
Stocker son eau à bord
Sur la majorité des bateaux de croisière, les réservoirs sont réalisés en matériaux rigides (inox, alliage, plastique) voire en matériaux souples. Bien souvent, les réservoirs d’eau n’ont pas un volume suffisant pour envisager une croisière de plusieurs jours sans avoir à relâcher dans un port pour faire le plein. Dans ce cas, si vous avez de la place, la solution est de rajouter des réservoirs. Suivant la configuration de votre bateau, vous pouvez opter pour des modèles souples ou rigides. La facilité est de se tourner vers des souples. Sur le marché, on en en trouve de toutes formes et de tous les volumes, y compris des triangulaires pour la pointe avant du bateau. Le seul inconvénient, en particulier sur les bateaux non contre moulés, est le ragage qui abime la toile du réservoir si on ne prend pas la précaution de mettre sous ce dernier une toile de protection. Le réservoir rigide est la solution idéale, mais l’installation est plus délicate. Souple ou rigide, vous pouvez toujours les faire réaliser sur mesure.

L’eau sous pression
Les pompes à pieds sont rarement proposées sur un bateau de série. La distribution se fait sous pression par l’intermédiaire d’une pompe électrique. Solution pratique mais qui est tributaire du bon fonctionnement de la pompe et de l’énergie électrique. Sur un bateau de grande croisière, il est prudent de la doubler par des pompes manuelles qui ont aussi l’avantage d’économiser l’eau. On trouve deux modèles de pompe électrique : à membrane ou à turbine. Le premier modèle est constitué d’un moteur électrique qui entraîne par l’intermédiaire d’une bielle ou d’une courroie crantée un axe excentrique solidaire d’une membrane. La déformation de la membrane fait que l’eau est aspirée dans un sens puis refoulée. La plus classique est la pompe à turbine. Un moteur entraine une turbine qui aspire l’eau. Sur les deux solutions, les pompes conçues pour la distribution de l’eau (groupe d’eau) sont auto-amorçantes et peuvent tourner à vide le temps de remplir le circuit de distribution. La mise en service de la pompe est conditionnée par la présence d’un pressostat et d’un contacteur électrique. Le pressostat a pour rôle non seulement d’assurer la mise en service de la pompe mais aussi de surveiller la pression dans la tuyauterie qui doit être conforme à celle pour laquelle il est taré.

Minimiser le bruit
Une pompe est bruyante et se déclenche automatiquement non seulement lorsque l’on ouvre un robinet mais aussi en présence de fuite, un simple goutte-à-goutte suffit. Pour éviter qu’elle ne se déclenche à chaque sollicitation, certains modèles possèdent un réservoir tampon (groupe hydrophore). Ce réservoir sous pression, d’une contenance pouvant aller jusqu’à plusieurs dizaines de litres, assure la réserve d’eau pour la distribution à concurrence de 80% de sa capacité. Ce qui signifie que la pompe ne se met en route que lorsque le réservoir est au 3/4 vide. La pompe tourne alors le temps nécessaire pour remplir à nouveau le réservoir.
L’eau chaude comme à la maison
La majorité des moteurs de propulsion (au-dessus de 20 CV) sont à refroidissement indirect. Ce circuit indirect peut réchauffer l’eau contenue dans le chauffe-eau. Pour cela, un serpentin dans lequel circule l’eau du moteur est placé dans le chauffe-eau. Lorsque le moteur tourne et qu’il est en température (entre 85°C et 95°C), en moins de 30 minutes l’eau du chauffe-eau est portée à 60°C. Bien entendu, l’efficacité est liée à l’isolation du chauffe-eau et à la surface d’échange entre le serpentin et l’eau. Pratiquement tous les chauffe-eaux disposent d’une résistance électrique (230 volts) qui peut être alimentée à partir d’un groupe électrogène ou d’une borne de quai.

