
Fabien Cousteau a battu le record de son grand-père en plongeant plus de 30 jours sous les eaux de Floride. Entré sous l’eau le 1er juin, grâce au laboratoire sous-marin de la mission scientifique Aquarius, il a retrouvé l'air libre ce mercredi.
Fabien Cousteau a donc tenu son pari en passant 31 jours à 20 mètres de profondeur, au large de Key Largo, l’une des îles de l’archipel des Keys au sud de Miami. Il dépasse le record de son grand-père, qui avait passé 30 jours, à 10 mètres sous les eaux de la mer rouge, en 1963. Fabien Cousteau tenait à ce record symbolique pour poursuivre l’épopée familiale. Mais en rejoignant cette mission scientifique, il voulait aussi mettre en lumière la fragilité de l’océan face au changement climatique et à la pollution des eaux. Ce passionné de 46 ans, né à Paris, a été élevé sur les bateaux de son grand-père, la Calypso et l’Alcyone. Avec le laboratoire sous-marin Aquarius, il a voulu proposer une nouvelle aventure inspirée des aventures du commandant au bonnet rouge, décédé en 1997, mais avec tous les moyens modernes de communication. En témoignent le fil Twitter, richement illustré grâce à une liaison internet au sein du laboratoire, et les téléconférences avec des enfants aux quatre coins du monde. « C'est la première fois que le public va pouvoir participer en direct à une expédition Cousteau », s’était-il enthousiasmé avant de rejoindre les profondeurs sous-marines. « Mon grand-père aurait adoré ça ». Il assure qu’Aquarius a permis de débuter une nouvelle ère de l’exploration marine.
Une mission scientifique inédite
Le laboratoire sous-marin de la mission Aquarius a la taille d’un autocar, immergé à 20 mètres sous la surface de l’eau. Il a accueilli, tout au long du mois de juin, des équipes du MIT (Massachusetts Institute of Technology), de l’université Northeastern et de l’université internationale de Floride, propriétaire de l’infrastructure. Les scientifiques avaient la possibilité de sortir du laboratoire sous-marin pour des plongées diurnes et nocturnes, afin de récolter des échantillons, permettant notamment un accès sans précédent au récif corallien. Ils ramènent à la surface de nombreux films, grâce aux caméramans présents à bord.
Les équipiers ont également participé à des tests sur l’effet psychologique de la vie dans les profondeurs. Leur environnement intérieur était pressurisé pour ressembler à celui qu’on trouve à la surface de la terre. Cette précaution a évité aux "aquanautes" de souffrir des effets de la décompression qui se traduit par l'absorption de gaz, notamment d'azote, en quantités dangereuses par les tissus humains. Mais cette mission est restée une expérience de promiscuité en milieu fermé et de privation de la lumière du soleil. Les aventuriers sous-marins n’ont pas échappé non plus à quelques frayeurs, notamment le temps d’une nuit, lorsqu’un dysfonctionnement de leur air conditionné a fait grimper la température du laboratoire à 35°C et 95% d’humidité. Toutefois le petit fils du commandant Cousteau a assuré à nos confrères de l’Associated Press, depuis le laboratoire sous-marin, ne pas être spécialement pressé de remonter à la surface.