Les anodes : la protection des pièces métalliques immergées

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Par Nautisme.com

Au moment du carénage, un des points important est de vérifier l’état des anodes. Ces dernières ont pour rôle de protéger les pièces métalliques immergées (hélice, passe-coque, embase moteur, etc.) et le circuit d’eau de refroidissement. Elles sont présentes sur tous les bateaux quel que soit leur matériau de construction. Sur le marché, on trouve des anodes de qualité différente qui sont réalisées à base de zinc ou d’aluminium. Le choix et le type sont importants.

Au moment du carénage, un des points important est de vérifier l’état des anodes. Ces dernières ont pour rôle de protéger les pièces métalliques immergées (hélice, passe-coque, embase moteur, etc.) et le circuit d’eau de refroidissement. Elles sont présentes sur tous les bateaux quel que soit leur matériau de construction. Sur le marché, on trouve des anodes de qualité différente qui sont réalisées à base de zinc ou d’aluminium. Le choix et le type sont importants.

Consommer pour protéger

La corrosion est un phénomène naturel. Elle se manifeste lorsque deux matériaux sont plongés dans un liquide conducteur, dans notre cas, l’eau de mer ou saumâtre. L’un des deux matériaux joue le rôle d’anode l’autre de cathode. Sur un bateau, les pièces immergées sont réalisées avec des matériaux tels que le laiton, l’acier, l’inox etc. Tous ces matériaux ont des potentiels différents. Il en résulte que celui qui a le potentiel le plus faible joue le rôle d’anode et se corrode rapidement, par exemple, une hélice en bronze ou alliage de cuivre en présence d’inox. La première constatation est sa couleur, s’il y a corrosion, elle devient rouge et lorsque l’on tape dessus avec un objet métallique, elle a un son cristallin. Arrivée à ce point, elle devient cassante et doit être remplacée. Pour éviter ce phénomène, on place des anodes dont le but est de protéger les pièces métalliques (cathodes) et de se consommer.

Les différentes anodes

Certains plaisanciers partent du principe qu’une anode est consommable donc que les moins chères feront l’affaire. D’autres ont trouvé des anodes qui se consomment lentement ce qui fait qu’elles durent plus longtemps. Certains vont même jusqu’à réaliser leur propre anode en fondant du zinc de récupération comme des gouttières. Toutes ces personnes sont dans l’erreur.
En effet, une anode doit être composée de zinc d’une pureté minimale de 99,996%, avoir une teneur en fer inférieure à 0,0014% et répondre à des normes précises, pour le zinc NC431990 (Marine Nationale), pour l’alu MIL-A-24779 et pour le magnésium MIL-A-21412.

Se référer à un catalogue de spécialiste

En France, la société Vidal Diffusion Marine (www.vidalmarine.com) en a fait une de ses spécialités. A son catalogue, 16 pages sont consacrées aux anodes. Vous trouverez des modèles pour les lignes d’arbre, de gouvernail, d’embout d’arbre, pour propulseur, pour hélices spécifiques, les barreaux à boulonner, les kits complets pour moteur (Mercruiser, Volvo, etc.) et plus de 200 modèles pour les moteurs in-bord et hors-bord. Il faut savoir que pour les moteurs hors-bords, certaines anodes jouent le rôle de dérive et sont spécifiques à chaque moteur.

Zinc, alu ou magnésium


En règle générale, un voltage plus élevé donne une meilleure protection. Celles en aluminium ((potentiel -1,1 volt) assurent une protection plus efficace que celles en zinc (potentiel -1,04 volts), ont une durée de vie plus longue de l’ordre de 50%, conviennent à tous type d’eau et sont sans danger pour l’environnement, mais elles sont moins courantes sur le marché.
Le magnésium avec une densité de -1,5 volts assure une bonne protection, mais attention, elles ne peuvent pas être utilisées en milieu salin (eau de mer) ni sur les embases en aluminium. En pratique, elles sont réservées au fluvial.
Certains modèles, dits Mercatal, sont à base d’aluminium chimiquement pur avec addition d’éléments activant (zinc et magnésium Mg).

Bien se protéger

En eau de mer et saumâtre, sur tous types de bateaux (alu, polyester, acier), on utilisera des anodes en alu/zinc.
En eau douce polluée, ce sera des anodes en aluminium.
En eau douce propre, sur les bateaux en polyester ainsi que sur ceux en acier, on mettra de l’alu/Mg alors que sur les bateaux en alliage les modèles seront en aluminium.
Les points principaux à protéger sur un moteur in-bord sont l’arbre ou l’embase moteur, l’hélice et sa chaise, éventuellement les ferrures du safran.
Sur une coque en acier, on place les anodes à proximité de l'hélice (arbre et chaise) et du gouvernail. Sur un bateau de 10 mètres, il faut 4 à 5 Kg d’anodes pour protéger toute la surface immergée du bateau.
Pour une coque en alliage léger, il existe des anodes spécifiques et des pendanodes en aluminium que l’on place autour du bateau dans les ports pour faire barrière à la corrosion (2 sur un bateau jusqu'à 12 mètres, 4 entre 12 et 14 mètres).
Les embases des moteurs ainsi que les propulseurs d'étrave sont presque toujours réalisés en alliage d'aluminium. Pour les protéger, il faut s’orienter vers des anodes spécifiques en alu.
Pour les moteurs hors-bords, les constructeurs ont prévu des emplacements pour les anodes. Il est impératif de les respecter et de prendre les anodes correspondant au moteur.
Pour les moteurs in-bord, certaines marques sont équipées d’anodes. Celles-ci sont généralement placées sur le circuit d’eau.

La bonne installation

Pour assurer une efficacité maximum, la liaison mécanique avec les pièces à protéger (arbre, safran, hélice) doit être parfaite. En aucun cas, on ne doit mettre un produit entre l’anode et le métal à protéger. De même, elle doit être en contact avec l’eau donc ne jamais les recouvrir d’antifouling ou de peinture.
La durée de vie des anodes est en moyenne d’une année.

Diaporama
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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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