Faut-il opter pour une manivelle de winch électrique ?

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Par Figaronautisme.com

Nous avons testé la manivelle de winch électrique Ewincher sur trois bateaux différents. Quel intérêt à bord ? Cette dernière est actuellement présentée au Yachting Festival de Cannes. Découvrez notre avis.

Avec Ewincher, on a affaire à une nouvelle conception, faisant appel aux techniques modernes. ©Albert Brel
Nous avons testé la manivelle de winch électrique Ewincher sur trois bateaux différents. Quel intérêt à bord ? Cette dernière est actuellement présentée au Yachting Festival de Cannes. Découvrez notre avis.

La manivelle électrique n’est pas en soit un produit récent. Il en existe depuis plusieurs dizaines d’années, certaines sont toujours présentes, d’autres n’ont fait qu’un passage éphémère. Pour être objectif, bien qu’ayant testé pratiquement tous les modèles présents sur le marché, sans considérer ce produit dénué d’intérêt, aucun ne nous avait paru être le produit indispensable à bord. Les raisons principales : l’alimentation électrique avec des batteries qui ne tiennent pas la charge, ou avec un câble, ou encore une mécanique qui ne résiste pas à l’environnement. Avec Ewincher, on a affaire à une nouvelle conception, faisant appel aux techniques modernes. Lorsque nous l’avons repéré dans les salons, en particulier au METS d’Amsterdam, nous avons tout de suite compris que le concepteur, étant navigateur, avait pensé cette manivelle comme une manuelle assistée électriquement. Elle nous a semblé bien adaptée au plaisancier qui trouve que les efforts deviennent de plus en plus importants lorsqu’il faut wincher, car il n’y a pas que le bateau qui prend de l’âge.

Les possibilités offertes

Avant d’entrer dans les détails d’utilisation, trois points ont retenu notre attention : sa longueur identique au standard manuel (250 mm), la possibilité de l’utiliser comme une manuelle sur tous les winchs (carré standard) et son étanchéité IPX6. Maintenant, entrons dans les détails. Sur le pommeau de la manivelle, un bouton donne accès au mode manuel ainsi qu’à l’inversion de sens. Un deuxième bouton sur la poignée assure la rotation (assistance électrique) : plus on appuie, plus elle est rapide. Un autre bouton placé à l’avant permet le déverrouillage du carré de blocage sur le winch et la mise sous tension, et enfin un quatrième placé latéralement permet de sortir la batterie.

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La manivelle positionnée sur un winch.© Albert Brel

Les trois possibilités offertes sont :

- Le mode manuel : il suffit d’appuyer sur le pommeau et de l’utiliser comme une manivelle manuelle.

- Le mode assisté (voyant vert allumé) : il suffit d’appuyer sur le bouton de la poignée. La rotation est fonction de l’appui (15 à 80 t/mn).

- Le mode combiné : en utilisation assistée, on peut tourner la manivelle comme une standard pour embraquer plus vite.

On peut choisir le sens de rotation pour passer à la vitesse 2 du winch. Cela se fait par simple appui sur le bouton du pommeau ou en positionnant la manivelle de l’autre côté du winch (le voyant passe en violet).

La prise en main

Le mode d’emploi décrit bien toutes les possibilités que nous venons de voir avec des illustrations pour chaque utilisation. En pratique, nous pensions l’utiliser sur un bateau pour juger de son efficacité et de son intérêt, en fait, nous avons opté pour une utilisation sur des bateaux différents en notant les remarques des propriétaires. Tout d’abord, nous l’avons essayée sur un First 35 et un Océanis pour mettre les voiles à poste et utilisée en lieu et place d’une manivelle manuelle. Il est évident que l’utilisation en mode manuel et assisté ne pose pas de difficultés. Lorsque l’on entre en mode inversion de sens de rotation et mode combiné, c’est moins évident la première fois et ce d’autant plus que le voyant (vert ou violet) n’est guère visible au soleil et masqué par la main. L’autre utilisation s’est faite sur un dériveur de 12 m équipé d’une dérive de 800 kg. Devant la difficulté pour relever cette dérive, le propriétaire a doublé le palan (passé de 4 à 8 brins) puis a opté pour une manivelle électrique (dont on taira la marque) qui lui donnait satisfaction mais dont la batterie ne tient plus la charge au bout de deux ans de service. Pour lui qui avait la pratique d’une manivelle électrique, la Ewincher l’a surpris par sa puissance et sa rapidité.

