
Sportivement, Biotherm a une nouvelle fois été en tête à la 'scoring gate’. Alors qu’ils longent désormais la côte ouest de la Corse, le match est très serré puisque tous les concurrents se tiennent en 20 milles. Et la bataille va redoubler d’intensité !
Nice est dans le sillage et pourtant les chauds souvenirs sont imprimés par les rétines et gravés dans les mémoires. L’arrivée au lever de soleil des premiers le vendredi, l’accueil chaleureux des Niçois et le départ majestueux hier : Nice, unique escale française de cette édition de The Ocean Race Europe, a été à la hauteur de l’événement. « C’était un super départ, super sympa avec beaucoup de monde », résume Yoann Richomme.
Avec les reflets du soleil qui scintillaient sur la Méditerranée et la French Riviera en arrière-plan, l’écrin du départ était splendide ce dimanche, d’autant que les IMOCA sont longtemps restés bord à bord. La bagarre a donc commencé dès le franchissement de la ligne. À ce jeu-là, Biotherm excelle et cela n’a surpris personne que l’équipage de Paul Meilhat passe en tête de la « scoring gate », devant Holcim-PRB et Paprec Arkéa.
« Nerveusement, ce n’était pas facile »
Pourtant, le départ canon de Biotherm n’a pas vraiment été vécu comme tel à bord du bateau. « On avait l’impression d’avoir pris un bon départ mais c’est vite revenu par en-dessous donc ce n’était pas vraiment confortable, confie Amélie Grassi. En restant à l’intérieur et proche de la côte, cela a fini par payer. C’est encore plus sympa quand on remonte des places mais c’était intense ».
« Biotherm a fait parler sa vitesse en ressortant juste devant notre nez » précise Franck Cammas. Le skipper d’Holcim-PRB rappelle qu’ils « n’avaient encore jamais fait de départ au près » et qu’il « y avait finalement un peu plus de vent qu’attendu ». « C’est assez rare de faire un départ assez engagé au près et sous J0 », ajoute Yoann Richomme.
Ensuite, les sept équipages ont continué à longer la côte jusqu’à Monaco avant de bifurquer au sud pour commencer à contourner la Corse. Le tout, dans des conditions très légères. « C’est la seule nuit où il va y avoir peu de vent, en dessous de 5 à 6 nœuds, explique Franck Cammas. Nerveusement, ce n’était pas facile ».
« On se bat depuis le début de soirée dans très peu de vent, poursuit Amélie Grassi. Il y a beaucoup de pétole et de positionnements à gérer ». Certains ont réussi à s’en tirer légèrement mieux que les autres en optant pour un positionnement plus ouest, à l’instar de Paprec Arkéa puis de Biotherm.
Direction les Bouches de Bonifacio
Quoi qu’il en soit, les concurrents ont parfois été à vue et les écarts sont peu conséquents. À 7 h 15 ce lundi matin, le trio Biotherm (1er), Holcim-PRB (2e) et Paprec Arkéa (3e) se tiennent en 5 milles. Par ailleurs, l’ensemble des concurrents se situe à moins de 20 milles. « On a été en tête une bonne partie de la nuit, se réjouit Yoann Richomme ».
Désormais, les skippers vont continuer à descendre au large de la côte puis passer entre la Corse et la Sardaigne jusqu’aux Bouches de Bonifacio où ils sont attendus dans l’après-midi. Si on pouvait s’attendre à du vent soutenu et à du « du long portant » dixit Franck Cammas, les prévisions semblent un peu moins certaines pour la journée.
« On voit les différents scénarios possibles mais on sait qu’en une risée, on peut s’échapper », rappelle Amélie Grassi. « C’est assez serré, il y a du vent au large mais peu à la côte où il y a des rotations », abonde Yoann Richomme. Et le skipper de conclure :« il va falloir jouer finement ! ».