Vendée Globe : Sébastien Simon en tête à mi-parcours

Par Figaronautisme.com

Le Vendéen de 34 ans s’est emparé de la première place du Vendée Globe au classement de 19h ce mardi 17 décembre, après 37 jours de course. 10 jours après la casse de son foil tribord, le skipper a fait preuve d’une combativité sans faille qui lui a permis de compenser le déficit de vitesse de son monocoque Groupe Dubreuil. À 3h ce mercredi matin, Sébastien Simon pointe toujours en tête devant Charlie Dalin et Yoann Richomme. Et il ne boude pas son plaisir !
« Wouhooooouuuu !!!! C’est bon de se réveiller et de découvrir qu’on est en tête », se réjouissait Sébastien Simon ce mardi soir. « C’est assez fou, j’ai eu du vent, je pense un petit peu par derrière, qui m’a permis de rattraper les deux premiers et ensuite je pense que j’ai une trajectoire beaucoup plus tendue que mes concurrents. En tout cas ça fait du bien au moral. » Le skipper Groupe Dubreuil a de quoi se réjouir ! Avec un bateau asymétrique qui a perdu environ 30% de son potentiel de vitesse en bâbord amures - depuis qu’il a perdu son foil tribord le 7 décembre alors qu’il naviguait en bordure de la zone des glaces, entre les îles Kerguelen et le sud-ouest de l’Australie -, il avait réussi à se maintenir en deuxième position jusqu’à la nuit du 14 au 15 décembre.

« Ce n’est pas fini ! »

Tout juste entré dans l’océan Pacifique (le 13 décembre), « la lumière devant mon étrave », qu’il espérait tant après un Indien particulièrement rude, Sébastien Simon a ensuite littéralement vu son concurrent Yoann Richomme le doubler entre la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande. Les deux compères se sont retrouvés bord à bord après 12000 milles (22224 kilomètres) parcourus en 35 jours de course... « Ce n’est pas ce qu’il y a de plus agréable de se faire doubler comme ça, c’est un peu injuste mais ça fait partie du jeu », avoue-t-il avec un flegme incroyable dans une vidéo envoyée du bord, où on le voit regarder l’IMOCA Paprec Arkéa - plus toilé car moins gîté - inévitablement plus rapide que son Groupe Dubreuil. « Sans foil, je ne peux pas faire grand-chose. Mais ce n’est pas fini, encore 80 milles bâbord puis nous serons tribord amures pendant 2000 milles », rassure Seb’ qui n’a rien perdu de sa motivation.

Le schéma météo lui permet heureusement d’envisager de jouer à nouveau avec un bateau à 100% de son potentiel grâce à un long bord tribord qui doit mener le trio de tête jusqu’au milieu de l’océan Pacifique, direction le 'point Nemo'. « Je garde espoir. Il y a sûrement quelque chose de sympa à faire donc je reste accroché. De toute façon, mon objectif était de finir le Vendée Globe donc il faut que je garde ça en tête. »

Depuis le début de ce tour du monde en solitaire « d’une intensité incroyable » qui « est passé hyper vite », le Vendéen fait sa trajectoire, sa course. Il y a toujours quelque chose à faire, la fatigue qui se fait sentir, le manque de temps pour soi, la difficulté à s’alimenter, le rythme difficile à trouver avec plus de 12 heures de décalage horaire. Mais le moral reste bon. « C’est ça que j’étais venu chercher, donc je suis plutôt content. Les routages font sourire car ils nous feraient passer le cap Horn aux alentours du 26 décembre. Ce qui serait un peu en avance sur le temps d’Armel (Le Cléac’h) et un joli cadeau de Noël », se réjouit le skipper qui aimerait avoir du soleil et un peu de temps calme « mais pas trop quand même, juste de quoi sortir du cockpit prendre l’air après avoir passé des jours et des jours enfermé dans l’humidité ».

Tout schuss vers les Sables d’Olonne

« C’est sûr, maintenant la maison est plus proche de l’étrave que du tableau arrière », s’est-il réconforté en ce début de semaine après avoir passé l’antiméridien. Dans ce début de chevauchée pacifique en troisième position, la progression vers l’est à haute vitesse n’a d’abord pas été facile avec « un vent très instable, la mer courte, le bateau qui a tendance à planter, c’est très dur de garder une bonne vitesse moyenne. » Puis le soleil est revenu et avec lui « des conditions qui rappellent l’Atlantique ». « C’est parti à bord de Groupe Dubreuil, on file à 26 noeuds dans le Pacifique ! C’est cool d’être tribord amures, j’en profite au maximum parce que là j’ai mon foil bâbord et je peux exploiter 100% du potentiel du bateau. J’y prends beaucoup de plaisir. La mer s’est bien rangée. Ça fait du bien aussi quand ça s’arrête un peu », profite-t-il lors d’une accalmie.

« J’ai ma place dans ce Vendée Globe »

Quand on lui demande s’il garde un oeil sur le groupe des poursuivants, désormais à plus de 550 milles d’écart (plus de 1000 kilomètres), Sébastien redoute le moment où il va se retrouver bâbord amures mais préfère « profiter de l’instant présent. C’est incroyable ce qu’il se passe, je suis à nouveau - pour la 5e ou 6e fois - en tête du Vendée Globe. Vraiment ça fait plaisir. J’étais venu là pour finir un Vendée Globe et en fait mes ambitions sont toutes autres aujourd’hui. Avec la casse d’un foil ça va être beaucoup plus compliqué, mais je garde espoir et j’ai envie de me donner à fond. Aujourd’hui ça conforte le fait que j’ai ma place dans ce Vendée Globe. »
Retrouvez chaque jour notre analyse météo de la course avec METEO CONSULT Marine dans notre dossier spécial Vendée Globe.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...