Transat Café L'Or : Martinique en vue ?
LE FAIT DU JOUR : arrivée imminente des ULTIM
Deuxième passage du Pot-au-Noir pour les trois premiers ULTIM, tandis que le Maxi Banque Populaire XI émerge enfin d’une galère de 36 heures. À bord d’Actual ULTIM 4, le duo alterne entre ciel bleu et violents grains tropicaux. "On essaie de s’extirper de cette zone et d’aller regagner les alizés plus au nord", commente Anthony Marchand. "Pas simple comme situation, on manœuvre beaucoup, il fait chaud et humide mais on approche de la Martinique au fur et à mesure de nos efforts."
Les maxi-trimarans mettent désormais le cap sur Fort-de-France. SVR-Lazartigue pourrait bien pointer son étrave à la hauteur du Rocher du Diamant dans la nuit de jeudi 6 novembre (début de nuit en heure française, fin de soirée le 5 novembre en Martinique).
COUP DE COEUR : naviguer avec sagesse
Parti bon dernier, Paprec Arkéa ne fait pas de vagues mais grappille doucement des places au classement des IMOCA. Pas de podium en vue pour Yoann Richomme et Corentin Horeau qui, la déception digérée, savourent le temps passé en mer, les levers de soleil et la simple joie d’être en mer. "On attaque la traversée de l’Atlantique, il y en a pour 6 jours tranquilles" raconte Yoann devant un superbe lever de soleil. "Il nous reste quelques bateaux à remonter si on peut et de beaux moments à vivre. Je profite de la dernière traversée avec mon bateau." Ne plus courir après le temps ou le classement, juste naviguer avec sagesse et envie.
COUP DUR : perte de leadership pour Edenred 5
A 1000 milles de l’arrivée, tout semblait sourire au duo d’Edenred 5. Leur fusée, lancée à 25 noeuds, filait droit vers la Martinique lorsque la nuit dernière, "Je dormais et Manu était sur le pont, relate Basile Bourgnon, quand on a entendu un gros crac. Le bateau s’est arrêté." La queue de malet qui permet de border le grand gennaker vient de céder. Contraints de ralentir pour réparer, Emmanuel Roch et Basile Bourgnon doivent désormais composer avec un bateau diminué sur bâbord amure pour cette fin de course. Une déception pour le tandem qui cavalait en tête depuis près de 7 jours avec une maîtrise impressionnante.
LES PÉPINS : avaries sur Zeiss et Viranga
En Class40 aussi les pépins viennent perturber la progression de certains duos.
Alors qu’ils étaient en train de rouler leur voile J1 la nuit dernière, le bateau de Thimoté Polet et Pierrick Letouzé a empanné dans une vague en plein orage. "Le bateau s’est couché, les voiles faseyant au milieu des éclairs", raconte Thimoté. "Le J2 est HS mais il devrait pouvoir être réparé à l’arrivée. On a donc dû continuer la nuit sous J1 avec des rafales à plus de 35 nœuds. On est dégoûté et on a perdu beaucoup de distance dans la bataille." Le bateau et les marins sont en sécurité et poursuivent prudemment leur route par le sud en direction de Fort-de-France.
Le bateau Viranga de Emmanuel Hamez et Gerald Veniard a fait demi-tour, direction Lisbonne et le port de Cascais, pour réparer leur chape d'étai (pièce tenant l'étai). Ils espèrent pouvoir repartir vite et bénéficier d’une petite fenêtre alizéenne qui s’ouvrirait à leur avantage.
LE POINT SUR LA SUITE : ça creuse, ça creuse
Côté ULTIM, SVR-Lazartigue possède désormais un petit matelas d’avance sur ses poursuivants. Il faudra observer le croisement des ULTIM et des Ocean Fifty qui devrait avoir lieu la nuit prochaine.
Côté Ocean Fifty, le finish est haletant depuis le décrochage d’Edenred 5, qui continue de se battre et s’accroche à sa deuxième place actuelle. "Ils vont devoir établir une nouvelle stratégie de navigation en réduisant au minimum les bords qui les ralentissent", analyse Francis Le Goff. "Désormais, le moindre grain de sable, une écoute qui lâche sur les Ocean Fifty se paiera cash au classement."
Côté IMOCA, Charal poursuit sa démonstration et creuse l’écart sur ses poursuivants qui lâchent les uns après les autres. "Ils font tous sensiblement la même route", observe Francis Le Goff de la direction de course. "Ici ce sont bien la technologie du bateau et l’habilité des deux marins qui font la différence."
Côté Class40, l’heure du choix est passée. La majorité de la flotte a opté pour le sud et les alizés afin de préserver les machines. Même si la route parait plus longue en terme de distance, elle ne le sera peut-être pas en terme de temps.
L’ASTUCE DU JOUR : préparer son bronzage
Comme beaucoup de Class40, EKINOX a fait son choix, cap au sud pour rejoindre les alizés mais pas que, selon les explications de Benoît Sineau : "On avait une route plus courte au nord mais avec un vent de face et une mer un peu compliquée. Et on a une route plus longue au sud avec des alizés portants et plus de soleil ,donc on devrait arriver plus bronzés que ceux du nord !"