
Raphaël Ibañez, ex-capitaine du XV de France a baptisé samedi à Lorient le Mini Pogo 2 Œuvre du Marin Breton de Jean-Baptiste Lemaire, à bord duquel il s’élancera sur la Mini Transat le 13 octobre prochain.
Figaro Nautisme : À quand remonte votre rencontre avec Jean-Baptiste Lemaire?
Raphaël Ibañez : Quand j’ai mis un terme à ma carrière de rugbyman professionnel, j’ai eu envie de relever de nouveaux challenges. J’ai décidé de louer un bateau avec ma famille pendant l’été 2009 en Méditerranée. Nous avons fait un aller-retour entre Nice et Porquerolles pendant une semaine à bord d’un voilier de 15 ou 16 mètres. Le skipper du bateau n’était autre que Jean-Baptiste Lemaire. J’ai vraiment apprécié sa patience, sa capacité à initier les gens à la voile, ses compétences et son sens de l’anticipation. Nous avons sympathisé et sommes restés en contact depuis. Nous sommes restés assez proches. Je me suis régulièrement informé de son évolution de jeune compétiteur jusqu’à ce qu’il me fasse part de son projet de Mini Transat, qui est un vrai projet de vie pour lui. Je me rappelle qu’il en parlait déjà en 2009. Cette aventure dans laquelle il s’est lancé m’a beaucoup touché. Et puis nous avons développé une réelle complicité.
Au point de devenir le parrain de son bateau…
J’ai en effet été sollicité pour être le parrain de son bateau. C’est un véritable honneur pour moi, et une réelle source d’émotion pour lui car c’est un peu improbable, un bateau baptisé par un rugbyman, cette rencontre entre la terre et la mer… Mais il est facile d’établir des ponts entre ces deux milieux qui ont des valeurs similaires, telles que le courage ou la persévérance. Il faut du courage pour affronter les éléments comme il va sûrement le faire, ou comme on peut le faire face à des adversaires redoutables sur un terrain de rugby. Et de la persévérance pour rassembler des énergies et des partenaires. Quand il rencontrera des situations délicates, il devra garder son sang froid, tout comme les joueurs pendant un match.
Quel rapport entretenez vous avec la mer ?
Je vis dans le Sud-Ouest, ce qui m’offre la possibilité d’être proche des éléments, que ce soit la montagne ou l’océan. Depuis la fin de ma carrière de rugbyman, je saisis la moindre occasion qui se présente pour éprouver des sensations de glisse. Le ski donne lieu à des compétitions familiales, alors qu’aller sur l’eau devient comme une addiction qui devient de plus en plus forte même si les aventures dans lesquelles je me suis lancé tournent autour du rugby. C’est logique quand on a un instinct de compétiteur, on a toujours envie de repousser ses limites. Je pratique la voile, le kayak de mer et je me suis mis au surf il y a un an et demi.
En dehors du parcours de Jean-Baptiste, suivez-vous la voile de manière générale ?
J’ai toujours eu un œil attentif à ce qui se passait dans la voile. Je suis admiratif et respectueux des marins. Je suis bien sûr les compétitions phare comme le Vendée Globe ou la Route du Rhum, qui est une course mythique. Et aussi l’America’s Cup, même si c’est une compétition qui reste entre les mains de businessmen. La Coupe fait rêver. Je trouve ça dommage qu’avec d’aussi bons marins en France, on ne la gagne pas. Le manque de ressources financières freine le talent de nos jeunes marins français. J’ai eu la chance de suivre la coupe du monde de rugby en Nouvelle-Zélande en 2011. J’ai pu constater à Auckland la place qu’a l’America’s Cup dans le cœur des Néo-Zélandais. Elle a la même importance que les All Blacks. Il y a une vraie culture maritime là-bas.
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