Réarmer son bateau : électronique, électricité... nos conseils

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Les mois de mars/avril sont bien souvent choisis pour réarmer le bateau. Un réarmement fait avec méthode permet de limiter les problèmes pendant la navigation estivale. Tous nos conseils.

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Les mois de mars/avril sont bien souvent choisis pour réarmer le bateau. Un réarmement fait avec méthode permet de limiter les problèmes pendant la navigation estivale. Tous nos conseils.

Pas de précipitation

Pendant l’hivernage, le bateau est soit au mouillage, dans un port, à terre ou rangé dans un local fermé. Dans les trois premiers cas, il est soumis à des conditions climatiques changeantes ainsi qu’à l’air salin qui attaque bon nombre d’équipements, en particulier, l’électronique et l’électricité. Dans un local à terre, il y a moins de risques mais ce type d’hivernage est bien souvent réservé aux petits bateaux transportables.

La première priorité : les batteries

Avant d’envisager de mettre sous tension de l’appareillage électrique comme l’éclairage, l’électronique ou les équipements de confort comme le réfrigérateur, ainsi que démarrer le moteur, il faut recharger les batteries. Si vous avez pris la précaution en fin de saison de bien les recharger, à la remise en service une simple charge suffira à leur redonner toute leur énergie. Le point le plus important est, si elles possèdent des bouchons (batteries ouvertes), de contrôler le niveau d'électrolyte, au besoin de le refaire avec de l'eau distillée. Si vous avez un pèse-acide vous pouvez vérifier la charge. Sur les batteries fermées ayant un voyant de contrôle, il faut regarder la couleur. S'il est vert les batteries sont chargées, s'il est rouge, elles sont déchargées. On profite de la vérification des batteries pour voir l'état des connexions et la propreté des contacts. Si les bornes sont oxydées et recouvertes de poudre blanche, il faut : démonter les cosses, nettoyer les bornes avec une brosse métallique, ôter toutes les traces d’oxydation et de poudre. Faire subir le même traitement aux cosses, les remettre en place puis les serrer. Une fois ces opérations faites, on peut les enduire de graisse aux silicones. Dans tous les cas, quel que soit leur état, avant de mettre les appareils sous tension, il faut faire une recharge.

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Vérifier les connexions et l'état des cosses batteries© Albert Brel

L’électricité : une des premières causes de panne

Le circuit électrique est sans aucun doute un des éléments qui se détériore le plus sur un bateau. Il est bien rare, à la remise en service, que tout fonctionne. Il y a toujours une lampe ou un voyant du tableau qui refusent de s’allumer. Le tableau électrique est souvent très design mais, lorsque l'on a la curiosité de regarder derrière, on est souvent déçu. Une forêt de fils, pas toujours identifiés, arrive aux disjoncteurs et interrupteurs. Localiser une panne n'est donc pas évident. Pour le faire, il faut couper le circuit électrique pour éviter des courts-circuits et vérifier les contacts. La majorité des pannes, par exemple un disjoncteur qui n'assure plus sa fonction ou un voyant qui ne s'allume pas, est due à un contact oxydé ou à un câble cassé voire à une cosse desserrée. Un conseil vérifiez point par point, ne défaites jamais plusieurs cosses en même temps. Avant de les remettre en place, nettoyez les contacts au besoin avec un produit adapté (spécial contact électrique).

Si un éclairage ne fonctionne pas, il faut d’abord s’assurer avec un voltmètre qu’il est bien alimenté, si c’est le cas la panne provient généralement des contacts de la lampe avec le culot. Il faut couper l’alimentation, ôter l’ampoule, la vérifier, si elle est bonne, nettoyer ses contacts et ceux de son support. S’il n’y a pas de tension aux bornes de la lampe, il faut contrôler le disjoncteur ou le fusible. S’ils sont corrects, la panne provient du câble entre la lampe et le tableau de distribution. Si vous avez un ohmmètre (multimètre), vous pouvez suivre leur continuité.

On appliquera la même procédure pour vérifier l’ensemble de la distribution électrique aussi bien à l’intérieur du bateau que pour les feux extérieurs.

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L'arrière du tableau électrique peut réserver quelques surprises© Albert Brel

Les 5 points à vérifier sur le circuit électrique

1. Avant de mettre les appareils sous tension, faire une recharge complète des batteries. Compter entre 5 et 7 heures de recharge.

2. Une fois les batteries rechargées, allumer point par point les disjoncteurs (ou interrupteurs) du tableau. Si un voyant ne s’allume pas, vérifier sa connexion à l’arrière du tableau.

3. Après vérification du tableau, allumer chaque fonction et contrôler le bon fonctionnement de l’ensemble des appareils et de l’éclairage.

