
Sur une plage isolée du Cap-Oriental, un promeneur a fait une découverte aussi inattendue que précieuse : le cadavre d’un poisson-scie géant, une espèce considérée comme disparue d’Afrique du Sud depuis la fin des années 1990. Près de trois mètres de long, un museau dentelé unique au monde - ce spécimen relance l’idée que ces poissons mythiques pourraient encore hanter les eaux côtières du pays.
L’animal, retrouvé le 19 septembre près de l’embouchure de la rivière Birha, présentait une large plaie évoquant une attaque de prédateur marin, possiblement une orque. Faute d’échantillons biologiques, l’analyse repose sur des images, mais l’émotion reste vive chez les naturalistes locaux. "C’était surréaliste, on aurait dit une raie mêlée à un requin", confie Mike Vincent, l’homme à l’origine de la découverte, au média IFLScience.
Classé en danger critique d’extinction par l’UICN, le poisson-scie (Pristis pristis) a quasiment disparu de la plupart de ses habitats tropicaux et subtropicaux, décimé par la pêche, la destruction des mangroves et les collisions. En Afrique du Sud, aucun spécimen n’avait été signalé depuis 1999. Cette redécouverte, suivie de plusieurs autres échouages dans la même région, nourrit donc l’espoir d’une population relictuelle encore présente au large de la côte orientale.
Pour les scientifiques, cette trouvaille ouvre une fenêtre rare sur une espèce fantôme. Elle pourrait encourager pêcheurs et promeneurs à signaler de nouveaux cas, indispensables pour mieux comprendre sa répartition et renforcer sa protection. Une lueur d’espoir pour un géant des mers que l’on croyait définitivement perdu.