
Au terme d'une journée marquée par un mano à mano très serré, les Américains ont réussi l'exploit d'enlever une manche aux Néo-Zélandais, jusqu'alors invaincus. Les deux équipes ont chacune remporté une manche ce dimanche portant le score à 3 pour les Kiwis contre -1 pour les Américains.
Yes we can. Les Américains connaissent la phrase de Barack Obama par cœur mais ce dimanche ils ont prouvé qu'elle avait un sens. En remportant la seconde manche du jour à San Francisco, Oracle Team USA a envoyé un message fort aux Néo-Zélandais qui avaient eux enlevé la première de la journée pour mener alors 3-0 (en réalité les Américains étaient à -2 après la pénalité infligée par le jury avant le début de la compétition). Non seulement James Spithill et ses 10 équipiers ne lâcheront rien mais en plus ils sont capables de rivaliser en vitesse avec l'AC72 kiwi. Pour Dean Barker, la première défaite à la régulière de cette campagne (ETNZ n'avait perdu qu'un match en finale de Coupe Louis Vuitton contre Luna Rossa sur problème hydraulique) doit être prise comme un signal d'alarme comme plusieurs indices l'indiquaient.
Spithill plus agressif que Barker aux départs
Touchés dans leur orgueil après une première journée de défaites, les Américains devaient réagir ce dimanche. Dès les phases de départ et à deux reprises, Oracle Team USA se montra au dessus de son adversaire, certes de très peu mais suffisamment pour enrouler la première marque et même infliger une pénalité aux Kiwis qui devaient se maintenir à l'écart des Américains avec plus de distance qu'ils ne l'ont fait. Pour la première fois, Oracle Team USA tenait les Néo-Zélandais à distance à la porte sous le vent, choisissant la bouée bâbord quand Dean Barker et Ray Davies, son tacticien, partaient dans la direction opposée côté tribord vers Alcatraz.
À voir Grant Dalton suer, on comprend l'effort physique démentiel que demande les réglages des AC72. Un mano à mano magnifique se tient alors, après qu'Emirates Team New Zealand ait réduit l'écart latéral avec Oracle Team USA sur un long bord tribord amure. Les deux catamarans offrent un duel serré, se cherchent mutuellement et n'ont aucune crainte à "aller au contact" sans se toucher. En combat rapproché - les deux bateaux ont été à moins de 10 mètres les uns des autres - il faut reconnaître que le chevalier noir Dean Barker et son groupe de 10 All Black possèdent un avantage de vitesse non négligeable sur les Américains de James Spithill. C'est ainsi que les Kiwis passèrent la marque au vent devant un defender impuissant relégué à 28 secondes sur la ligne d'arrivée. À ce moment là il est difficile de penser qu'une victoire américaine approche.
Les Américains remportent leur première bataille
La course 4 s'élance de la même manière que la précédente : l'Australien James Spithill lance son bolide de carbone mieux que son homologue néo-zélandais. De la première marque à quelques mètres de la porte sous le vent, la copie des Américains est parfaite mais une erreur de foil (dérive courbée) fit tomber le bateau de ses échasses, réduisant l'écart qu'ils avaient réussi à créer sur ETNZ. Mais, à la surprise générale, les Américains mènent encore à la bouée au vent alors que l'AC72 des Néo-Zélandais semblait plus rapide au cours des trois premières manches courues.
Pour la première fois dans leur rétroviseur si proche de la ligne d'arrivée, les Américains décident de marquer leur adversaire pour espérer conserver leur maigre avantage jusqu'à la fin. De 16 secondes à la bouée au vent à 4 à la porte sous le vent l'écart s'est réduit mais sera suffisant pour assurer le premier point de cette 34ieme Coupe de l'America à Oracle Team USA.
Une bataille de gagnée mais pas la guerre
"On a besoin de tous les Américains et de tout le pays derrière nous", appela James Spithill en conférence de presse, rajoutant "les bateaux sont si proches en terme de vitesse que la décision peut venir d'un facteur extérieur et à ce titre on a l'avantage de jouer à domicile". Les habitants de la baie ont déjà répondu présents et soutiennent leur équipe tout le long des quais malgré un dimanche chargé en événement sportif (l'ouverture de la saison de football américain se tenait à la même heure que la première régate).
Cependant la guerre pour l'aiguière d'argent est loin d'être joué, les Américains n'ont remporté qu'une des 10 autres batailles qui les attendent pour garder le trophée. La Nouvelle-Zélande peut mathématiquement remporter la Coupe de l'America ce samedi à condition qu'elle remporte les deux courses prévues par jour de compétition, ce mardi, ce jeudi et ce samedi. Le score à atteindre pour s'accaparer du plus vieux trophée sportif au monde est 9. Plus que 6 victoires pour les Kiwis contre 10 pour les Américains. Faites vos jeux !