
Ce mardi matin, les concurrents doivent prendre leur mal en patience à cause d’une dorsale anticyclonique qui ralentit leur progression.
Ensuite, le vent va se renforcer au fil de la journée et les mener à proximité des côtes anglaises. Si les positions sont inchangées au sein de la flotte, les écarts restent faibles notamment au sein du trio de tête. À 8 heures, le leader Biotherm comptait 8 milles d’avance sur Paprec Arkéa et 14 milles sur Team Malizia. État des lieux à l’issue de cette deuxième nuit à bord avec Jack Bouttell (Biotherm), Alan Roura (Team Amaala) et Christopher Pratt (Canada Ocean Racing - Be Water Positive).
Méfiez-vous des apparences.
Deux jours après l’incroyable départ à Kiel, les conditions de vent medium et les bateaux qui volaient dans la Mer Baltique, les bolides ont fortement ralenti ce matin. A mesure que les bateaux se déplacent vers le Sud, le vent d’Ouest faiblit ». « Après avoir dépassé le Danemark, on a eu beaucoup de virements à faire, c’était vraiment fatiguant, explique Jack Boutell (Biotherm), en début de matinée. Cette nuit, on était dans la dorsale, le vent a molli mais on est passé un peu plus rapidement que le routage le prévoyait ».
« Il va falloir se sortir de cette zone de transition »
Alors que Biotherm a déjà dépassé l’axe de la dorsale, les vitesses restaient très faibles ce matin, l’ensemble des concurrents étant englué dans 6 nœuds de vent. Le classement reste inchangé depuis la veille même si on observe un léger resserrement entre les trois premiers. L’équipage de Paul Meilhat mène donc toujours la danse mais avec seulement 8 milles d’avance sur Paprec Arkéa (à 8 heures) et 14 milles sur Team Malizia. Derrière, les conditions de vent sont identiques pour Canada Ocean Racing - Be Water Positive (à 41 milles) et Team AMAALA (à 64 milles).
« Depuis lundi matin, ce ne sont pas du tout nos conditions idéales, on tire des bords au près serré et c’est dur, confiait hier soir Alan Roura, chef d’orchestre du Team AMAALA. Il va falloir se sortir de cette zone de transition même si ce n’est jamais facile, surtout avec la mer courte que l’on a ici. » « Après l’enchaînement de virements le long du Danemark, ce passage n’est pas violent mais suffisant pour secouer un peu tout le monde, ajoute Christopher Pratt (Canada Ocean Racing - Be Water Positive). L’avantage des basses vitesses et de la mer calme, c’est de pouvoir faire de bonnes siestes après un combat mérité dans la pétole ! »
« On profite de faire ce que l’on aime »
On ressent chez les équipages, malgré la fatigue engendrée par ce début de course harassant, un sacré plaisir à tout donner. « On apprend encore à régler et à utiliser le bateau ensemble mais on est vraiment content de notre première partie de course », assure Christopher. « On est focalisé sur la marche du bateau et l’ambiance à bord est top, décrit Alan Roura. Nous naviguons sérieusement tout en gardant un état d’esprit convivial et joyeux. On profite de faire ce que l’on aime et de le faire ensemble ». Même constat à bord de Biotherm : « tout le monde s’entend bien, on fait des blagues, on rigole, c’est vraiment sympa » raconte Jack Bouttell. Il évoque un « très beau coucher de soleil avec des dauphins hier » tout comme Christopher Pratt qui ajoute que les « levers de soleil sont plus nuageux ».
Néanmoins, la compétition n’est jamais loin pour les skippers. « Aujourd’hui, le vent s’oriente sud-est donc j’espère qu’on partira tous ensemble au reaching, dans du vent de travers pour se rapprocher des côtes anglaises », décrypte le skipper de Canada Ocean Racing - Be Water Positive. Jack Bouttell évoque aussi des choix de voile à venir : « le vent va se renforcer mais selon les modèles, il faudra choisir puisque certains angles sont plus au reaching, d’autres plus au portant VMG ».
D’ici une centaine de milles, ils arriveront entre les côtes anglaises et les premiers DST (dispositif de séparation du trafic). « À partir de là, on aura moins de choix de caps, ça s’annonce un peu plus compliqué ». Et le skipper australien de conclure : « il reste beaucoup de milles à parcourir jusqu’à l’arrivée et beaucoup de choses vont forcément se passer d’ici là ! »
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