
En novembre dernier, il n'y avait pas 20 mais 21 bateaux à Port Olona. Le petit dernier n'était pas destiné à faire le tour du monde mais à embarquer une équipe de tournage pour réaliser une fiction sur le Vendée Globe. A l'occasion de la remise des prix, l'acteur François Cluzet et le réalisateur Christophe Offenstein ont dévoilé les premières images de leur film, En Solitaire, et ils ont évoqué pour nous leur vision de la course en solitaire.
La première chose qui marque en visionnant les images de cette fiction, c'est la forte présence de l'équipe et de la famille du héros. François Cluzet compare ce milieu à celui, collectif également, du cinéma, « même si nous n'allons pas aussi loin! » Il observe que rien ne repose sur les épaules d'un seul homme ou d'une seule femme mais sur celles d'une équipe. « C'est formidable de se rendre compte qu'à plusieurs il est possible de faire des choses pareilles. » En Solitaire pousse l'idée du collectif jusqu'à intégrer un passager clandestin au scénario: le héros, parti au large pour aller au bout de lui même, se voit obligé de cohabiter avec un autre qu'il n'a pas choisi. L'équipe de tournage a également subi le collectif en cohabitant à 18 sur un monocoque destiné à être mené en double ou en solo. Le réalisateur, Christophe Offenstein, évoque à demi-mots les conditions météos difficiles qu'il fallait gérer à 18 tandis que l'acteur principal, François Cluzet, met l'accent sur la nécessité de se serrer les coudes: « Nous devions tout le temps rester dans l'abnégation la plus totale car il n'y avait pas de place pour deux ego ». Il se réjouit de ne pas avoir été malade et de ne pas avoir ressenti de peur à bord. A le voir évoluer parmi les marins, on le sent comme un poisson dans l'eau. François Cluzet explique se sentir proche des skippers, passionnés comme lui l'est du cinéma. Il observe avec une pointe d'admiration ces hommes dotés d'une "bonne sagesse intérieure" et d'un "fort esprit de compétition."
Un pas de plus dans la voile
« Aujourd'hui, je ne me sens plus comme un néophyte face à la mer, ajoute-t-il, car nous avons eu des conditions un peu démontées lors des deux mois et demi de tournage ainsi que des vagues impressionnantes. Nous avons un peu touché du doigt des situations extrêmes: avaries, sauvetage d'un rescapé... Mais nous, nous avions comme mission de faire un film à bord donc nous étions surtout préoccupés par les plans à faire dans la journée. » Lorsque nous avons évoqué avec lui une possible participation à la course au large, l'acteur nous a répondu: « Je ne crois pas avoir les moyens de me lancer dans la compétition mais, bien sûr, je souhaite pratiquer la voile pour le plaisir. » En fin de soirée, sur scène, l'acteur a loué la simplicité et la générosité du vainqueur du Vendée Globe, « un magnifique héros. »