Figaro Nautisme : Comment se spécialise-t-on dans le financement de l’achat de bateaux ?
Frédérique Desarnauts : Mon histoire avec le monde du nautisme commence en 2006. Après dix années passées à financer du matériel professionnel - essentiellement en Crédit-Bail Mobilier, j’ai souhaité relever un nouveau défi. Ma direction m’a alors proposé de créer une activité totalement inédite dans l’entreprise : le financement de bateaux.
Le soir même, j’en ai parlé à mon mari. Il m’a encouragée, mais a pointé une condition à la réussite de mon projet : pour financer des bateaux, il faut d’abord les connaître. Il avait, de son côté, une solide expérience du bateau : il avait beaucoup navigué en famille avec ses parents. Ils avaient un petit First avec lequel ils avaient fait des navigations extraordinaires...
Nous sommes donc partis en croisière familiale autour de Porquerolles, et j’ai découvert un univers fascinant. Cette première navigation a été une révélation : la liberté, la beauté des mouillages, la vie à bord... tout m’a séduite. De retour à terre, j’ai passé mon permis bateau et commencé à me plonger dans la presse nautique pour apprendre.
Mais naviguer en croisière en famille ne suffisait pas. Je me suis lancée également dans la régate avec un super souvenir : le Tour de Belle-Île avec l’équipe de la Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées. Le skipper de notre bateau était Tanguy Le Turquais. Forcément, un navigateur de ce niveau à bord, ça aide ! Et nous avons gagné dans notre catégorie...
Côté professionnel, je maîtrisais bien les produits financiers, donc, du côté purement technique, je n’avais pas d’appréhension. Mais je découvrais les spécificités du financement nautique. J'ai été énormément aidée par les professionnels de cette industrie, pour en comprendre les codes et les particularités. Cette formation sur le terrain, lors des salons nautiques ou des « portes ouvertes » organisées par les chantiers m’a permis de répondre le plus précisément possible aux demandes. Aujourd’hui, nous travaillons avec un peu plus de 120 partenaires ; chantiers ou concessionnaires.
Figaro Nautisme : Qui dit financement dit établissement financier : à quel groupe appartient LIZmer ?
Frédérique Desarnauts : LIZmer est la marque dédiée au financement de bateaux de Capitole Finance-Tofinso, un établissement de crédit spécialisé dans le financement locatif depuis plus de 55 ans. C’est une filiale à 100 % de la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées, qui appartient au groupe BPCE.
Capitole Finance-Tofinso gère trois marques : LIZequip pour le financement de matériels pour les professionnels, LIZauto pour les véhicules particuliers, et LIZmer pour la plaisance.
Nous sommes 7 personnes à travailler sur le pôle nautisme, au sein d’une entreprise de plus de 180 collaborateurs. Basée à Toulouse, notre structure est à taille humaine, mais bénéficie de la solidité du groupe. Cela nous donne une vraie agilité, une grande réactivité et la capacité de nous adapter rapidement à un marché en constante évolution.
Figaro Nautisme : Quels types de bateaux financez-vous et pour quels programmes ?
Frédérique Desarnauts : Nous finançons tous les types de bateaux de plaisance : monocoques, multicoques, à voile ou à moteur. La plupart du temps, nos clients viennent nous voir pour concrétiser un achat plaisir. Mais une part importante de notre activité est aujourd’hui consacrée au bateau de voyage. Nous accompagnons des familles entières qui se lancent dans un projet de vie, souvent une grande navigation ou un tour du monde.
Notre rôle est d’être à leurs côtés à chaque étape, depuis la commande jusqu’à la revente du bateau. Cela suppose une relation de confiance forte et durable. Nous devons bien comprendre le profil du client, sa situation professionnelle, patrimoniale, ses attentes. C’est la seule manière de proposer un financement vraiment sur mesure.
Nous avons également développé des assurances spécifiques, qui couvrent le bateau dès la commande, et pas seulement à la livraison. C’est une demande venue directement de nos clients, qui souhaitent être protégés face aux aléas de la vie entre la signature et la mise à l’eau - une période qui peut durer de longs mois, voire des années.
Mais LIZmer ne finance pas uniquement des voiliers de grand voyage. Nous accompagnons aussi des particuliers et des entreprises sur tous types de bateaux, quelle que soit la taille ou l’usage y compris le fluvial. Notre slogan résume bien notre philosophie : vivez vos rêves, nous les finançons !
Figaro Nautisme : Crédits, LOA, TVA, pavillons... Acheter un bateau peut sembler bien compliqué. Quelles sont les grandes règles à bien comprendre avant de se lancer dans l’acquisition d’un bateau ?
Frédérique Desarnauts : Nous finançons en LOA ou en Crédit-Bail Mobilier tous types de bateaux neufs ou d’occasion soumis à TVA. La LOA (Location avec Option d’Achat) est distribuée uniquement aux particuliers ressortissants européens et de la Confédération Helvétique. Le Crédit-Bail Mobilier s’adresse aux entreprises. Si le bateau d’occasion n’est pas soumis à TVA, il ne pourra être financé qu’avec un crédit. C’est finalement assez simple...
Le pavillon est la nationalité de rattachement du bateau. C’est ce pavillon qui va déterminer les règles fiscales, sociales ou pénales et même environnementales auxquelles seront soumises le bateau et son équipage. En ce qui nous concerne, chez LIZmer, nous ne finançons que les pavillons français, anglais ou monégasques pour les particuliers en plaisance. Pour les entreprises, nous ne proposons que le pavillon français RIF et NUC. Pour une raison simple : ces pavillons offrent les meilleures garanties en termes de sécurité, de réglementations fiscales et environnementales.
Le choix du bateau et son utilisation vont conditionner la proposition que nous ferons aux clients.
Il y a également un autre élément à prendre en compte, c’est la revente du bateau, qui pourra peser dans la balance. En bref, nous avons un réel rôle de facilitateur de projet. Dans tous les cas nous pouvons être source de propositions mais c’est le client qui décide.
Figaro Nautisme : LIZmer en chiffres ?
Frédérique Desarnauts : Notre expertise dans le financement de bateaux approche les 20 ans. Nous travaillons aujourd’hui avec plus de 120 partenaires qui nous font confiance- chantiers, concessionnaires et courtiers - et avons déjà financé plus de 3 000 bateaux.
Notre clientèle est à 85 % française, et la répartition entre bateaux à voile et à moteur est équilibrée en termes de volume financé. Chez LIZmer, nous sommes une équipe de 7 personnes motivées et passionnées dédiées à l’accompagnement des clients pendant toute la durée de vie de leur contrat et même après !
Figaro Nautisme : Votre dernière navigation et la prochaine ?
Frédérique Desarnauts : Chaque année, nous passons nos vacances en Espagne et nous profitons des criques de la côte catalane en semi-rigide. Et la prochaine navigation s’annonce exceptionnelle : un voyage en catamaran en Polynésie prévu pour octobre 2026, à l’occasion du mariage de mon neveu. J’ai hâte de retrouver cette sensation unique de liberté et de partage que seule la mer peut offrir.
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