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L’envie de me mettre à l’eau pour découvrir ce qui se passe sous la surface me démangeait depuis longtemps, je décide donc de réaliser un baptême de plongée sous-marine. Le rendez-vous est pris pour un baptême à Hyères. La rencontre avec George Burel – mon instructeur – me fait oublier mon stress. Le ton est à la rigolade mais également très rassurant. La combinaison enfilée, masque et palmes choisis, je découvre le lieu d’embarquement : une toute petite plage longée de cabanons, avec une vue sublime sur les îles d’Hyères. À bord d’un semi-rigide, nous prenons la direction de l’Anse Chevalier. Concentrée et stressée par cette plongée qui se rapproche, je reste muette. Georges décide de me mettre à la barre, sous sa surveillance. Une bonne tactique puisque, cheveux au vent et regard pointé sur l’horizon, je suis désormais complètement détendue.
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Les joies de la respiration avec détendeur
Arrivés sur le site de plongée, mon instructeur m’explique le déroulement du baptême : « dans un premier temps tu vas nager en surface avec le détendeur pour t’habituer à la sensation, ensuite nous descendrons ensemble. » Il répond à toutes mes questions et appréhensions. Je découvre ainsi que je dois respirer le plus naturellement possible, pas question d’inspirer et de souffler comme si je gonflais un ballon ! J’écoute attentivement ses précieux conseils. Il est temps de se mettre à l’eau. Gilet stabilisateur et bouteille m’attendent à la surface, j’enfile les palmes, le masque et me voilà dans l’eau d’une simple bascule arrière ! Pour la première phase du baptême, je me tiens au gilet comme à une bouée, le détendeur dans la bouche, la tête dans l’eau je nage quelques minutes. Étonnamment, je n’éprouve aucune difficulté pour respirer. En revanche, je suis surprise par le bruit généré par ma respiration : l’arrivée d’air à chaque inspiration et les bulles le long de mon visage quand j’expire. Loin de l’image du « monde du silence »… J’observe le fond depuis la surface et je deviens de plus en plus impatiente de descendre.
L'enfer de la pression sur mes oreilles
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Il est temps de plonger, Georges me rejoint dans l’eau et m’explique que pour un baptême je suis assistée du moniteur tout au long de l’immersion : « la seule chose à laquelle tu dois penser c’est équilibrer tes oreilles et palmer, tout le reste c’est moi qui m’en occupe. ». Je n’ai pas réellement l’impression d’avoir du poids sur le dos et je suis plutôt à l’aise. Mon détendeur dans la bouche, j’entends une dernière fois la voix de mon moniteur : « maintenant, tu ne l’enlèves plus… » Avant que je ne m’en aperçoive nous sommes déjà sous l’eau, mon binôme actionne des boutons sur mon équipement, j’entends des bruits mécaniques, tout en sentant mon gilet se dégonfler. Très vite, la première sensation de pression se fait sentir. C’est assez désagréable et bien plus intense que ce qu’on ressent en avion. Georges me fait signe de pincer mon nez et tout de suite la sensation disparaît.* À mon grand étonnement, avant de plonger nous n’avons pas parlé des gestes à effectuer sous l’eau pour communiquer, mon instructeur m’expliquera plus tard : « quand on donne plein d’informations à des gens stressés juste avant de plonger, ils n’ont généralement rien retenu quand ils se retrouvent dans l’eau. » Sous la surface, je comprends finalement instinctivement les signes que m’adresse Georges.
* Pour compenser la pression dans les oreilles, on utilise la manœuvre de Valsalva qui consiste à se pincer le nez, prendre de l’air dans ses poumons et souffler très lentement par le nez en le gardant pincé. Un léger claquement se fait alors entendre dans les oreilles qui sont équilibrées.
