
La campagne de record du Trophée Jules Verne, contrairement à des courses, offre ces opportunités de partir, de revenir et de choisir la meilleure fenêtre possible dans des conditions optimales. François Gabart avait eu l'audace jeudi dernier de prendre cette fenêtre qui restait incertaine, aujourd'hui il fallait prendre la décision, et la déchirure sur le gennaker l’a accélérée. "Choisir c'est renoncer", ce sera donc pour mieux repartir début janvier avec un bateau à 100% de son potentiel.
Comme dirait Francis Joyon, actuel détenteur du record du tour du monde en équipage " Les départs de Trophée Jules Verne c’est souvent à plusieurs reprises qu’il faut s’y prendre, en faisant plusieurs départs, on augmente ses chances de réussite"
François Gabart (son disponible ci-dessous) : "Malheureusement le Trimaran SVR-Lazartigue fait cap vers le nord, on revient vers la Bretagne et on abandonne donc cette deuxième tentative de Trophée Jules Verne pour deux raisons : la première, c'est que même si on a eu la chance d'avoir un Atlantique Nord exceptionnel, la situation météo dans l'Atlantique Sud n’était pas bonne, pas favorable, et est venu s'ajouter à ça un petit souci technique, à savoir une amure de gennaker qui a cassé, qui a abîmé la voile, qui paraissait du coup inutilisable jusqu'à la fin du tour du monde. Les deux combinés nous ont fait dire qu’il fallait mieux revenir pour être capable de repartir le plus vite possible. C’est ça l’exercice du Trophée Jules Verne, on peut tenter plusieurs fois. Ce n’était pas prévu autant, on aurait préféré que celle-ci soit la bonne mais voilà on est capable de revenir d'ici la fin de l'année et d'être en stand-by opérationnel, on l'espère le plus vite possible, à savoir dès début janvier pour essayer de battre ce record.
C'est pas un moment facile, ce ne sont pas des décisions simples à prendre. On peut toujours espérer continuer, espérer avoir des conditions favorables plus tard, espérer revenir et avoir des conditions favorables sur la ligne de départ, espérer avoir des conditions plus faciles dans l'Atlantique Sud... C'est à une des difficultés de ce Trophée Jules Verne, arriver à concilier deux Atlantiques avec des conditions météos favorables. Là on avait un Atlantique Nord extraordinaire, je pense qu'on était dans les temps, on imaginait être dans les temps du record absolu Ouessant- Équateur...On était rapide mais c'est pas tout, et il faut arriver à concilier ça avec l'Atlantique Sud. C’est un exercice compliqué et qui nous passionne. On est tous à fond, on est super motivés, forcément très déçus là maintenant de faire demi-tour, et en même temps plein d'espoir pour la suite et j'espère qu'on va pouvoir repartir très rapidement et dans les meilleures conditions."
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