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ENO, leader mondial dans la conception et la fabrication d’appareils de cuisson pour le nautisme, est une PME française reconnue pour son savoir-faire d’excellence (label Entreprise du Patrimoine Vivant). Elle conçoit et fabrique à Niort des produits certifiés Origine France Garantie. Depuis sa création en 1916 par Arthur Haineaux, beaucoup de défis ont été relevés et, malgré les nombreuses crises traversées, cette société a su rester à la hauteur en passant de l’époque industrielle du XIXe siècle à celle technologique du XXIe siècle.
Une histoire d’hommes déterminés A l’origine en 1909, Arthur Haineaux crée à Revin (Ardennes) une fonderie dont la vocation est la fabrication de fourneaux en tôle et en fonte ainsi que des articles de ventilation. A peine cette société commence-t-elle à porter ses fruits que la première guerre éclate. Arthur Haineaux s’installe à Niort et rachète en 1915 une fonderie qui fabrique, à partir de la fonte produite, des cuisinières et des poêles. Il en confie la direction à son fils Albert. Jusqu’en 1927, les produits portent le nom de Haineaux avec comme estampille AH. Cette année-là, il est décidé de remplacer ce nom familial par celui d’un nom de marque déposée qui reprend la même phonétique ENO. Albert Haineaux décède en 1948 et ce sont ses fils (Louis et Michel) qui reprennent la direction jusqu’en 1978. L’un est ingénieur des Arts et Métiers et l’autre diplômé de l’ESSEC. Des filières qui semblent réussir à la marque puisque les dirigeants actuels (depuis 2003) Laurent Colas est ingénieur des Arts et Métiers et Antoine Thomas est diplômé de l’Ecole de Commerce de Paris. De 1946 à 1970, la société a connu une forte croissance, passant de 60 salariés en 1946 à plus de 500 en 1976. Cette époque était économiquement prospère. Mais il fallait être prudent, s’informer et innover pour rester sur le marché. Louis Haineaux avec des cadres de l’entreprise n’hésita pas à aller aux Etats-Unis pour présenter la société et voir regarder ce qui se faisait dans les autres entreprises. Ils en reviennent avec des méthodes pour améliorer la productivité industrielle et des techniques innovantes dans le cadre du contrôle de gestion. Louis Haineaux prend sa retraite en 1981 pour se consacrer à sa passion pour l’astronomie en écrivant plusieurs ouvrages. Quant à Michel Haineaux, il se retire en 1983 et se consacre à sa passion pour la peinture dans sa galerie d’art de l’Avenue de Paris. ENO et le nautisme En 1993, ENO diversifie sa production en proposant du chauffage mobile d’appoint au gaz, de la cuisson avec des appareils à gaz et électriques ainsi que des produits pour la marine (réchaud, four, grill). Pour mieux se faire connaître dans le monde de la navigation, il s’associe à la ville de Niort pour parrainer un bateau de course au large dont le skipper était Frédéric Leclère. Pour le PDG Bernard Makowski, c’est profitable pour ENO avec plus de 500 coupures de presse et 45 minutes de télévision. Toujours en 1993, l’arrivée de Christian de Lapeyrière marque un tournant décisif pour cette branche, en effet une nouvelle gamme nautique voit le jour plus esthétique, avec des variantes de couleurs. Tout est mis en œuvre pour proposer des produits sécurisants, résistants à la corrosion (inox), faciles d’entretien et de maintenance avec entre autre l’allumage électronique. En 2003, deux entrepreneurs trentenaires (Antoine Thomas et Laurent Colas) reprennent l’entreprise et en sont toujours les dirigeants. Leur stratégie a été d’arrêter la sous-traitance, de développer la marque, de s’appuyer sur des marchés de niches et de concevoir en interne tous les produits en apportant un soin particulier à l’esthétique. Ainsi est née en 2004, une gamme de planchas émaillées car l’atelier d’émaillage est alors remis en service. Innovante dans sa conception, elle est devenue le standard du marché et ENO devient le premier fabricant français de planchas. Présent sur le marché du nautisme depuis les années 1970, ENO a aujourd’hui des clients dans tous les pays maritimes du monde (50 pays). L’exportation représente un chiffre d’affaire de plus de 30%. Après le rachat en 2006 de son concurrent nord-américain Force 10 (production ramenée à Niort), il devient le leader mondial de la cuisine à bord. L’entreprise a investi dans un bureau d’étude moderne, un atelier de tests, etc. De l’étude à la sortie du produit fini, tout est contrôlé et fabriqué sur le site de Niort. Les bateaux étant de plus en plus grands, en particulier les multicoques, en 2012 est lancée une gamme pour cuisiner dans le cockpit et pour s’adapter aux exigences du marché, la gamme des cuisinières est entièrement redessinée. En conclusion Cette société à taille humaine et à l’écoute des utilisateurs, a su depuis 1976 s’adapter au marché. Les outils de fabrication ont évolué avec en autre la robotisation de la chaine d’émaillage en 2014. Coté produits, ils évoluent en fonction des nouveaux bateaux de plaisance. Le lancement de la gamme de plancha Riviera et de la gamme Flush en 2016 en sont de bons exemples. Mais, les standards sont toujours au catalogue et que vous possédiez un bateau des années 70 ou un de 2016, vous trouverez toujours le modèle adaptable qui convient à vos besoins.