Des sensations totalement nouvelles
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Une fois descendue je prends le temps de regarder autour de moi, la visibilité est bonne et nous croisons quelques sars, des castagnoles, des girelles et un banc de saupes que j’ai l’impression de voir voler. J’ai un temps d’adaptation assez long pour me diriger avec les palmes, sentant à plusieurs reprises mes jambes partir dans tous les sens. Georges est constamment présent pour m’équilibrer. Quand je maîtrise enfin mes trajectoires, il me fait signe de vider mes poumons, je me sens alors descendre jusqu’à me retrouver à genou sur le sable. Puis il me fait comprendre qu’en regonflant au maximum mes poumons je peux remonter. Tout est une question de sensations une fois que l’on a compris comment son corps fonctionne sous l’eau. C’est le but principal du baptême selon mon instructeur : « Nul besoin de faune et de flore abondantes quand on s’évertue, non pas à faire voir mais plutôt à faire sentir. Rendre le candidat acteur de son baptême plutôt que simple spectateur. Découvrir de nouvelles sensations et donner envie d’en découvrir plus. » Après un certain temps, me voyant à l’aise et capable de me déplacer et de gérer la profondeur avec mon souffle, Georges finit par me lâcher la main. Je me sens alors comme un poisson dans l’eau, avec l’agréable sensation de voler entre les récifs. Après 20 minutes qui m’ont paru n’en durer que cinq, il est temps de remonter, Georges reprend les commandes de mon gilet et le retour à la surface se fait tranquillement. Ma tête retrouve l’air frais de la surface et alors que je me sentais très bien sous l’eau, j’ai instantanément très froid. Le retour sur le bateau, emmitouflée dans ma serviette, est des plus agréables bien que l’envie de regagner le fond de l’eau ne me quitte pas. Je crains bien d’avoir succombé au virus de la plongée !
Le baptême, passage obligatoire pour le niveau 1 ?
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Il n’est pas obligatoire d’avoir réalisé un baptême de plongée pour se lancer dans la formation au niveau 1. En revanche c’est une bonne introduction à la plongée, qui vous permet de profiter des beautés du milieu sous-marin mais pas seulement ! Sans avoir à se soucier des aspects techniques, cette première expérience vous permet d'appréhender la respiration avec un détendeur, la pression dans les oreilles, de réaliser le poids ou l’encombrement éventuel du matériel, de travailler votre palmage… Mais c’est surtout un bon moyen de savoir si cette expérience sous-marine est faite pour vous avant de vous engager dans une formation de plusieurs jours et qui a un certain coût. Le niveau 1 est comme un investissement à long terme pour ceux qui savent qu’ils seront amenés à renouveler l’expérience et qui voudront plonger de nouveau lors de leurs voyages. Certains enchaînent même plusieurs baptêmes avant d’oser sauter le pas du niveau 1. La plongée permet à chacun de s’adapter et de trouver le rythme qui lui convient sans se mettre de pression, gardez en tête qu’il s’agit avant tout de prendre plaisir en s’immergeant et découvrir ce qui se cache sous la surface. Nos conseils pour bien réussir sa première expérience sous l’eau...Avoir envie de plonger : il arrive que des personnes subissent leur baptême parce qu’ils accompagnent des amis. Dans ce cas, mieux vaut ne pas insister, ou alors parler de son appréhension afin que le moniteur prenne plus de temps avec vous. Se laisser faire et lâcher prise : faire confiance à son instructeur, c’est la règle de base pour profiter à fond de votre expérience. Laissez-vous guider et tout se passera facilement.
Bien choisir son club : renseignez-vous sur les pratiques des différents clubs de plongée, elles peuvent être différentes d’une structure à une autre. Préparation préalable, temps passé sous l’eau avec l’instructeur… tous ces critères vous aideront à faire votre choix.
Le bon lieu au bon moment : mieux vaut privilégier une eau chaude (l’été en Méditerranée ou toute l’année sous les tropiques) pour éviter d’avoir froid et vous concentrer sur votre ressenti et l’observation de la vie sous-marine.
Gérer et parler de son stress : si vous êtes particulièrement stressé, n’hésitez pas à l’indiquer à votre instructeur, il vous consacrera alors plus de temps pour vous aider à vous détendre.
A suivre, le passage du niveau 1...
Avant de partir plonger, pensez à consulter les prévisions météo sur METEO CONSULT Marine.