
Après l’avarie survenue sur leur safran bâbord hier soir, Lola Billy et Corentin Horeau ont retrouvé le sourire. L’arrêt forcé à Cascais au Portugal aura ressemblé à un incroyable pit-stop millimétré et particulièrement efficace. Arrivé ce matin à 9h40 HF, le duo a pu larguer les amarres cet après-midi un peu avant 15h. Région Bretagne - CMB Océane est reparti pleinement dans la course.
À leur arrivée ce matin, et en attendant le soutien de Léo Le Coz, préparateur du team Région Bretagne-CMB, Lola et Corentin se sont activés pour retirer le safran cassé et partiellement enfoncé dans la coque. Il leur aura fallu environ deux heures d’effort pour pouvoir déposer l’appendice sur le ponton. À son arrivée sur place, Léo Le Coz, déterminé à voir repartir le duo au plus vite en mer, n’aura mis que 30 minutes pour installer le nouveau safran et sécuriser la zone abîmée. C’est donc avec sérénité et en arborant un immense sourire que Lola et Corentin ont repris le large. Les duos britanniques Ellie Driver / Oliver Hill et Maggie Adamson / Calanach Finlayson, respectivement 18e et 17e de la course sont visiblement dans leur viseur. Quelques dizaines de milles séparent Région Bretagne-CMB Océane de ces deux concurrents et avec eux, l’objectif d’un beau début de remontada !
Pour Lola et Corentin, l’objectif reste inchangé : traverser l’Atlantique pour offrir à la jeune skipper Océane la possibilité d’acquérir un maximum d’expérience sur ce Figaro qu’elle mènera seule sur la Solitaire du Figaro Paprec en septembre prochain. Cette avarie fait donc pleinement partie de l’apprentissage et les deux marins ont géré parfaitement la situation, tout en s’appuyant sur la solidarité et l’efficacité de l’équipe qui les entoure au sein du Pôle Finistère Course au Large, de la direction de course et même d’un ancien préparateur de la Filière.
Le récit de Lola Billy :
« Alors qu’on déboulait au portant hier au large du Portugal en quatrième place, ça planait. Il y a eu un énorme crac, je n’avais jamais entendu un bruit aussi violent. Tout de suite, je ne pouvais plus barrer. Nous sommes quasiment partis au tas. On a compris que ça venait du système de barre et on a vu le safran totalement en chou-fleur.
Nous nous sommes alors assurés qu’il n’y avait pas de voie d’eau. C’était imbarrable sauf à trois mains. L’enjeu a été de réussir à affaler le spi max dans ces conditions. C’était un peu rodéo ! À ce moment-là on a pu refaire un état des lieux précis et informer la direction de course et notre équipe à terre au Pôle Finistère Course au Large. La seule solution était d’aller vers Cascais.
Léo s’est mis en route vers Lisbonne avec un safran. Pour Corentin et moi, la matinée n’a pas été de tout repos. On a commencé par vider le bateau, tout rincer, tout sécher, tout ranger. Ensuite, il a fallu enlever le safran cassé, la mèche était complètement tordue, la vis aussi. Grâce aux précieux conseils de Paulo, le préparateur de Martin Le Pape et Mathilde Géron (et ancien préparateur de la filière, ndlr), nous avons réussi à l’enlever. Nous n’avions plus qu’à attendre l’arrivée de Léo pour faire comme un changement de pneu dans un stand de Formule 1 ! Juste remettre le nouveau safran, vérifier que tout fonctionnait bien et re-larguer les amarres pour aller recouper la ligne virtuelle au large de Cascais à 14h TU (15h HF).
Les avant-derniers sont à 48 milles donc ils sont à portée de fusil. C’est reparti, à fond sous les alizés portugais. On est au taquet pour la remontada ! Un gros big up à l’équipe et à la direction de course, à tous ceux qui nous ont permis de repartir en course.»
Retrouvez chaque jour notre analyse météo de la course avec METEO CONSULT Marine dans notre dossier spécial Transat Paprec et suivez les skippers en direct grâce à la cartographie.