soit l’occasion de rencontrer d’autres personnes au grand air. Le projet Glénans est un projet d’éducation populaire et de vivre ensemble qui est plus que jamais d’actualité.
La diversité est annoncée comme un axe stratégique. Qu’est-ce que cela recouvre ?
Il y a beaucoup de choses derrière cette notion de diversité. Bien sûr, cela implique la féminisation de la pratique à travers plusieurs actions qui concernent aussi bien l’accueil que la formation et l’offre. Nous veillons en parallèle, au travers d’un certain nombre de dispositif et prévention et de protection à ce que les femmes se sentent à l’aise dans leur pratique. Nous avons aussi un rôle à jouer plus largement sur la féminisation dans le nautisme. A ce titre, nous allons notamment créer un colloque qui permettra de s’interroger sur tous les freins et sur les dispositifs que nous pouvons déployer pour améliorer la condition des femmes dans le nautisme et leur accès à la pratique nautique. Nous voulons aussi privilégier une plus grande diversité sociale grâce à des tarifs contenus, prenant en compte le quotient familial, ou encore à un système de bourse pour atteindre le monitorat. Le fonds de dotation Glénans Avenir mène par ailleurs plusieurs actions liées à l’insertion professionnelle ou à l’accueil des plus jeunes. Les opérations comme « Les Jeunes d’à Bord » à destination d’établissements scolaires ou avec le Secours Populaire permettent de faire naviguer des enfants qui n’ont pas accès à la mer en temps normal. Toutes ces initiatives visent à diversifier les publics et à œuvrer toujours plus dans le sens de notre objet social de qui est de créer, entre les femmes et les hommes de tous les pays, des liens par la mer.
La notion d’environnement est toujours aussi forte ?
L’environnement a une place centrale dans le fonctionnement de l’association. Toutes nos bases sont situées sur des sites naturels protégés, souvent classés Natura 2000. Nous avons une double vocation. D’une part, nous formons à la connaissance de l’environnement marin nos stagiaires et nos encadrants. Par exemple, nous avons ouvert une formation BPJEPS Education à l’Environnement et au Développement Durable. D’autre part, nous avons un rôle de protection des sites sur lesquels nous sommes implantés afin qu’ils soient préservés au mieux. Nous réfléchissons et nous agissons sur notre impact afin de jouer un rôle de démonstrateur de la protection de l’environnement. Nous sommes aussi une des premières associations de loisir à avoir fait une étude sur notre « impact carbone ». Les enseignements liés font évoluer nos pratiques telles que nos choix en matière alimentaire où nous limitons désormais la part de viande rouge dans les repas et où nous privilégions les circuits courts.
Le KISS a reçu l’année dernière le Prix de l’Innovation. Comment se porte ce projet ?
Le projet KISS se porte très bien. Aujourd’hui, cinq lycées se sont lancés dans la construction de leur bateau et les premières unités seront mises à l’eau dans les prochains mois. Il y a un bel engouement de la part des élèves comme de leurs professeurs. Un an après avoir reçu le Prix de l’Innovation du Nautic, nous sommes heureux de pouvoir financer cinq nouveaux bateaux grâce au soutien du Fonds d’Intervention Maritime et de la région Occitanie notamment. Ce projet, innovant autant par sa dimension sociale et environnementale que par sa conception et sa construction est un engagement important pour l’association qui a fait naitre des voiliers mythiques comme le Vaurien.
Beaucoup de travaux sont en cours. Quelles sont les prochaines échéances ?
Un grand plan de restauration du patrimoine a été lancé il y a plusieurs années. La plupart de nos bases ont été restaurées ou sont en train de l’être. En 2024, deux chantiers importants seront terminés avec la livraison de Coz Castel (Paimpol) et de Fort Cigogne dans l’archipel (Concarneau). Nous augmentons aussi le nombre d’apprentis au sein de notre Centre de Formation par Apprentissage et entreprenons pour cela la réfection d’une partie de la base de Concarneau afin d’améliorer la qualité de l’accueil des apprentis. Cette dimension est essentielle pour accueillir de nouveaux publics mais aussi pour le bien-être de nos équipes encadrantes.
Qui est Marc Olivaux ? Depuis ses 14 ans et son premier stage, Marc Olivaux est tour à tour devenu moniteur, formateur de monitrices et moniteurs, membre du Conseil de l’Encadrement Bénévole et finalement, membre du Conseil d’Administration. Après 20 ans d’engagement dans l’Association il a été élu président des Glénans au mois d’octobre 2023.