4. Certains appareils électroniques possèdent un fusible. S’ils ne s’allument pas vérifier ce dernier.

5. Si un éclairage est défectueux, cela peut provenir de l’ampoule ou, le plus souvent, de ses contacts (culots ou câbles oxydés).         

L’électronique n’apprécie ni l’inactivité ni l’air salin et humide

Si vous avez suivi les conseils que nous vous avons donnés pour l’hivernage :

• Tous les appareils portatifs (GPS, télécommandes, éclairage, etc.) ainsi que les équipements dits grand public (éclairages, radio, télévision, audio-visuel, …) ont été débarqués à terre, nettoyés et rangés dans un endroit sec. Il n’y aura pas de problème.

• Sur ceux qui disposent de piles si ces dernières ont été ôtées et les contacts nettoyés avec un produit spécial, une fois des piles neuves remises en place, ils doivent fonctionner. Attention, bien utiliser des piles alcalines. Les salines, au contact de l’air marin se désagrègent rapidement, coulent et peuvent aller jusqu’à détruire l’appareil.

Sur les appareils qui restent à poste, les causes les plus courantes de pannes proviennent des contacts qui s’oxydent. C’est bien souvent le cas des connecteurs d'antenne (VHF, radio, communication), des capteurs de tête de mât (anémo-girouette) ou encore des câbles des sondes (sondeur, loch). Si l'un des appareils possédant une antenne ou une sonde ne fonctionne pas, vérifier en premier ces derniers, en particulier, au niveau de la connectique.

Avant de remettre les sondes en place, il faut bien les nettoyer et enduire les joints de graisse aux silicones. Certains appareils tels que les positionneurs GPS ou les récepteurs radio, sont équipés d’une pile interne au Lithium qui maintient la mémoire. Cette pile est rechargée lorsque l’appareil est sous tension, là, pas de problème. Mais, attention, sa durée de vie n’est pas illimitée, les constructeurs donnent entre 5 et 7 ans. Lorsqu’elle ne tient plus la charge, deux cas peuvent se produire, l’appareil peut ne pas fonctionner ou plus généralement, lorsque l’on coupe son alimentation, sa mémoire se vide par exemple les routes programmées ou les stations mémorisées sur un récepteur radio s’effacent ou l’horloge interne ne fonctionne plus, etc. Il faut pour que tout redevienne normal, changer la pile. Sur la majorité des appareils ce n’est pas évident, elle est soudée sur la carte électronique et il faut donc faire appel à un spécialiste.

Les 7 points à vérifier sur l’électronique

1. Sur les appareils disposant de piles, bien nettoyer les contacts avec un produit spécial et mettre des piles neuves alcalines.

2. Avant de remettre en place les antennes (VHF, radio, GPS, radar), vérifier l’état des connecteurs sur le câble et les appareils.

3. Sur les appareils comme le GPS et certains traceurs qui qui possèdent une pile interne, une perte de mémoire peut provenir à cause de cette dernière, il faut la faire changer.

4. Les écrans ont tendance à devenir gras et à se recouvrir de poussière, ils peuvent être nettoyés avec un produit spécifique informatique ou une lingette imbibée d’alcool.

5. Sur un appareil qui ne s’allume pas, il faut vérifier en premier son alimentation électrique.

6. Les capteurs (sondeur, loch-speedo) seront essuyés avec un chiffon propre et enduits de graisse aux silicones avant d’être remis en place dans le passe-coque. La graisse aux silicones a pour but de lubrifier les joints toriques qui assurent l’étanchéité de la sonde et de les assouplir.

7. Le capteur de l’anémo-girouette tourne presque en permanence. A titre indicatif, avec un vent moyen de 12 nœuds c’est plus de 185 millions de tours qu’il effectue dans une année (6 tours par seconde). S’il ne fonctionne plus, deux cas sont envisageables ; il tourne, le problème est lié au capteur ou à la liaison tête de mât/afficheur. S’il ne tourne pas, la cause est mécanique. Dans le premier cas, on peut s’affranchir de la liaison, en démontant la tête de mât et en la branchant directement au niveau de l’afficheur. Pour une panne mécanique, il faut démonter les coupelles (petite clef à haleine) et essayer de nettoyer les roulements avec un produit dégrippant.

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L'anélo-girouette est un élément sensible© Albert Brel

Notre avis

Un réarmement est à la portée du plaisancier. Il doit être fait avec méthode en suivant les conseils que nous vous donnons. Il est préférable de passer un peu de temps pour réarmer afin d’éviter une panne pendant les vacances. Pour vérifier le circuit électrique, un multimètre est nécessaire. C’est un outil peu onéreux, simple d’utilisation et qui sera utile à bord. Il vous permettra de contrôler un circuit électrique, la continuité d’une ligne, la tension, etc.

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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