
Ce samedi 26 juillet, Élodie Bonafous prendra le départ de la 51e édition de la Rolex Fastnet Race à la barre de l’IMOCA Association Petits Princes - Quéguiner. Pas moins de 450 bateaux s’élanceront de Cowes, au sud de l’île de Wight, pour un parcours de 695 milles jusqu’à Cherbourg-en-Cotentin, via le mythique phare du Fastnet, en mer d’Irlande. Huit monocoques de 60 pieds seront en lice pour cette épreuve aussi courte que exigeante. À ses côtés : Yann Eliès, Gaston Morvan, ainsi que Basile Bourgnon, qui prend le relais de Pascal Bidégorry. Un nouvel équilibre à bord, pour prolonger la dynamique lancée par une très belle deuxième place lors de la première confrontation en course du bateau, autour des îles Britanniques. Cap désormais sur une nouvelle étape, dense et stratégique, pour continuer d’évoluer, avec engagement et envie.
Engagement collectif et cohésion en mouvement
Si la Fastnet Race occupe une place à part dans le calendrier, c’est autant pour sa densité que pour sa réputation. « J’ai un peu d’appréhension pour le départ. Cowes, le Solent... Il y aura du monde, du courant, des bancs de sable, ce sera très technique. Rien que cette phase exigera une concentration maximale », confie la navigatrice finistérienne. Elle connaît le plan d’eau pour y avoir couru en J80, mais la magie promet d’opérer à coup sûr : « C’est une régate mythique, j’ai hâte de voir ce départ, tous ces bateaux qui convergent, cette ambiance unique. » À bord, les quatre marins devront composer avec un format court, exigeant, rythmé par de nombreuses manœuvres. « Il faudra casser les routines, être ultra réactifs, prêts à intervenir à tout moment. Chaque bascule peut créer une opportunité, chaque décision peut compter. » Cette dynamique collective, Élodie tient à la préserver tout en montant en responsabilité : « Avec Pascal, j’ai énormément appris, notamment sur la conduite. Aujourd’hui, j’ai envie de prendre davantage d’initiatives. Ce sont des petits paliers dans ma progression. » Basile Bourgnon rejoint l’équipage avec un regard neuf : « Il a un super sens du bateau, une approche intuitive très précieuse. Ça amène une autre lecture de la course, complémentaire de celle de Yann et Gaston. C’est une chance d’avoir ce mélange d’expériences et de sensibilités à bord. »
Plaisir de naviguer, volonté d’apprendre
Après une entrée en matière remarquée autour des îles Britanniques, la skippeuse bretonne et son équipe abordent cette deuxième épreuve avec lucidité et ambition. « On a pris beaucoup de plaisir sur la Course des Caps. L’idée ici, c’est de rester dans cet élan, de continuer à apprendre, à affiner nos réflexes, et à faire progresser le projet dans son ensemble », confie-t-elle. La Rolex Fastnet Race, par sa compacité et sa variété, constitue un terrain de jeu idéal pour valider les acquis, mais aussi tester de nouveaux réglages ou ajustements. « Chaque course est l’occasion d’optimiser notre fonctionnement, que ce soit dans les manœuvres, la stratégie de veille, ou la communication à bord. » La confrontation avec d’autres IMOCA sera également riche d’enseignements, notamment avec Paprec Arkéa de Yoann Richomme : « C’est le seul bateau qu’on n’a pas encore affronté sur l’eau. On est assez curieux de voir comment il se comporte par rapport au nôtre. C’est un vrai repère technique, et ça nous donne une référence utile pour la suite. » Face à une flotte relevée, la vigilance sera de mise à chaque instant. « Il y aura beaucoup de paramètres à gérer : la météo bien sûr, mais aussi le placement, les transitions, les options sans routage... On sait qu’il faudra être à la fois rigoureux et souples, capables de s’adapter vite. » Pour Élodie Bonafous et son équipe, cette Fastnet s’annonce comme une étape charnière : exigeante, formatrice et stimulante, fidèle à l’esprit du projet Association Petits Princes - Quéguiner, qui continue de tracer sa route, avec méthode, ambition et enthousiasme.