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Bouton inversion de sens et commande© Albert Brel

Qu’en est-il de la puissance ?

Une personne fournit un effort moyen de 15 à 25 kg sur une manivelle de winch. Il en résulte sur un modèle 40 une force moyenne résultante de 100 à 140 kg sur la première vitesse et de 615 kg à 820 kg sur la deuxième vitesse, par exemple sur une écoute. Ewincher en standard est livrée réglée sur 23 kg. Cette force permet d’obtenir au maximum de 157 à 943 kg sur notre winch de 40. En fonction des winchs que vous avez à bord, à l’aide d’une application gratuite (smartphone), vous pouvez régler cette force entre 10 et 32 kg. Sur le réglage maximum 32 kg, on obtient sur un winch de 40 une force de 274 kg (vitesse 1) et de 1312 kg (vitesse 2). Mais, dans ce cas, si la puissance est importante, la force de l’équipier qui retient la manivelle doit l’être aussi. Une valeur maximum à ne pas mettre entre toutes les mains et pas sur tous les winchs au risque de détériorer la mécanique. Ce réglage doit être utilisé non pas pour aller au-delà de 23 kg mais plutôt en dessous en fonction des winchs.

L’importance d’une longueur standard

La longueur de 254 mm et la forme que l’on retrouve sur les modèles manuels n’ont pas été choisies au hasard. La forme a été étudiée en fonction de l’anatomie de l’être humain et la longueur est liée à la puissance du winch. Tous les fabricants de winchs ont retenu cette valeur de 254 mm pour indiquer les rapports de puissance. Si nous prenons un winch 40 (poupée de 37 mm) donné pour des rapports de vitesse de 1/1 et 6/1, cela donne des rapports de puissance avec une manivelle de 254 mm de : 254/37 X 1 = 6.85 et 254/37 x 6 = 41 en deuxième vitesse. Avec une manivelle plus petite, il en existe des 200 mm, on a une perte 20%. Avec une plus grande, par exemple le double, on doublerait la puissance mais au risque de détériorer la pignonerie des winchs. En exerçant une force de 3 kg sur la manivelle, sur le winch de 40, on obtient une force de 20 Kg (6.85 x 3) sur la première vitesse et de 123 kg (3x41) sur la deuxième. Si Ewincher a retenu 254 mm c’est avant tout pour une question pratique, les winchs étant généralement positionnés de telle sorte qu’une manivelle de 254 mm puisse tourner. Quant à la forme, on retrouve une poignée proche d’une manuelle mais avec un corps ayant plus d’embonpoint dû à la présence du moteur.

Passer à la manivelle électrique ou motoriser les winchs

Le prix de 2 600 euros pour la manivelle et 290 euros pour la batterie supplémentaire peut rebuter certains. En fait, il faut raisonner par rapport à la motorisation d’un winch (possibilité offerte sur certains modèles). Si on prend comme exemple la motorisation d’un modèle ST40 Lewmar, le prix est de 2 100 euros et un modèle électrique 40EST Lewmar de 2 900 euros. Avec la Ewincher, on est proche de ces prix mais elle permet de motoriser sur tous les winchs du bord.

L’application smartphone

La manivelle peut être connectée en Bluetooth à un smartphone (application gratuite en anglais). Elle permet de régler la force maximale (10 à 32 kg) et donne des informations sur le temps d’utilisation, l’effort max, etc.

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Conditionnement de la manivelle© Albert Brel

Notre avis

Pour nous et les différents plaisanciers qui ont pu voir cette manivelle en action, ils sont tous unanimes pour reconnaître son intérêt à bord. L’utilisation reste simple pour celui qui l’utilise souvent. Si vous avez des équipiers, il est impératif de bien leur montrer le fonctionnement qui n’est pas aussi évident sur un bateau que dans un salon, en particulier, pour le changement de sens et la bonne tenue de la manivelle.

Les plus

  • Le sérieux de la construction.

  • Les fonctions offertes.

  • La protection (coupe-circuit thermique).

  • Les moyens de contrôle (charge de la batterie).

Les moins

  • Le prix.

  • L’utilisation qui demande une certaine pratique.

Tension

25.2 V

Batterie

Li-Ion 3000 mAh

Puissance max

350 W

Recharge moyenne

90 mn

Vitesse à vide

15/80 t/mn

Couple max

80 Nm

Longueur poids

250 mm 2.2 kg

Etanchéité

IPX6

Prix

2600

Garantie

2 ans

Fabrication

Française

Retrouvez le stand Ewincher PAN364.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…