À moins de 500 milles de Fort-de-France, ce jeudi 6 novembre, MACIF Santé Prévoyance navigue en deuxième position, dans le sillage de Charal (Jérémie Beyou/Morgan Lagravière) et sous la menace directe de 11th Hour Racing (Francesca Clapcich/Will Harris). Les alizés sont toniques, capricieux, changeant d’intensité et d’angle au gré des nuages. À bord, le rythme est frénétique : quarts raccourcis, réglages permanents et trajectoires au cordeau. Le suspense du podium reste total jusqu’à l’arrivée en Martinique prévue demain midi (heure locale), vendredi 7 novembre.
Ils ne lâchent rien ! Dans l’habitacle étouffant de l’Imoca MACIF Santé Prévoyance, le duo franco-britannique vit en état d’alerte constante. Plus la Martinique approche, plus le tempo monte. Chaque nœud grappillé, chaque mille gagné sur l’échiquier atlantique, se paie en énergie, en lucidité, en sommeil sacrifié. Sam Goodchild l’admet sans détour, le bateau impose son rythme : « Ces derniers jours, les organismes commencent vraiment à fatiguer. Les conditions sont soutenues et la flotte est serrée. Le bateau demande beaucoup : on optimise en permanence. On est à fond sur les réglages du matin au soir ! »
À chaque passage sous un nuage, tout change : l’intensité du vent, son angle, parfois même la stratégie du bord. La routine n’existe pas sur cette transat express, plutôt une chorégraphie permanente, entre observation du ciel, analyse des fichiers météo et ressenti du bateau. « Les alizés changent beaucoup en force et en direction. Sous les nuages, c’est une variation de vent différente. À chaque fois, on se pose la question de l’empannage. » poursuit Sam.
Résultat : plus question de quarts classiques. Sam et Loïs ont décidé de réduire les périodes de repos, quitte à fractionner les micro-siestes. « Il y a toujours une personne sur les réglages. On a même raccourci les quarts pour être au maximum au travail. On s’allonge de temps en temps sur la bannette de la studette pour se relâcher un minimum. » confie le Britannique.
De la régate pure au grand large
Devant eux, Charal fait figure de lièvre. Derrière, 11th Hour Racing ne les lâche pas d’une semelle. « Les petits camarades vont très vite à bord de Charal, c’est impressionnant ! Mais on ne lâche vraiment rien. » souligne Loïs Berrehar. Dans ces alizés joueurs, la finesse des trajectoires et le bon timing des empannages demeurent le nerf de la guerre. Loïs décrit ce travail d’orfèvre avec précision : « Le bon timing des empannages, c’est une question d’angle par rapport au vent. On cherche toujours à faire la route la plus rapprochante en allant le plus vite possible. »
Le duo scrute la moindre variation, préférant rester dans les zones de pression plutôt que de suivre aveuglément la route théorique. Ici, la stratégie n’est pas un simple calcul : c’est un mélange d’expérience, de ressenti et d’audace. « Plus on se rapproche de l’arrivée, plus on veut rester dans les zones de vent fort. On observe le ciel et la mer dès qu’on peut, même depuis notre boîte en carbone. On a des outils, mais parfois la réalité ne colle pas à la prévision : il faut aussi un peu d’inspiration ! » sourit Loïs.
Dans le final de cette Transat Café L'OR, la stratégie se vit seconde par seconde. « On est sur un fil. Pas de répit, mais pour le sport c’est génial ! Suspense jusqu’à l’arrivée ! » lance Sam Goodchild. Le duo à bord de MACIF Santé Prévoyance ne lâche rien. « À bloc jusqu’au bout ! » clament-ils en cœur.
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