
Contrairement aux idées reçues, acquérir un bateau de petite taille n’est pas une chose aisée. C’est d’ordinaire un choix dicté par un budget restreint ou un achat qui répond à la jouissance d’une place de port un tantinet étroite, voire à un programme d’utilisation bien spécifique. On pense aux navigations en plans d’eau intérieurs ou protégés, mais aussi aux sorties à la journée : balade, séance de pêche ou aux escapades pour rejoindre une zone de baignade. D’un point de vue règlementaire et pratique, la taille de votre embarcation est limitée en taille si vous souhaitez la transporter vous-même par la route. A moins de posséder le sésame ou le permis adéquats ! C’est vrai pour les petits voiliers comme pour les bateaux à moteur…

Cette année, l’offre des embarcations neuves à moins de 20 000 euros, « mâtées » ou motorisées, s’est réduite comme peau de chagrin. Le marché motonautique des esquifs de moins de six mètres est dominé par le Groupe Bénéteau, Quicksilver (Groupe Brunswick) sans oublier Capelli et Pacific Craft. Pénalisées par les taxes Trump, les marques américaines demeurent à la traîne. Peu profitables, les chantiers français dit lilliputiens, spécialisés sur le bateau transportable à coque rigide, disparaissent peu à peu pour ne laisser qu’une poignée d’acteurs locaux comme B2 Marine (sur le bassin d’Arcachon), White Shark ou Guymarine. L’année 2019 restera ainsi marquée par la mise en liquidation du constructeur oléronais Ocqueteau. Il est vrai aussi que les bateaux à moteur ont augmenté en taille moyenne et se sont embourgeoisés par le biais de suppléments plus ou moins obligatoires : guindeau électrique, mât de ski, porte-canne à pêche, bain de soleil ou pack électronique. Une politique optionnelle venue du monde automobile qui transforme parfois les concessionnaires nautiques en vendeurs de cuisine ! Ou alors optez pour un pneumatique bon marché… Pour la voile, même topo.
L’offre « bon marché » se réduit aux dériveurs de sport, unités gonflables, day-boats et autres bateaux de tradition régionale. Pour le dire autrement, les constructeurs préfèrent concentrer leurs efforts sur des unités de 8 mètres et plus, portés par un marché Hexagonal qui augmente chaque année en taille moyenne et en puissance. C’est dommage car les petites embarcations déroulent une longue liste d’avantages : un entretien réduit, un stockage et un transport plus facile, sans oublier une fiscalité assez avantageuse. Pour les professionnels, les petites embarcations permettent de toucher une autre clientèle. Et puis un jour, elles font comprendre à ces primo-accédants qu’il faudra passer à une unité plus grande. Gagnant-gagnant !