Parties le vendredi 16 août de Saint-Pierre-et-Miquelon, France, l’équipage 100% féminin de l’Ocean Fifty Upwind by MerConcept est arrivé jeudi 22 août à 20h14 à Saint-Quay-Portrieux (Côtes-d’Armor). La skippeuse italienne Francesca Clapcich et ses deux équipières suissesse et française Élodie-Jane Mettraux et Anne-Claire Le Berre terminent ainsi 8ème de la première édition de la Route des Terre-Neuvas. À l’arrivée, elles racontaient avec sourire et bonne humeur cette transatlantique express.
Une première sur l’Atlantique en multicoque
Francesca Clapcich est l’une des skippeuses les plus polyvalentes de sa génération. Double Olympienne, athlète de l’America’s Cup et navigatrice autour du monde, elle a été membre d’équipage lors de The Ocean Race 2017-18 et 2022-23, où elle est devenue la première Italienne à remporter la course avec l’équipe 11th Hour Racing. Cependant, cette participation à la première édition de la Route des Terre-Neuvas était sa première expérience transatlantique en multicoque. À l’arrivée, la navigatrice italienne a partagé son aventure : « Je ne pouvais rêver de meilleures coéquipières pour m’accompagner ! » a-t-elle commencé. « C’était une course très intense et, quand on y pense, nous avons fait le parcours en six jours alors que les pêcheurs des Terre-Neuvas en mettaient plus de 200 à l’époque ! C’est impressionnant ! Nous avons rencontré quelques problèmes techniques, mais nous avons géré les réparations collectivement, toujours avec le sourire. Nous avons réussi à pousser le bateau pour régater au contact des autres, et c’était très enrichissant pour nous trois. Je tiens également à saluer Guillaume Gatefait, notre médiaman embarqué, car ce n’était pas facile de travailler dans ces conditions de mer et d’humidité. Il a vécu la même transat que nous, mais avec son appareil en main à chaque instant. Chapeau à lui ! »
Un rythme soutenu
C’est en effet à la vitesse moyenne de 17 noeuds (31 km/h) que les trois navigatrices ont avalé les 2 130 miles nautiques du parcours (3 400 km) entre l’archipel français d’outre-mer et la Bretagne. « Nous sommes vraiment contentes d’être arrivées là avec le bateau ! Nous avons rencontré des conditions assez extrêmes et, avec l’inconfort de ce trimaran, c’est rapidement compliqué. Heureusement que ça n’a duré que six jours » commente Élodie-Jane Mettraux. « Nous avons découvert un bateau 'marin’, qui passe dans toutes les conditions, notamment dans la houle et le vent fort. Nous continuons à découvrir le support mais nous avons réussi à bien tenir le rythme. C’est très positif. »
L’équipage d’UpWind by MerConcept a ainsi tenu la cadence face à des concurrents armés et bien décidés à ne pas faire de concessions. Tandis que les favoris équipés de bateaux plus récents ont rapidement pris les devants, un match dans le match se déroulait en milieu de flotte entre Mon Bonnet Rose, Upwind by MerConcept et InterInvest, comme l’explique Anne-Claire Le Berre : « Il y avait deux divisions dans la course et on se bagarrait bien avec nos deux concurrents, on se croisait en mer et c’était assez stimulant ; jusqu’à ce que l’on casse la dérive du bateau. Malheureusement, nous avons heurté quelque chose, signalé la collision en utilisant le système de 'hazard button’ mis en place par l’équipe (une alarme pour avertir les autres équipes et bateaux à proximité) et sommes actuellement en train d’enquêter pour déterminer exactement ce qui s’est passé. La dérive était remontée dans le puits, créant une voie d’eau, et nous avons dû ralentir. Nous avons réparé du mieux que nous pouvions, mais il était plus sage de les laisser passer et de terminer notre course en toute sécurité. Nous avons aussi choisi de prioriser la sécurité et de ne pas faire les courses prévues ce week-end à Saint-Brieuc, pour partir plus tôt en convoyage vers les chantiers de MerConcept. »
Dans l’oeil du mediaman
Sur cette transatlantique, chaque Ocean Fifty accueillait un mediaman afin de faire vivre de l’intérieur le quotidien des navigant(e)s. Embarqué sur UpWind by MerConcept, Guillaume Gatefait dispose d’une grande expérience dans ce rôle pour avoir effectué de nombreuses navigations en Ultim ou en Imoca. Pourtant, il gardera un souvenir marquant de cette expérience sur la Route des Terre-Neuvas : « J’ai rarement rencontré des conditions aussi compliquées pour travailler en mer. Nous avons connu des soucis de connexion au début de la course, puis c’est l’humidité qui s’est invitée à bord du bateau. Cela ne facilite pas la tâche avec du matériel électronique. C’était donc assez engagé en termes de création d’image mais nous n’avons jamais perdu notre humour ni notre bonne humeur. Ce fut une super expérience avec trois navigatrices incroyables. Je les ai vraiment trouvés impressionnantes. C’est une belle aventure humaine ! »
Après avoir eu l’Atlantique en terrain de jeu, la deuxième partie de saison emmènera les Ocean Fifty en Méditerranée pour les deux dernières compétitions de l’année. Engagée sur la prochaine Coupe de l’America, Francesca Clapcich laissera la barre du trimaran à Élodie-Jane Mettraux et à Anne-Claire Le Berre sur l’Act4, la Med Max Occitanie du 21 septembre au 6 octobre, avant de les rejoindre pour l’Act final à Sainte-Maxime à la fin du mois d’octobre.
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