

Toujours concentrés sur leur route au plus près de la côte nord espagnole, les 32 skippers évoluent plus librement vers leur objectif, le point de bascule qui permettra de virer de bord et de piquer au nord pour rejoindre la Bretagne et la Normandie. Les premiers naviguent actuellement en direction du cap Ortegal distant d’une vingtaine de milles. Une fois ce cap dépassé, le champ sera un peu plus libre et les marins pourront vraiment se concentrer sur la bascule de vent qui est prévue dans les prochaines heures. Il sera alors temps de faire un ultime virement, cap au nord vers la chaussée de Sein distante d’environ 260 milles. Au fil des heures et des jours, les conditions sur le golfe de Gascogne devraient s'améliorer et la mer se lisser.

Bien groupée, la flotte navigue dans un vent de quinze à vingt nœuds et sur une mer cabossée de deux à trois mètres de haut, assez courte. Alexis Loison (Groupe REEL) grâce à une belle remontée au près devrait sans problème passer le cap Ortegal en tête. Plus au sud, les marins doivent bien serrer le vent pour ne pas avoir à effectuer un virement pour se recarder. Tom Goron (Groupe Dubreuil) et Arno Biston (Article. 1) occupent les deuxième et troisième places. Les trois skippers se tiennent en 1,4 mille nautique. Toujours à l’attaque, Tom Goron ne déroge pas à sa façon de naviguer et une fois de plus prouve qu’il est l’un des grands animateurs de cette édition de La Solitaire du Figaro Paprec 2025. Charlotte Yven (Skipper MACIF 2023), deuxième au classement général provisoire, pointe actuellement à la cinquième place à 1,7 mille de la tête de course. Les trois prétendants au podium final à Saint-Vaast-la-Hougue sont au coude à coude et la tension, au fil des milles, devrait s’intensifier. Tous souhaitent cette première victoire, mais il faudra aller la chercher avec les tripes sur un ultime parcours qui n’a pas encore révélé l’étendu de sa complexité.

Ils ont dit :
Jules Ducelier (Région Normandie) : « On a eu une nuit sportive qui nous a bien remis dedans. Nous n’avons pas eu beaucoup de temps de repos à Vigo et d’entrée de jeu, nous retrouvons des conditions assez toniques. Nous avons surtout, avec quelques copains, été jouer dans les cailloux le long de la côte c’était hyper intéressant aussi avec pas mal de virements de bord. Aujourd’hui nous avons encore pas mal de vent sur une mer chaotique. Je tente de trouver le bon cap et la bonne distance pour parer aux différents caps que nous rencontrons. Nous allons chercher un point de virement dans l’après-midi qui nous permettra de traverser le golfe de Gascogne pour ensuite monter jusqu’au Four. Ça devrait potentiellement devenir assez mou à notre arrivée en mer d’Iroise. Mais j'imagine que ça a été le cas pour tout le monde parce que nous sommes tous partis avec un peu de déficit de sommeil ».
Davy Beaudart (Hellowork) : « C'est un bon début de course pour moi. On a eu une nuit assez sportive avec pas mal de virements de bords, je pense qu’on en a réalisé une trentaine au ras de la côte. Certains ont même talonné. De jour, nous n’y serions pas allés. On s'est un peu fait cueillir en sortant de la Ria de Vigo. Avec de la fatigue accumulée sur les deux premières étapes, ça commence à être difficile. J’ai encore passé une nuit blanche mais bon il faut gagner des mètres et des mètres, c’est ça La Solitaire ».