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Après plusieurs années marquées par le Brexit et la crise sanitaire, les ports de la Manche renouent avec une affluence qu’ils n’avaient plus connue depuis longtemps. Les plaisanciers britanniques, autrefois freinés par les lourdeurs administratives et l’incertitude économique, reviennent en nombre sur les côtes françaises. Une tendance qui redonne du dynamisme aux infrastructures portuaires et aux commerces locaux, comme le confirment plusieurs sources.Un afflux britannique en nette hausseSelon Actu.fr, les ports normands enregistrent une augmentation significative du nombre de voiliers et vedettes britanniques. À Saint-Vaast-la-Hougue, par exemple, la hausse atteint 30 % par rapport à l’an dernier, et la tendance se confirme à Granville et Cherbourg. Ces chiffres sont corroborés par Ouest-France, qui note que certains ports bretons, notamment ceux de Saint-Malo et Roscoff, observent eux aussi une progression du nombre d’escales britanniques.Les chiffres des capitaineries parlent d’eux-mêmes. À Cherbourg, le port a recensé 7 500 nuitées de plaisanciers britanniques en 2023, soit une augmentation de 25 % par rapport à l’année précédente (France 3 Régions). Une tendance qui se traduit également dans le volume des entrées déclarées auprès des douanes françaises, une formalité obligatoire depuis le Brexit.Des formalités post-Brexit mieux intégréesLongtemps perçu comme un frein, le Brexit ne semble plus être un obstacle insurmontable pour les navigateurs d’outre-Manche. Comme l’explique Le Télégramme, la mise en place progressive de procédures simplifiées, notamment la déclaration d’entrée numérique, a permis de fluidifier les contrôles douaniers. « Beaucoup de plaisanciers britanniques ont appris à anticiper ces démarches. Ce qui était un casse-tête au début devient une routine », explique un gestionnaire de port à Saint-Malo.Autre facteur incitatif : la stabilisation du taux de change. Comme le souligne Ouest-France, la livre sterling a retrouvé une relative stabilité face à l’euro, ce qui redonne aux Britanniques un pouvoir d’achat plus confortable pour leurs escales en France.Un impact économique positif sur les commerces locauxL’augmentation du nombre d’escales britanniques ne profite pas seulement aux ports. Restaurants, bars, shipchandlers et commerces de proximité constatent aussi une hausse de leur activité. Un restaurateur de Granville, interrogé par France 3 Régions, confie : « Cet été, on a vu plus d’équipages anglais venir déjeuner et passer la nuit en ville. Ils reviennent avec plaisir et dépensent à nouveau chez nous. »À Saint-Vaast-la-Hougue, les commerçants notent une hausse des achats de produits frais et de spécialités locales. Le Télégramme rapporte que certains ports réfléchissent même à renforcer leurs infrastructures et services pour capter encore davantage cette clientèle. Cherbourg envisage, par exemple, de développer de nouveaux services en anglais et de mieux organiser les procédures douanières à l’arrivée des plaisanciers.Vers une stabilisation durable de cette tendance ?Si le retour des plaisanciers britanniques est une bonne nouvelle, reste à savoir s’il s’agit d’un simple rebond post-Brexit ou d’une tendance durable. Comme le souligne Ouest-France, l’évolution des réglementations européennes sur la plaisance, notamment en matière de fiscalité et de douanes, pourrait encore impacter ces flux. Certains gestionnaires de ports appellent d’ailleurs à un assouplissement des formalités pour éviter de nouveaux découragements.En attendant, les ports de la Manche retrouvent une effervescence qui leur avait manqué ces dernières années. Et pour les plaisanciers britanniques, la France reste une destination privilégiée, où l’accueil, les infrastructures et la gastronomie continuent de séduire.A lire asusi :
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