
À une semaine de l'arrivée de la 3e étape de la Volvo Ocean Race à Sanya (Chine), le voilier Dongfeng et son équipage emmené par le Français Charles Caudrelier étaient toujours en tête.
Plus de deux semaines et demi que le voilier rouge Dongfeng trace sa route en tête de la flotte sur la Volvo Ocean Race. Une place acquise au passage du détroit d'Ormuz au sortir d'Abu Dhabi et qui depuis est restée leur. Traverser l'océan Indien, le Golfe du Bengale, arrondir le Sri Lanka et embouquer le détroit de Malacca n'y changera rien. Des vocables enchanteurs pour tout grand voyageur mais qui ont sans aucun doute eu une autre résonance pour l'équipage, soumis aux caprices de vents erratiques et à la "Théorie de l'élastique".
Depuis le début de la course, Dongfeng a possédé jusqu'à 106 milles nautiques d'avance (196 km). Au passage de Singapour, l'écart était encore de 90 milles (167 km) et à l'heure de ces lignes, l'avance s'est réduite de moitié.
Eric Peron au passage du Sri Lanka : "… Le vent était terriblement perturbé. Notre vitesse et notre avance ont presque fait la même variation : de 20 à 0. Je crois que personne ne faisait le malin à bord quand on essayait d'accrocher un petit 2 nœuds (3,6km/h) de vitesse et que nos concurrents, à moins de 10 milles (18 km) derrière, pointaient leurs étraves à plus de 12 nœuds (22 km/h). Heureusement, dans ce genre de situation, il y a parfois une justice ! Le premier qui en sort repart avant les autres. Nous avons vite repris nos milles d'avance (...)".
Cultiver la différence
Incontestablement, l'équipage de Dongfeng n'a rien à voir avec celui des autres participants à cette Volvo Ocean Race. D'abord, parce que le projet est basé sur la formation des Chinois à la course au large. Ce qui impose d'embarquer des ressortissants de l'Empire du Milieu qui, il y a un an, n'avaient jamais passé une nuit en mer et navigué sur de telles machines. Et ils s'en sortent à merveille ! Puis, la manière dont Charles Caudrelier a composé son équipage, avec une domination de "Figaristes", ces skippers français habitués aux courses en solitaire sur des monotypes (bateaux tous identiques comme ceux de la Volvo Ocean Race). Eric Peron : "… En monotypie, il faut savoir tout faire, ne jamais lâcher ; c'est le bonhomme qui fait la différence. C'est probablement une des clefs de notre performance actuelle. Et puis, il nous faut transmettre à nos équipiers chinois pour qu'ils soient plus performants. Cette communication est extrêmement positive pour l'ambiance à bord qui est très bonne. Peut-être la 2e clefs de la réussite. Mais l'étape n'est pas finie et nous n'en sommes qu'à la 3e sur 9 !…".
La Volvo Ocean Race, née en 1973 sous le nom de Whitbread Round The World Race, est l'épreuve de voile la plus prestigieuse au monde après la Coupe de l'America. Les premiers concurrents sont attendus entre le 24 et le 28 janvier à Sanya.
Classement vendredi à 10h30 heure française :
1. Dongfeng Race Team (CHN/Charles Caudrelier)
2. Abu Dhabi Ocean Racing (EAU/Ian Walker) à 52,2 milles du premier
3. Team Alvimedica (USA-TUR/Charlie Enright) à 57,9 milles
4. Team Brunel (NED/Bouwe Bekking) à 60,7 milles
5. Mapfre (ESP/Xabi Fernandez) à 68,2 milles
6. Team SCA (SWE/Samantha Davies) à 151,2 milles
7. Team Vestas Wind (DEN/Chris Nicholson) - n'a pas pris le départ