
Alors qu’ils sont attendus lundi prochain au Monténégro, tous sont prêts à un sacré combat.
Après cinq étapes riches en rebondissements et en suspense, la dernière étape s’annonce plus que jamais à la hauteur. Les organisateurs en ont dévoilé le tracé et il annonce du grand spectacle.
Dans les grandes lignes, les concurrents auront environ 2000 milles à parcourir en contournant la Corse, la Sardaigne, la Sicile, iront jusqu’au sud de la Grèce avant de remonter la mer Adriatique. Pour corser le tout, la direction de course a ajouté des points de passage (waypoints) tout au long du tracé.
« Un grand tour de la Méditerranée »
« Nous souhaitions que les concurrents réalisent huit jours de course afin d’arriver le lundi 15 septembre à Boka Bay », explique Max Gallais qui fait partie du "Race Control" à Alicante. Par ailleurs, un travail conséquent a été réalisé afin de s’adapter à la météo, si difficilement prévisible en Méditerranée. « Le parcours est justement modulable, on pourra déplacer les waypoints en fonction des conditions », précise Max.
Après le départ, les concurrents commencent par une descente dans l’ouest de la Corse, pour aller chercher un premier waypoint. Ensuite, parmi les spécificités de ce parcours inédit, il y a la "Scoring Gate", la dernière de cette The Ocean Race Europe. Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un point de passage après le coup d’envoi, mais d’une latitude à franchir, située à la hauteur de l’île de Santo Stefano, dans l’archipel de La Maddalena, au nord de la Sardaigne. Cette ligne virtuelle est située à 237 milles après le départ de Gênes.
Ensuite, les équipages devront passer à proximité de quatre phares et de quatre îles autour de la Sicile. Il s’agit notamment des îles d’Ustica (au nord-ouest de la Sicile), de Pantelleria (au large de la Tunisie) et de Gozo (au nord de Malte). Par ailleurs, tous devront franchir une porte de 11 milles au sud-est de la Sicile qui pourrait contribuer à resserrer la flotte. Ensuite, direction un nouveau waypoint au large de la Grèce avant la dernière ligne droite jusqu’à Boka Bay.
« C’est un grand tour de la Méditerranée qui s’annonce très intéressant, confie Alan Roberts (Holcim-PRB). En matière de conditions, on peut avoir de tout, c’est très variable... Ce sera une étape pleine de surprises ! » « Les systèmes météo sont toujours très aléatoires, la Méditerranée est une vraie loterie, poursuit Gautier Levisse (Paprec Arkéa). On doit avoir les yeux bien tournés vers le ciel pour savoir être opportunistes en toutes circonstances ».
Autre paramètre essentiel à maîtriser : la gestion du sommeil. « Il est facile de vite se cramer », atteste Alan Roberts. Amélie Grassi (Biotherm) poursuit : « Ce n’est pas une étape de 3 à 4 jours où on peut tout donner sans réfléchir. Il va falloir qu’on passe à un rythme plus océanique pour nos phases de repos ».

Biotherm sur un boulevard
L’enjeu est de taille, d’autant qu’il reste encore un certain nombre de points à être attribués, en tout cas suffisamment pour faire basculer la course et la hiérarchie. Celui qui fera le plein à la scoring gate (2 pts), à l’arrivée de l’étape (7 pts) et à la course dans la baie de Kotor (7 pts, le samedi 20 septembre) peut en effet amasser 16 points. La vigilance est donc de mise pour tout le monde, même le leader Biotherm (41 pts) en théorie. Mais avec 12 points d’avance sur le premier poursuivant, Paprec Arkéa, l’équipe de Paul Meilhat est en position très avantageuse pour l’emporter.
« Nous voulons être bien positionnés pour gagner mais la règle numéro un, c’est de ne pas faire de bêtise, assure Amélie Grassi. On sait qu’on est dans une position très confortable, on ne va pas tenter de coups d’éclat ! » Chez Paprec Arkéa, on ne dit pas l’inverse : « avec beaucoup de 'si’, la victoire est encore possible pour nous mais ce n’est pas la tendance, reconnaît Gautier Levisse. Biotherm est vraiment très régulier depuis le départ, ils sont impressionnants ! »
Bataille à tous les étages
Derrière en revanche, un duel intense s’annonce pour déterminer la 2e place et la constitution du podium. Si Team Malizia (5e à 18 pts) et Allagrande Mapei Racing (4e à 19 pts) sont distancés, tout reste à faire entre Paprec Arkéa (2e, 29 pts) et Team Holcim-PRB (3e, 27,3) au coude-à-coude depuis l’étape de Nice.
« Notre objectif, c’est la victoire d’étape et la 2e place au classement », assure Alan Roberts. « Nous sommes optimistes », répond de son côté Gautier Levisse. Cette bataille pourrait engendrer des options différentes de la part des deux équipages. « Nous sommes plus à l’aise au près et dans la pétole, eux au portant donc chacun pourrait suivre sa propre route », précise Alan.
Afin de tout donner dans cette dernière ligne droite, les équipages ont procédé à des changements à bord. Holcim-PRB retrouve sa skippeuse Rosalin Kuiper. Will Harris est également de retour à bord de Team Malizia. L’Espagnol Carlos Menara, deuxième de la Mini-Transat 2023, prendra place à bord de Biotherm, lui qui a « déjà fait deux fois le tour de l’Italie » confie Amélie Grassi. Gautier Levisse, responsable du bureau d’études de Paprec Arkéa sera sur le pont, tout comme Hugo Feydit de TR Racing et la Britannique Abby Ehler seront à bord d’Allagrande Mapei Racing, Enfin, l’Australien Lincoln Dews rejoint Canada Ocean Racing - Be Water Positive.
À bord de Team Amaala, les Suisses Jessica Berthoud et Yann Burkhalter seront associés à Alan Roura et Conrad Colman Tous se battront pour déterminer les positions au classement susceptibles d’évoluer pour la 4e place entre Allagrande Mapei Racing (4e à 19 pts) et Team Malizia (5e à 18 pts) - et la 6e place entre Canada Ocean Racing Be Water Positive (6e à 13 pts) et Team Amaala (7e à 7 pts). De quoi pimenter encore un peu plus cette dernière étape !