Une centaine d'ONG vont plaider pour que la protection des océans devienne la norme et non plus l'exception, en commençant par la haute mer, lors de la troisième Conférence des Nations unies pour l'océan prévue en juin à Nice, a-t-on appris jeudi. "On pense qu'il y a besoin de changer de paradigme", a souligné Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara, au cours d'une conférence de presse, diffusée en ligne. "Au-delà des frontières nationales, donc en haute mer, l'océan doit être protégé par défaut", a-t-il développé.La haute mer, qu'on appelle aussi "eaux internationales", est la partie de l'océan qui n'est placée sous l'autorité d'aucun État. Elle représente 65% de la surface des océans. "Il faut que la protection de l'océan devienne la norme, et non plus l'exception. C'est à ceux qui veulent exploiter ses ressources, qui veulent en tirer des bénéfices, de prouver l'innocuité de leur activité sur les systèmes marins, et non aux ONG désargentées de le défendre", a plaidé M. Troublé.La France coorganise, avec le Costa Rica, la troisième Conférence des Nations unies pour l'océan (Unoc 3) du 8 au 13 juin 2025 à Nice. L'objectif actuel vise à placer 30% des océans en aires marines protégées d'ici à 2030. Le traité sur la haute mer (dit "BBNJ"), adopté en juin 2023, prévoit la possibilité de créer des aires marines protégées dès qu'il aura été ratifié par 60 Etats. "Nous, on veut le contraire: que ce soit à l'exploitant de créer des aires marines exploitables", a expliqué André Abreu, directeur des affaires internationales à la Fondation Tara. A l'Unoc 3 à Nice, les ONG réunies dans le mouvement "Let's Be Nice to the Ocean" vont lancer une "task force" de juristes internationaux pour "structurer cette proposition" en vue de son adoption lors de la quatrième conférence des Nations Unies sur l'Océan en 2028, a détaillé M. Abreu. Les soutiens de cette initiative espèrent qu'elle sera "endossée par un groupe d'Etats" et "au moins quelques Etats importants", a-t-il ajouté, décrivant un "principe très ambitieux, très nouveau, qui va avoir beaucoup d'ennemis".
Océans: des ONG plaident pour une protection "par défaut" de la haute mer

Par Figaronautisme.com / AFP