
Ce vendredi, huitième jour de mer de la Les Sables - Les Açores - Les Sables, les leaders sont désormais passés sous la barre des 150 milles restant à parcourir. Ils devraient ainsi se présenter sur la ligne d’arrivée à Horta très tôt demain matin. Dans quel ordre ? Difficile à dire. Pour l’heure l’avantage est toujours donné à Romain Ven Enis (969 - Be Sailing). Premier à avoir récupéré le flux de secteur sud-ouest aux alentours de deux heures la nuit dernière, le skipper belge a logiquement été le premier à accélérer avant d’être imité, en milieu de matinée, par ses principaux adversaires décalés une soixantaine de milles dans son sud. Ces derniers devraient toutefois bénéficier d’un meilleur angle de progression pour terminer la course et restent, de ce fait, en mesure de lui souffler la vedette dans cette première étape. Le suspense est nettement moins soutenu chez les bateaux de Série. Sauf avarie ou gros retournement de situation, Antonin Chapot (1043 - Bip Bip) devrait, en effet, boucler la course avec une vingtaine d’heures d’avance sur ses plus proches poursuivants, rien de moins !
Les dernières heures n’ont pas été très rapides pour la flotte de la Les Sables - Les Açores - Les Sables et elles restent laborieuses pour une grosse partie du peloton, ce vendredi, en témoignent les trajectoires un peu particulières de certains. Dans l’immédiat, seuls les leaders ont redémarré. Premier à avoir touché le vent de sud-ouest annoncé, Romain Van Enis (969 - Be Sailing) a logiquement récolté les fruits de son positionnement. Il a ainsi passé une partie de la nuit à crapahuter à plus de 6 noeuds quand, dans le même temps, ses rivaux ont continué de batailler dans la molle avec des vitesses comprises entre 1 et 2 noeuds. « Les derniers routages lui donnent l’avantage mais ils ne considèrent pas les dévents des îles. La route nord va rester un peu moins simple que la route sud », détaille Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve. Tout dépendra en fait de la trajectoire que choisira le navigateur belge. S’il décide de passer entre Terceira et Sao Jorge, et plus encore s’il entreprend de s’engouffrer dans le canal entre Sao Jorge et Pico, il subira effectivement des zones de dévents importantes, les îles Açoriennes étant volcaniques et donc très accidentées. Une autre option reste possible pour lui : contourner Pico par le sud. Si tel est son choix, il finira alors franchement au près alors que ses concurrents profiteront, eux, d’allures plus portantes et donc plus rapides. Bref, on l’a compris, rien n’est encore écrit et il faudra patienter jusqu’à demain matin (tôt) pour connaitre l’épilogue de ce premier acte, à tout le moins pour les Proto.
De la pétole annoncée pour les retardataires
Pour ce qui concerne les Série, la donne est tout autre. On voit mal ce qui pourrait maintenant priver Antonin Chapot (1043 - Bip Bip) de la victoire même s’il n’est pas nécessaire de rappeler qu’en course au large, tant que la ligne n’est pas franchie, rien n’est jamais joué. Son avance, aujourd’hui, est de plus ou moins 100 milles sur ses plus proches poursuivants et elle devrait s’accentuer d’ici à l’arrivée. Et pour cause, dans 24 heures, avec le passage d’un front sur l’île de Faial, le vent va basculer au nord. Dès lors, il va pouvoir achever sa course au portant et distancer nettement ses concurrents, à commencer par Quentin Mocudet (986 - Ascodal / Saveurs & Délices), Paul Cousin (981 - AFP Groupe Combustibles) et Joshua Schopfer (1028 - Mingulay) qui vont, pour leur part, alors se retrouver piégés dans les dévents de l’archipel, dans un schéma inverse à celui des Protos. Quid des solitaires plus en arrière ? Pour eux, les derniers milles s’annoncent délicats. Ils devraient en effet subir une vaste zone de pétole dans la journée de dimanche avant que le vent se rétablisse au secteur sud-ouest. « Les conditions, ensuite, seront plus faibles que ce qu’on espérait. Ça risque de trainer un peu en longueur », note Christian dont les routages laissent envisager les arrivées des derniers à Horta entre lundi soir et mardi matin.
A noter par ailleurs : Nicolas Schmid (978 - Mantay), qui rencontrait des soucis d’énergie, est parvenu à les solutionner.