
À quelques jours du départ de la Transat Café L’Or, Élodie Bonafous et Yann Eliès s’apprêtent à mettre à l’épreuve leur IMOCA Association Petits Princes - Quéguiner, lancé au printemps dernier. Sistership du bateau de Charlie Dalin, ce monocoque de dernière génération n’en est encore qu’au début de son histoire, mais il a déjà révélé des qualités prometteuses. Pour la navigatrice, chaque mille parcouru sur ce bateau constitue une brique supplémentaire dans la construction de son projet Vendée Globe. Avec l’appui de son co-skipper, fort de son expérience, elle aborde la Route du Café avec humilité et détermination : apprendre, progresser, et se rapprocher peu à peu de la pleine maîtrise de sa machine.
Un puzzle qui prend forme
Depuis la mise à l’eau, l’équipe a avancé méthodiquement. « Au début, on était un peu comme des gamins devant un puzzle géant », sourit Yann. « Il a fallu comprendre comment fonctionnait chaque pièce pour donner du sens à l’ensemble. » Dans cette phase d’apprentissage, l’expérience de Pascal Bidégorry a été précieuse : « Il nous a aidés à affiner la mise au point du bateau, jusque dans les détails invisibles, au millimètre près », souligne-t-il. Pour Élodie, cette première saison a permis de poser des bases solides : « On a aujourd’hui une vision globale de nos points forts et de nos marges de progression. La transat va nous permettre d’affiner ces repères et de tester nos hypothèses grandeur nature. »
Les détails qui font la différence
La performance d’un IMOCA ne se limite pas à la vitesse brute. « L’ergonomie et le confort de vie à bord comptent autant que les choix techniques », explique le Costarmoricain. « On a travaillé sur des points très concrets : la hauteur d’un siège de cockpit, la protection étanche d’un matelas pour pouvoir se reposer dès les premières heures de course sans avoir à se déshabiller, la longueur du lazy-bag pour éviter les poches d’eau, mais aussi une foule d’autres petites choses. Ce sont des détails, mais ils changent tout sur la durée. » Élodie confirme cette progression par étapes : « On a avancé par petites touches, en adaptant le bateau à ma façon de naviguer. Aujourd’hui, chaque mille me permet de mieux le comprendre et d’être plus à l’aise. Au fil du temps, il devient vraiment le mien. »
Une transat pour apprendre et se confronter
Pour Yann, la Transat Café L’Or représente un moment clé : « Ce sera un vrai test grandeur nature. On va composer avec des conditions relativement impossibles à reproduire à l’entraînement : sortie de Manche musclée, traversée du golfe de Gascogne, puis les alizés. » Le triple vainqueur de l’épreuve (2013, 2017 et 2019) sait déjà où rester vigilant : « Au portant VMG dans une mer formée, nous n’avons pas encore toutes les clés. Cette transat entre Le Havre et la Martinique va nous aider à continuer d’avancer. » La skipper d’Association Petits Princes - Quéguiner partage cette vision : « Chaque mille parcouru me rapproche un peu plus de la pleine maîtrise du bateau. Même en double, il y a de longs moments où l’on se retrouve seul à bord, et c’est dans ces instants que la confiance s’installe. Cette traversée de l’Atlantique sera une étape idéale pour tester nos acquis, progresser et continuer d’apprendre. »
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