
France a récemment repris la mer sur le Tour de Belle-Ile et la Semaine du Golfe. Un moment émouvant pour Bruno Bich, fils du Baron Marcel Bich et pour tous ceux qui ont oeuvré à sa restauration.
Après avoir passé 30 ans en cale sèche, France, premier défi tricolore à avoir challengé la Coupe de l’America, a enfin repris la mer en Bretagne. Le fruit d’un travail de longue haleine initié par l’Association française pour la Coupe de l’America (AFCA), présidée par Bruno Bich, le fils du Baron Marcel Bich. Pour Bruno Bich, prendre la présidence de l’Association s’est fait de manière naturelle. « J’ai beaucoup œuvré sur l’America’s Cup. Je travaillais dessus déjà avec mon père lorsqu’il essayait de persuader le New York Yacht Club du bienfait de régates éliminatoires. J’ai été impliqué dans le Coupe du 1967 à 1980 et je continue encore aujourd’hui à faire beaucoup de voile », nous explique-t-il. France est un bateau extraordinaire en terme de construction, c’est un bateau magnifique. Je pense que c’est bien de lui donner l’opportunité de revivre en régatant contre d’anciens bateaux de 12 mètres, mais également de permettre à des jeunes de naviguer à bord. C’est quelque chose qui compte beaucoup pour moi, et qui comptait beaucoup pour mon père ». En effet, le Baron Bich a formé toute une génération de marins, dont certains ont le plaisir de renaviguer sur France, plusieurs dizaines d’années après. « Une fois que le bateau sera au point, l’idée sera de l’emmener dans les clubs de voile, y rester pendant plusieurs jours et emmener des jeunes âgés de plus de 16 ans en entrainements. Cela leur permettra de découvrir la navigation à bord d’un quillard ». Une initiative qui pourrait voir le jour courant 2013 et se poursuivre l’an prochain. « En 2014, nous participerons à la même série de régates que cette année en Bretagne et nous nous organiserons avec les clubs de voile locaux », précise Bruno Bich. Il faudra donc attendre 2015 pour voir le bateau gagner la Méditerranée et participer au Panerai Classic Yachts Challenge ou encore aux Voiles de Saint-Tropez. « Quand on remet un bateau à l’eau, et notamment un bateau de 12m, il est préférable de rester à proximité du chantier qui a remis le bateau en état la première année, on ne sait jamais. Et puis on n’est pas pressés. Après 40 ans d’attente, on peut prendre son temps pour bien faire les choses ».
Un travail d’équipe
Vivant en partie aux Etats-Unis, Bruno Bich a du attendre la Semaine du Golfe pour renaviguer à bord du bateau classé monument historique par Jack Lang en 1992, aux côtés d’anciens de l’America’s Cup mais également de nouveaux venus. Un moment rempli d’émotion. « J’ai vu le bateau en reconstruction dans le chantier, c’était émouvant. L’America’s Cup a été pendant plus de dix ans faîte de beaucoup de leçons humaines très intéressantes, avec des gens de nationalités multiples et beaucoup de sportivité », confie-t-il. Avant de souligner que rien n’aurait été possible sans la mobilisation de nombreuses personnes autour du projet : « Si on a pu remettre France à l’eau, c’est grâce à toute une équipe. En France, on ne parle par assez de travail d’équipe. Mais derrière la reconstruction de France, il y a beaucoup de monde, des hommes tels que Bruno Troublé, Thierry Verneuil, Ben Le Saout et Hervé Famelart mais également le Conseil Général du Morbihan, le Ministère de la Culture, la Fondation du Patrimoine, la Région Bretagne, les donateurs privés, les professionnels de la plaisance tels que la Fondation Bénéteau ou encore les 120 membres de l’Association. Il ne faut pas les oublier, c’est important ».
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