Une épave du XIXe siècle, échouée par 75 mètres de profondeur au large de Toulon, a fait l'objet de nouvelles explorations mi-décembre pour tenter de récupérer notamment des jarres et de la céramique culinaire et de comprendre le commerce de l'époque.
"Là, on est vraiment au début d'une enquête. On sait que c'est un navire qui transportait des jarres de Biot et de la céramique culinaire de Vallauris (Alpes-Maritimes, NDLR). Sa destination était probablement Marseille", a expliqué Marine Sadania, archéologue au département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm) et directrice scientifique du projet, à l'AFPTV.
"Mais quelles sont les raisons de son naufrage ? Pourquoi il s'est retrouvé au niveau du cap Sicié ?": autant d'énigmes encore à résoudre pour la chercheuse.
Découverte en 2005, l'épave, surnommée "Cap Sicié 4", avait été explorée une première fois en 2022, ce qui avait permis de dater le naufrage première moitié du XIXe siècle.
Pour cette nouvelle expertise, les archéologues se sont aussi appuyés sur la Marine nationale, sous l'égide du préfet de Méditerranée, pour multiplier les plongées humaines et robotisées.
"A ces profondeurs-là, le temps d'opération humain est contraint" et "la présence des robots permet d'accélérer un certain nombre d'opérations, de manipulations, et donc de gagner du temps et d'étudier cette épave", explique Arnaud Schaumasse, directeur du Drassm.
"La priorité de la mission de cette année, c'était de remonter une jarre qui contenait de la vaisselle de Vallauris, pour voir comment ils l'ont conditionnée", ajoute Marine Sadania.
"C'est important de connaître les métiers qui étaient faits autrefois, comment se faisaient ces métiers de la mer et de voir comment on les transmet aujourd'hui", note le vice-amiral d'escadre Gilles Boidevezi, préfet maritime de la Méditerranée.
Une centaine de jarres avaient été comptabilisées lors de la première exploration. Elles étaient vraisemblablement destinées à contenir à terme des liquides ou des produits secs, tels que huile ou farine. Lors de ce naufrage, elles étaient transportées vides, mais, afin d'optimiser le chargement, certaines contenaient de la vaisselle culinaire en céramique, notamment des marmites et des poêlons à queue, précise un communiqué du ministère de la Culture et de la préfecture de Méditerranée.
Ces recherches et ces plongées complexes pourraient à terme faire l'objet d'une exposition itinérante, selon Marine Sadania.