Quinze ONG et le rapporteur de la loi sur la maltraitance animale dénoncent mardi le projet de structure d'accueil pour cétacés en provenance d'anciens parcs animaliers prévu pour 2027 au ZooParc de Beauval, et se déclarent prêt à s'y opposer en justice.
Le projet n'est qu'un "faux-semblant de sanctuaire", jugent-ils dans un communiqué.
Début novembre, le ministre délégué de la Transition écologique, Mathieu Lefèvre, avait annoncé ce futur centre d'accueil, destiné à accueillir les 11 dauphins du parc animalier Planète sauvage, près de Nantes, comprenant un delphinarium qui va cesser ses animations autour de l'espèce.
Il avait également estimé que cette structure serait "la meilleure possibilité offerte" aux dauphins du Marineland, fermé au public depuis janvier, et qui vivent dans des conditions de plus en plus précaires. Etalé sur deux hectares et demi, le projet à Beauval comprendrait sept bassins, "dont trois immenses lagons", et deviendra un centre d'études, de recherche scientifique et de sauvegarde des dauphins, fait valoir la direction de Beauval.
Mais pour plusieurs associations de défense de la cause animale, dont la SPA, One Voice, la Fondation Brigitte Bardot, l'Association protection des animaux sauvages (ASPAS) ou C'est assez!, et Loic Dombreval, rapporteur de la loi de 2021 sur la maltraitance animale, "le qualificatif de +Centre d'études et de sauvegarde pour dauphins+ masque la réalité d'un établissement visant à pérenniser l'exploitation commerciale des dauphins captifs". "L'urgence de trouver une solution pour les dauphins de Marineland et de Planète sauvage ne doit pas servir de prétexte à la création d'un +delphinarium de luxe+. Ce n'est pas un centre de sauvetage que propose Beauval, mais une nouvelle infrastructure d'exploitation qui compromet l'avenir éthique des cétacés en France et porterait atteinte à l'esprit et à l'intention de la loi de 2021", jugent-elles dans une déclaration commune.
Parmi les "lignes rouges" qu'elles dénoncent: le maintien de la reproduction prévue dans le projet "démontre la volonté de maintenir un cheptel captif", le risque de transfert ou d'échanges d'animaux ou encore le "refus d'adopter le statut légal de sanctuaire" au profit de celui "d'établissement zoologique" qui permet d'échapper à certaines contraintes et de "poursuivre des activités lucratives" autour des animaux.
Les ONG regrettent par ailleurs le soutien du gouvernement au projet, qu'elles estiment "contraire à l'engagement moral et légal de la France de tourner la page de la captivité des cétacés".
"Toute autorisation qui serait délivrée par l'administration au ZooParc de Beauval sera considérée comme un recul inacceptable et fera l'objet d'une contestation par les voies légales appropriées", préviennent-elles.
D'autres associations comme l'ONG Sea Shepherd voient en revanche dans ce centre d'accueil "une solution pour éviter le pire des scénarios" pour les dauphins encore captifs en France, disant travailler avec Beauval "sur la rédaction d'une charte et la pose de garde-fous".
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