Les risque de pollution de l’eau : précautions et traitements
Les réservoirs d’eau (appelé communément vaches à eau) sont exposés (entrée d’eau de mer, algues, calcaire, sable, etc.). Tous ces éléments peuvent polluer l’eau et entrainer des maladies lorsqu’elle est consommée. Il faut savoir également que les fortes chaleurs sont la cause de développement de bactéries. Une eau polluée dégage une odeur et a un goût désagréable, mais, attention, elle peut comporter des bactéries tout étant neutre (pas d’odeur pas de goût. Pour minimer ces risques plusieurs précautions sont à prendre :
- Nettoyer les réservoirs, en particulier, lors du réarmement.
- Vider au minimum 3 à 4 fois par an les réservoirs et le circuit d’eau.
- Vérifier que les bouchons de remplissage d’eau sont bien fermés lorsque vous lavez le pont.
- Lorsque vous faites le plein à partir d’une borne de quai, rincez le tuyau en laissant couler un peu d’eau avant de l’introduire dans l’orifice de remplissage.
- Pour l’hivernage, rincez et videz au maximum les réservoirs. Au besoin, mettez un produit pour éviter la prolifération de bactéries.
- Si vous laissez l’eau dans vos réservoirs pendant l’hivernage, pour éviter la prolifération bactérienne mettez un produit tel que le Bactend exempt de clore et nitrate.
- Au réarmement, rincez les réservoirs en les remplissant et les vidant. Mettre un produit de traitement.

Les produits de nettoyage et de traitement
Sur le marché, on trouve des produits pour le nettoyage des réservoirs et pour traiter l’eau. Mais, attention, il faut toujours prendre des produits pouvant entrer au contact de denrées alimentaires. Pour nettoyer efficacement les réservoirs et éliminer les dépôts, il existe des nettoyants spécifiques comme le T.S.4 (Matt Chem). Ce produit permet d’éliminer les boues présentes en fond du réservoir. En premier, il faut vidanger complètement le réservoir, mettre 1 volume de T.S.4 pour 3 à 5 volumes d’eau. Laisser agir pendant une heure. Si vous avez une trappe de visite sur le réservoir, brossez les parois. Ensuite, ajouter 20 litres d’eau et vidanger en laissant ouvert tous les robinets. Terminer le travail en rinçant la cuve à l’eau claire. Remplir à nouveau avec de l’eau et un litre de KILBACTE. Puis renouveler l’opération : vidange et remplissage. Au dernier remplissage, ajouter un traitement tel que le KILBACTE à raison de 25 ml pour 100 litres d’eau. Chez les accastilleurs, des produits de traitement et de conservation sans chlore pour éviter les bactéries sont proposés. Nous pouvons citer : chez Yachticon l’Aqua Clean, chez Katadyn le Micropur (poudre ou cachet), le Pura Tank pour le nettoyage, etc. Il est important de bien lire la notice et de vérifier que le produit est compatible avec les produits alimentaires.
Un osmoseur à bord
Depuis plus de 30 ans, French Eaux, filiale du Groupe Domeau, conçoit et installe des solutions de traitement de l’eau en métropole, en Outre-mer et à l’international. Pour le nautisme, il a développé l’osmoseur ONEZERO qui a l’avantage de fonctionner sans électricité. Ce n’est pas un dessalinisateur, en effet, il traite l’eau, mais il ne la produit pas. C’est un système à osmose comprenant le pré-traitement et le post-traitement à action bactériologique capable de produire de l’eau osmosée instantanément. Il est équipé d’un robinet avec alarme de maintenance (changement de filtre). Son faible encombrement (300x 300 x 197 mm) permet de lui trouver sans difficulté une place sur le bateau. Le boîtier ONEZERO peut être monté en position verticale ou horizontale. Une fois positionné, il suffit de le brancher à l’installation de distribution d’eau du bateau (pression entre 1.5 et 6 bars) et à la sortie vers un robinet dédié. Pour éviter toute contamination de l’eau produite, il est impératif que la distribution de l’eau sur l’évier se fasse avec un robinet à deux voies : eau du tank et eau traitée (deux robinets et deux circuits indépendants). Il est à même de produire 2 litres d’eau osmosée toutes les 10 minutes par un jeu de deux membranes montées en parallèle.
Ce qu’il faut retenir
L’eau à bord est un élément indispensable, il faut prévoir au minimum 1 à 2 litres par jour et par personne pour la consommation. A moins d’utiliser de l’eau en bouteille, peu pratique et encombrant, l’eau est stockée dans des réservoirs. Ces derniers doivent être propres et l’eau traitée pour éviter tout risque de développement de bactéries. Non seulement, il faut veiller à la propreté des réservoirs, mais également à celle de tout le circuit de distribution y compris le tuyau de remplissage de ces derniers.